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Mon année 2014 en musique

Publié le 31 décembre 2014 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

90mmCette année, malheureusement, je n’ai pas beaucoup parlé de musique, malgré le fait que j’en ai beaucoup écouté, comme à l’accoutumée. Je me suis davantage livrée sur des sujets un peu plus personnels, comme un exutoire d’une année où j’ai vécu de multiples rebondissements émotionnels, dont deux cataclysmes – un deuil et la perte de mon emploi. J’ai donc dû m’éloigner de certaines choses pour éviter de crier de douleur à tort et à travers. A ce titre, avec l’union qui se prépare, je me souhaite une année 2015 un peu plus paisible sur le plan personnel.

Mon année 2014 en musique a été marquée encore une fois par la playlist de Oüi FM, même si elle se tourne désormais vers la pop et la soul. J’ai été aussi marquée par les exégèses faites par le Chevalier sur des groupes obscurs des années 1960, 1980 et 1990. Comme c’est un peu le bordel, expliqué de la sorte, on va remettre tout ça en ordre.

Les chansons qui résument le mieux la situation personnelle

The Beatles, Let it Be

Si le premier couplet me rassure dans la croyance familiale selon laquelle les défunts continuent de communiquer avec les vivants, le deuxième couplet m’émeut davantage dans le sens où il exhorte à puiser en soi-même pour relativiser et pardonner pour trouver la paix. Et puis Ainsi soit-il, tel pourrait être la réponse la plus simpliste face aux injustices que l’on rencontre au quotidien. Mais au final, comme dirait ce livre où je puise mes réponses : Je me suis dit à propos des fils d’Adam : Dieu les met à l’épreuve pour leur montrer qu’ils sont comme les bêtes.(Ecclesiaste 3.18)

Georges Harrison, All Things Must Pass

Georges Harrison a écrit cette chanson dans le même contexte que celui que je vis actuellement, soit après le décès de sa mère. Evidemment, cela ne respire pas la joie de vivre, mais ce All Things Must Pass érigé en mantra permet de relativiser le fait que rien ne dure, que ce soit les gens qui m’entourent, mes relations avec les autres ou tout ce que je peux construire par moi-même. Connaissant mon peu de confiance en ce que j’accomplis, cela ne m’aide pas beaucoup passer outre certaines choses.

Les chansons sur lesquelles j’ai dansé

Lilly Wood and the Prick feat. Robin Schulz, Prayer in C

Même si, finalement, j’estime avoir beaucoup trop entendu cette chanson cet été – mais j’avoue, bien moins que d’autres, coucou Milky Chance qui a bien pourri 2014 ! –, ce riff obsédant a eu l’intelligence d’être mixé à un beat typique de l’Allemagne des années 2000, ce qui apporte une ringardise somme toute rafraîchissante. En plus, ça me rappelait mes années de vacances en Allemagne, trop chou.

Coldplay, A Sky Full of Stars

Là, on part directement au début des années 1990, à l’époque de mes premiers pas sur les pistes de danse – oui, je dansais en soirée dès 3 ans, mais parce mes parents organisaient des bals, j’ai déjà eu l’occasion de m’expliquer là-dessus. Une époque, donc, à laquelle les DJ interrompaient parfois les chansons en plein milieu pour impulser le Stimmung à la foule de danseurs, quitte à coller la blinde de réverbération dans leur micro. Bref, j’ai eu honte de danser sur cette chanson : si, décontextualisée, elle est tout ce que j’aime, ça me fait quand même mal au derche que ce soit du Coldplay. La preuve que je n’ai plus foi en rien : je n’ai pas acheté Ghost Stories, alors que j’avais craqué sur Mylo Xyloto.

Mes petites nouveautés fondantes

Hozier, Take Me to Church

Même si elle a été en rotation lourde dans la playlist de Oüi durant tout l’automne – ce qui a correspondu à toute la période où j’ai pleuré mon licenciement –, je ne me doutais pas qu’on pouvait encore avoir cette grâce en musique en 2014. Comme la musique était bien triste, ça m’a donc permis de pleurer toutes les larmes de mon corps. Et même après ça, j’en redemande encore.

Feu! Chatterton, La Malinche

J’ai découvert cette petite chose un soir où je revenais tard. J’étais déjà échaudée par la voix de l’un des animateurs les plus sexy de la bande FM – coucou, Joe ! –, mais en plus, ce petit mélange sans prétention de tout ce que la France a pu faire de chouette dans les années 1980 (riffs à la Fred Chinchilla, claviers très inspirés, phrasé très Bashung et voix qu’on pourrait prêter avec beaucoup de second degré à Jean-Claude Dusse) m’a immédiatement séduite. Oooooooh Oui !

Mes petites vieilleries très inspirées

The Beach Boys, Sloop John B

En bonne copie de moi-même, le Chevalier a ses marottes, notamment musicales. L’une d’elles est le groupe le plus connu de surf music – bien que mon cher et tendre préfère occulter ce qu’il considère comme une période mineure de leur répertoire –, dont il compte bien un jour me faire l’exégèse de leur disque le plus barré, à savoir Smile. En attendant, il me prépare avec cet extrait de Pet Sounds qui est la reprise d’un chant traditionnel caribéen datant du début du XXe siècle et qui a été intégrée sous cette forme à la bande originale de Forrest Gump.

Pink Floyd, Run like Hell

Là encore, l’épiphanie m’est venue un soir où je fus infidèle et nostalgique de mes années étudiantes. En gros, j’avais branché ma radio sur tonton Zézé qui officie toujours, malgré ses 125 ans, sur RTL2, entre 22h et 0h. Etant donné que j’étais en position de conduite, je me suis dit : Oh putain, quelle puissance pour traverser la ZI des Vignes [située sur la commune de Bobigny, donc particulièrement glauque à 23h30, NDLR] ! Et c’est ainsi que j’ai redonné au Chevalier l’envie de se faire une exégèse Pink Floyd, en témoigne sa liste au papa Noyel.

Les retours qui font du bien

Foo Fighters, Something from Nothing

En bonne fan hormonale de Dave Grohl depuis ma pré-adolescence, j’étais sur les dents depuis le début de l’année 2013 pour un éventuel nouveau projet qui s’annonçait gargantuesque au point de se faire attendre. Septembre 2014 sonna et nous livra les premiers extraits de Sonic Highways. Soit non seulement un album qui rugit bien – et dont le groupe a pompé certains trucs aux Beatles, mais bon, maintenant que Dave se fend en multiples tributes aux Fab Four, il ne se sent plus pisser, hein –, mais aussi une série sur les sessions d’enregistrements et les studios dans lesquels l’album a été enregistré. Clairement, ça valait le coup d’attendre.

U2, The Miracle of Joey Ramone

Certes, cela n’a pas été très cool de pactiser avec Apple pour pourrir les utilisateurs de l’iPhone 6 avec leur nouvel album, au point que le géant ait dû gérer une application pour le supprimer. Sauf que je trouve certains utilisateurs très ingrats, dans la mesure où cela doit faire au moins 16 ou 17 ans qu’une nouveauté de U2 ne m’a pas autant enthousiasmée. La preuve en est : réfléchissez à combien d’albums de U2 depuis Zooropa a obtenu un second single en radio, preuve d’une certaine remise en question bénéfique des vétérans ces derniers temps.

Les gros craquages

Laibach, Life is Life

Bienheureuse ai-je été de faire un papier sur les élections européennes et de devoir trouver une illustration musicale pour la Slovénie. Ce soir-là, j’ai découvert une pépite – que dis-je, un filon ! – en ce groupe de rock industriel toujours en activité. S’ils se sont fait spécialistes de l’iconographie dictatoriale et des reprises WTF en anglais ou allemand, force est de constater que, dans certains coins de ce globe, ils sont pris très au sérieux. D’accord, je pense qu’on va la fermer alors.

Claude-Michel Schönberg, Le premier pas

Pour « remercier » le Chevalier de m’avoir fait découvrir tant de musiques anxiogènes (en vrac : Revolution 9 et What’s the New Mary Jane des Beatles, ainsi certains extraits psychiatriques de Smile des Beach Boys), j’ai trouvé cette parade pour qu’il comprenne que non, définitivement non, on ne peut pas écouter n’importe quoi sans dommages collatéraux d’ordre psychiatrique.

Clairement, je suis passée à côté

Christine and the Queens, Christine

Déjà, quand j’ai écouté pour la première fois Nuit 17 à 52, alors que beaucoup de mes copines semblaient en extase devant cette chanson, je me demandais comment pouvait-on être en extase devant une chanson aussi déprimante que L’Italien de Serge Reggiani. Sa prestation aux Victoires de la Musique 2014 a achevé de me faire une opinion suffisamment tranchée pour me faire un tas d’ennemis dans mon lectorat.

folle
Beaucoup de personnes louent la qualité de ses paroles, mais force est de constater qu’au final, la brave Christine a très bien résumé mon sentiment face à elle dans son dernier single : Ca ne tient pas debout.

Sia, Chandelier

Sur ce coup, je serai moins virulente que précédemment. Juste : écoutez la chanson sans le clip. Oubliez complètement la performance de la petite fille et concentrez-vous juste sur l’écoute à l’aveugle. Qu’est-ce que vous avez ? Rihanna autotunée qui tente de faire sa Mariah Carey sur le refrain. Non, je ne suis pas blasée de la musique en 2014. Juste, comme je vieillis, je reviens à mes référencements naturels. Et oui, j’aurai du mal à revenir sur cette décision comme pour Lana del Rey qui, pour le coup, a fait un putain de vrai hold-up avec West Coast cet été.

Non, mais là, je crois qu’il ne faut pas trop insister

Kendji Girac, Color Gitano

Kendji, t’es mignon, tu passes bien dans les média, toussa. Sauf que les Gypsy Kings, c’était chouette seulement quand ils faisaient danser Brigitte Bardot à la Madrague et Manitas de Plata a fini par mourir perclus d’arthrose. Tu as beau avoir rectifié le tir avec Andalouse, calibré pour tous les clubs de vacances, mais force est de constater que, si tu continues comme ça, tu vas avoir des ennuis avec Manuel Valls.

Fréro Delavega, Sweet Darling

Autre transfuge honteux de The Voice – ce n’est pas pour rien que le Chevalier et moi-même y voyons un excellent somnifère du samedi soir –, les Fréro Delavega ne sont ni frères, ni espagnols, ni masqués. En ce qui me concerne, j’ai juste l’impression d’entendre Christophe Maé qui se dédouble, et ça, c’est juste insupportable.

Les grands gagnants de cette année

Ibrahim Maalouf, True Sorry

Outre l’album Illusions que, honte sur moi, je n’ai toujours pas acheté pour accomplir la promesse faite au Chevalier, il revient en cette fin d’année 2014 faire une session dantesque avec Oxmo Puccino, Au pays d’Alice. Définitivement, s’il m’est arrivé peu de moments de grâce cette année, le trompettiste de mon cœur en a fait partie la plupart du temps.

Lenny Kravitz, The Chamber

Lenny a beau avoir 50 ans, il paraît ne jamais avoir vieilli, tant sa sexyness transpire encore dans son nouvel album très eighties et pourtant terriblement efficace. Si je ne devais citer qu’un artiste pour symboliser l’année 2014 en musique, ce serait lui.

Je vous souhaite tous mes bons vœux pour 2015, en espérant que la musique nous rythme encore au quotidien et que je serai davantage inspirer pour vous parler de ce que j’aime.


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