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Retour à Béziers

Publié le 22 décembre 2014 par Lecteur34000

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« Retour à Béziers »

DAENINCKS Didier

(Verdier)

Houria revient dans la ville de son enfance. Sa maigre retraite ne lui permet plus de vivre à Paris. Elle vend son appartement avant d’en acquérir un autre dans le cœur de la sous-préfecture de l’Hérault. Son installation correspond peu ou prou à la période des dernières élections municipales, celle qui a vu la victoire de Robert Ménard. Houria découvre une cité sinistrée. Nouant ici et là quelques liens, elle observe les campagnes conduites par les leaders politiques, ceux de l’UMP, du Front de Gauche, du Parti Socialiste. Aucun de ceux-là ne trouve grâce à ses yeux. Pas plus que ne trouve grâce ce Robert Ménard qui, s’il ne porte pas officiellement les couleurs du Front National, a regroupé autour de lui des personnalités qui entretiennent des liens étroits avec le parti de Marine Le Pen tout autant qu’avec nombre d’autres groupuscules d’extrême-droite.

Daenincks sait jouer de la fibre sociale. Houria est un personnage infiniment attachant, une femme de l’immigration plutôt bien intégrée (encore que ce mot-là révulse souvent le Lecteur), mais porteuse d’une histoire douloureuse au coeur de laquelle les longs et sanguinaires épisodes de la guerre d’Algérie. Mais l’approche politique de la campagne électorale se révèle quelque peu superficielle. Elle entretient le sentiment commun d’un « tous pourris » (ou, et plus précisément, « tous si éloignés des réalités »), fatras dans lequel Daenincks inclut Robert Ménard et sa bande. Bien que ne fréquentant plus Béziers depuis belle lurette, le Lecteur n’est pas du tout certain que les réalités mises à nu par l’Ecrivain offrent un reflet pertinent du contexte politique et de ses acteurs locaux.

NB/ Le Lecteur en veut pour preuve le fait que Daenincks ne fasse pas référence à la fugace présence, au sein de l’équipe des conseillers de Ménard, de MC, journaliste flamboyant, ancien communiste (et ancien rénovateur). Au nom d’une vieille amitié, se justifia MC. Comme si l’amitié autorisait les pires reniements. Comme si l’amitié justifiait l’installation de ces étranges et dérangeantes passerelles entre des gens que tout aurait dû opposer.


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