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La French, film policier de Cédric Jimenez

Par Mpbernet

Cela se passe à Marseille entre 1975 et 1981.

Gouix

Le jeune juge Pierre Michel, magistrat venu de Metz, est nommé juge du grand banditisme. Il a vu les ravages de la drogue auprès des jeunes pendant son précédent poste de juge des enfants et décide de s’attaquer à la French Connection, plaque tournante de la transformation de l’héroïne et de son exportation - grâce aux facilités du port - principalement aux Etats-Unis. Avec des méthodes parfois peu orthodoxes (comme celle de s'attaquer aux compagnes des truands), et malgré l'inertie d'une partie de la police locale (un clan de policiers corses qui ont partie liée avec les trafiquants), il s'attaque de front au caïd de la mafia d'origine sicilienne, Gaëtan Zampa, une homme qui répand la terreur tant chez les malfaiteurs que chez les patrons de bars.

LELLOUCHE

Pour une fois, je ne critiquerai pas la longueur inhabituelle du film (2h15), qui aurait pu être délivré en quatre épisodes comme une mini-série. Car le rythme est soutenu. Ce qui est intéressant, c'est la similitude de profil de Gilles Lellouche et Jean Dujardin, l'un diabolique, l'autre chevalier sans reproche. Ils sont les deux facettes d'une même humanité avec chacun une famille, de l'amour, de l'angoisse, de la détermination. Et excellents acteurs tous les deux.

dujardin

Le reste du casting est tout aussi éblouissant : Céline Salette, Mélanie Doutey, Barbara Cabrita, Guillaume Gouix, Bruno Todeschini, Gérard Meylan ... Un film choral comme je les adore, avec en plus des références historiques inédites – disons peu souvent dites (car la 5 a diffusé très récemment un document passionnant sur l'implication de Gaston Defferre dans les affaires troubles des frères mafieux Guérini pendant la seconde guerre mondiale). Dans le film, Féodor Atkine campe un maire de Marseille très convaincant. On retrouve aussi Benoît Magimel (Le Mat) en truand dingue, les règlements de comptes à coups de fusil (le fameux bar du téléphone), les trahisons, les réactions en chaîne qui perdurent aujourd'hui.

Le juge Michel paiera de sa vie - il n'avait que 38 ans mais aura capturé 70 trafiquants en quelques années - son ardeur à traquer le crime, et sera ainsi le deuxième juge à être ainsi assassiné après le juge Renaud (autrefois incarné par Patrick Dewaëre, dans la région lyonnaise).

Rien à voir avec le feuilleton quotidien de la 3 « Plus Belle la Vie », sauf le sublime décor de Marseille et ses paysages extraordinaires.


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