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[critique] A most violent year : pour clore 2014 en beauté

Par Vance @Great_Wenceslas
[critique] A most violent year : pour clore 2014 en beauté

Avec A Most Violent Year, le réalisateur J. C. Chandor confirme son immense talent. Se construisant petit à petit une filmographie exemplaire, le metteur en scène continue d'aborder les dérives du fameux rêve américain, en décortiquant la face sombre du capitalisme. Immanquable !

[critique] A most violent year : pour clore 2014 en beauté

Mine de rien, alors qu'a priori ses trois long-métrages n'ont aucun rapport, J. C. Chandor se construit une filmographie d'une étonnante cohérence. Si son All Is Lost, racontant la survie d'un marin interprété par Robert Redford perdu dans l'immensité de l'océan, n'avait en apparence aucun lien avec son précédent film Margin Call - récit se déroulant en huis clos la nuit avant le krach boursier de Wall Street -, l'un étant un pur survival quasi muet tandis que l'autre était un thriller bavard, tous deux avaient pourtant en commun la crise économique en toile de fond. C'est à un tout autre genre que s'attelle cette fois le réalisateur avec A Most Violent Year, bien qu'il y soit pourtant encore une fois question de la survie d'un homme et de son entourage propulsés, un peu contre leur gré, dans la tourmente d'un environnement corrompu et menacé par la crise économique.

[critique] A most violent year : pour clore 2014 en beauté

A cette occasion, le réalisateur reprend les codes des films de gangsters pour raconter ce qui s'apparente à un conte dans lequel un héros droit dans ses bottes va peu à peu, malgré lui, rentrer dans un moule qu'il a toujours dénoncé, en s'apercevant que tout son entourage est gangrené par une soif de réussite - le fameux "rêve américain" - qui pousse parfois à agir en dépit de toute notion de morale. D'une troublante lucidité, le film - qui est tout sauf manichéen - va peu à peu faire tomber les dominos en dévoilant la face sombre de chaque protagoniste, depuis ceux que l'on pouvait presqu'à tort accuser d'être les instigateurs de toutes ces manigances jusqu'aux représentants de l'ordre pas si irréprochables que ça, en passant par les membres de la famille du héros - comme pour montrer le pourrissement des dernières valeurs intouchables (la séquence dans laquelle la fillette trouve et joue avec un flingue). L'histoire captive, le parcours de cet homme perdu dans un monde dont il découvre peu à peu les règles avant de s'y « conformer » nous rappelant continuellement quelques-uns des meilleurs films de gangsters des années 70. Il n'est d'ailleurs pas si étonnant de penser à Al Pacino voire Robert De Niro lorsque l'on voit le personnage interprété par Oscar Isaac, absolument génial et hypnotisant. Car outre son talent indéniable de réalisateur (les séquences de tension pure s'enchaînent à un rythme incroyable) et de scénariste (l'écriture y est précise, le film est extrêmement documenté et la reconstitution des années 80 est impeccablement remarquable), Chandor s'avère être un excellent directeur d'acteur (et Jessica Chastain s'offre ainsi une année particulièrement faste avec Interstellar…).

[critique] A most violent year : pour clore 2014 en beauté

L'un des meilleurs films de l'année sort donc le 31 décembre, on pourrait presque le qualifier de véritable chef d'oeuvre !

Immanquable !

[critique] A most violent year : pour clore 2014 en beauté

Titre original

A Most Violent Year

Mise en scène 

J C Chandor

Date de sortie

31/12/14 avec StudioCanal

Scénario 

J C Chandor

Distribution 

Oscar Isaac, Jessica Chastain, David Oyelowo & Alessandro Nivola

Photographie

Bradford Young

Musique

Alex Ebert

Support & durée

2.35 : 1 / 125 minutes

Synopsis : New York - 1981. L'année la plus violente qu'ait connu la ville. Le destin d'un immigré qui tente de se faire une place dans le business du pétrole. Son ambition se heurte à la corruption, la violence galopante et à la dépravation de l'époque qui menacent de détruire tout ce que lui et sa famille ont construit.


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