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Le bruit et la fureur

Publié le 19 décembre 2014 par Pralinerie @Pralinerie
Je poursuis l'attaque de ma PAL à coups de LC avec Ingannmic. Mais il y a de meilleures pioches que d'autres. J'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman culte de Faulkner. Catapultée directement dans l'esprit de Benjy, qui s'embrouille sans trop les différencier entre les flash-back et le live, j'ai cru que je n'allais pas passer les premières pages. Et pourtant, la préface m'avait plutôt mis l'eau à la bouche tout en me faisant entrapercevoir la difficulté du texte... Le plot ? 4 jours dans la tête des membres d'une famille américaine blanche, servie par des noirs. Mais quand je dis dans la tête, c'est dans le flot mouvant de la pensée. Dans ses incohérences, dans ses divertissements, dans ce tourbillon incessant. Les parties narratives sont réduites par rapport au flux du monologue intérieur insensé qui habite l'être humain. Enfin, Mrs Dalloway à côté, c'est limpide.

Le bruit et la fureur

Magritte, le double secret, 1927

Particularité de cette famille ? Un idiot, Benjy. Des rapports familiaux violents, presque incestueux... Bref, une histoire plutôt mouvementée. Mais que l'on ne vit pas de plein fouet. A vrai dire, les jours concernés par le roman ne nous font pas vivre le cœur du drame, son immédiateté. C'est juste avant. Juste après. Juste à côté. Mais il nous apparaît en creux à travers les souvenirs et les dialogues des personnages. Par exemple, Caddy, qui est le cœur de ce roman, qui relie véritablement tous ces personnages, ne nous est connue que par l'intermédiaire de ses frères. Et cela devient presque amusant de débusquer le réel derrière la pensée. De voir le monde des Compson depuis leurs yeux. Même si le spectacle n'est pas des plus réjouissants... Mais cela demeure un roman compliqué. Intéressant mais difficile. Je ne vous parle même pas du bazar des noms, entre Benjy qui s'appelle comme son oncle, Quentin qui est mixte, Jason transgénérationnel... Rien n'est épargné au lecteur. Et j'avoue que je n'ai pas pu entrer totalement dans ma lecture, tourmentée que j'étais à l'idée de ne pas la comprendre (c'est là que je ne regrette pas de l'avoir lu en VF, je crois que la VO m'aurait définitivement noyée). Étrange sensation qui me rappelle celles ressenties en lisant Joyce (Ulysse traîne depuis des années, à moitié lu, sur ma table de chevet). Je sors paumée de cette lecture, incapable d'en dire grand chose. Il parait qu'il faut le relire ! Je crois que je vais attendre un peu. Ingannmic vous propose un décodeur !

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