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Benoît Brisefer, les taxis rouges ne cassent pas des briques!

Par Rémy Boeringer @eltcherillo

Benoît Brisefer, les taxis rouges ne cassent pas des briques!

Après la désastreuse adaptation américaine des Schtroumpfs, voilà que c’est maintenant la France qui fait pleurer nos amis belges avec celle du premier album de Benoît Brisefer, Les taxis rouges, de Peyo. Manuel Pradal est au commande de ce court long-métrage, dont on salue l’initiative de le faire bref d’ailleurs. A l’écran, nous retrouvons Jean Reno (on en a parlé dans notre article rétro sur Léon) et Gérard Jugnot, deux acteurs français mythique qui reste dans nos cœur mais dont on espère ardemment qu’on se lassera de les reléguer dans des petites comédies franchouillardes et des seconds rôles bas du front.

Benoît Brisefer (Léopold Huet) est un petit garçon de dix ans, élevé par Madame Adolphine (Évelyne Buyle). Cette dernière et l’unique chauffeur de taxi de la ville, Jules Dussiflard (Gérard Jugnot) son conjointement et secrètement amoureux. Lorsque Hector Poilonez (Jean Reno) installe en ville une compagnie de taxi flambant neuf et s’en prend à Dussiflard, Benoît Brisefer qui possède une force extraordinaire décide de mener l’enquête.

Benoît Brisefer, les taxis rouges ne cassent pas des briques!

Jules Dussiflard (Gérard Jugnot) et Benoît Brisefer (Léopold Huet)

Catastrophique. C’est le mot dont on pourrait qualifier cette adaptation. Peut-être est-ce notre regard d’adultes mais premièrement nous n’avons pas réussi à esquisser un seul sourire malgré les multiples tentatives de nous faire rire. Deuxièmement, le personnage de Benoît Brisefer qui a bercé l’enfance de nos parents, et que les plus bédéphiles d’entre nous connaissent et apprécient sûrement, est ici rendu totalement insupportable. On a rarement vu, ou plutôt entendu, des bruitages aussi horripilants. Benoît Brisefer rigole constamment, et ne cesse de sauter, sauts illustrés par des « boing boing » tonitruants. Troisièmement, Benoît Brisefer est une série sortie dans les années soixante qui parle peu aux nouvelles générations. Des studios d’animations tels que Pixar ou Dreamworks ont réussi à rendre le dessin-animée universel en proposant plusieurs degré de lecture et de compréhension, rendant ainsi leurs créations souvent autant appréciés des enfants que des adultes. Ce n’est pas une obligation mais c’est bien dommage que Les taxis rouges soit incapable de se faire aimer des adultes qui l’ont découvert, il y a cinquante ans. D’ailleurs, Les taxis rouges aurait peut-être gagné à être créé en animation, l’exercice du film live ayant été si souvent pavés d’échecs concernant la bande-dessiné franco-belge. Ici, même les effets spéciaux sont effectués au rabais, lorsque Benoît court, on a l’impression que l’on nous recycle les courses d’Astérix avec les mêmes effets de poussières. Reno et Jugnot, mais aussi Thierry Lhermitte (qui joue le rôle d’un ermite, ah ah ah, c’est drôle, ancien banquier, perdu et heureux, sur une île déserte) ne semblent pas investit le moins du monde, habitués qu’ils sont à ne plus se voir proposer que des contrats de subsistance. Il faut dire que pour Lhermitte, le cinéma, c’est surtout des caméos. Il est trop occupé à gérer la machine répressive hadopienne.

Benoît Brisefer, les taxis rouges ne cassent pas des briques!

Hector Poilonez (Jean Reno)

Si vous avez plus de sept ans, oubliez jusqu’à l’existence du film. Si vous avez plus de sept ans, et des enfants, hésitez un peu, il y a certainement plus drôle et plus intelligent qui se prépare pour vos minots à l’approche des fêtes.

Boeringer Rémy

Pour voir la bande-annonce :


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