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Le Mec de la tombe d'à côté [Katarina Mazetti]

Publié le 01 janvier 2015 par Charlotte @ulostcontrol_
Bonjour à tous,
Déjà, je vous souhaite à tous une excellente année ! J'espère que vous allez découvrir de bons livres et auteurs cette année, et passer de très bonnes lectures :-) Je vous retrouve donc aujourd'hui pour vous parler d'un livre dont j'avais beaucoup entendu parler avant de le lire et à propos duquel j'ai eu du mal à me faire un avis...

Le Mec de la tombe d'à côté [Katarina Mazetti]Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari, qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire et citadine, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance, rempli de livres. Au cimetière, elle croise souvent le mec de la tombe d'à côté, dont l'apparence l'agace autant que le tape-à-l'œil de la stèle qu'il fleurit assidûment.
Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s'en sort comme il peut, avec son bon sens paysan et une sacrée dose d'autodérision. Chaque fois qu'il la rencontre, il est exaspéré par sa voisine de cimetière, son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie. Un jour pourtant, un sourire éclate simultanément sur leurs lèvres et ils en restent tous deux éblouis... C'est le début d'une passion dévorante. C'est avec un romantisme ébouriffant et un humour décapant que ce roman d'amour tendre et débridé pose la très sérieuse question du choc des cultures.

C'est donc une romance contemporaine que nous propose ici Katarina Mazetti. De manière assez banale, l'auteur met en scène deux personnages aux antipodes l'un de l'autre qui non seulement n'auraient pas du se rencontrer, mais encore moins s'aimer. Ils sont réunis par le hasard et de manière assez originale : la tombe du mari défunt de Désirée se trouve être juste à côté de celle des parents de Benny de telle sorte qu'ils s'y croisent régulièrement. Au début, ils ne se connaissent que de vue et ne peuvent s'empêcher de toiser l'autre avec mépris, sachant très bien qu'ils ne sont pas du même monde. Mais un petit détail va provoquer un regard, la discussion, la rencontre ; l'histoire est lancée.
Comme dans toute romance qui se respecte, l'histoire d'amour entre les deux personnages ne sera pas sans encombre. Au contraire, Benny et Désirée devront faire face à des doutes et des interrogations qui mettront leurs sentiments à l'épreuve.
Là où cette romance est moderne selon moi, c'est que les obstacles qui s'opposent à leur histoire ne viennent pas du monde extérieure (comme des parents autoritaires, un mariage ou des enfants par exemple) mais d'eux-mêmes. Ce qui les empêche de s'épanouir dans cette histoire, ce sont leurs doutes, les barrières qu'ils s'imposent et leurs préjugés. Le fait est que Benny et Désirée n'ont rien en commun. Ils vivent deux vies radicalement différentes, ont deux quotidiens qui ne s'accordent pas et ne partagent aucun centre-d'intérêt, ils sont donc aussi étonnés que le lecteur de se découvrir une attirance l'un pour l'autre !
Ce qui m'a pas mal chagrinée, c’est que le résumé mentionne un « choc des cultures » ; et par choc des cultures, j'ai l'impression qu'on oppose le paysan-bête-pas-intéressé-par-l'art-ni-la-culture à la bibliothécaire-intellectuelle-citadine-végétarienne-hipster. J'avoue que j'ai trouvé ça caricatural, prétentieux et pas pertinent du tout. J'ai eu l'impression que ce « choc des cultures » avait pour but de donner une valeur ajouté à l'histoire et de faire d'une romance un roman intellectuel et moral ; comme si le statut de romance était mal assumé.Au-delà du prétendu « choc des cultures », ce sont surtout deux quotidiens et deux visions de la vie très différents que j’ai vu. Oui, ils viennent de deux univers différents, mais leur différence de culture ne justifie pas un choc. Il ne s’agit que d’une histoire d’amour entre un agriculteur et une bibliothécaire vivant dans le même pays et à la même époque ! Sincèrement, cela vous paraît si étonnant ? Pensez-vous que les gens aujourd'hui trouvent forcément un conjoint qui est leur double ? Même si les deux personnages principaux sont attachants, je les ai quand même trouvés assez caricaturés.
Le Mec de la tombe d'à côté [Katarina Mazetti]
Le style de l'auteur est simple et fluide. Je ne l'ai pas trouvé particulièrement intéressant ou envoûtant mais il ne m'a pas non plus dérangée. En fait, je l'ai même trouvé assez impersonnel... Certes, c'est dommage et je m'éclate beaucoup plus quand je lis des choses qui me font vibrer, quand les mots ont une musique et forment un tout harmonieux ; mais parfois je me force à oublier un peu ces « exigences littéraires » pour profiter d'une histoire, revenir à quelque chose de plus léger et découvrir de nouveaux auteurs.
Ce qui rend quand même ce roman intéressant du point de vue du style, c'est le type de narration choisi. En effet, l'auteur alterne deux points de vue, celui de Désirée et celui de Benny, d'un chapitre à l'autre. De la sorte, on sait pratiquement tout de ces deux personnages et c'est donc assez facile de s'y attacher. Je ne trouve pas que ce soit un type de narration particulièrement original, mais ça donne sans aucun doute un petit quelque chose au roman !
La palette de personnages qui composent ce roman n’est sinon pas très large puisqu’on se concentre quasiment à 100% sur les deux héros, Benny et Désirée. Quelques personnages secondaires sont présents mais j'ai l'impression qu'ils avaient surtout pour but de rappeler aux personnages le milieu duquel ils venaient.
Avant d'écrire cette chronique, je n'arrivais pas vraiment à savoir si j'avais aimé ou pas ce roman. Je ne savais pas de quel côté me ranger : de celui de ceux qui trouvent que c'est un roman drôle et attendrissant ou de celui de ceux qui l'ont trouvé facile et ennuyant. Pour cette fois, je n'ai pas envie d'être trop dure et je ne peux pas dire que j'ai passé un mauvais moment, je vais donc plutôt pencher pour le premier côté. Je suis quand même loin de m'enflammer : j'ai passé un assez bon moment mais rien d'exceptionnel. Je me félicite en tout cas de ne pas avoir mis la barre trop haute dès le début parce que ça aurait sûrement gâché mon plaisir de lecture. Si je lirai le tome 2 (Le Caveau de famille) ? Non.
Si je n'ai pas envie d'être trop dure, c'est parce que je suis consciente que ce roman peut vraiment plaire à d'autres personnes et leur donner le goût de la lecture. L'histoire est sympathique comme tout et c'est sans aucun doute un roman que je conseillerais à beaucoup de gens qui ne sont pas de grands lecteurs mais qui aiment se laisser emporter dans de petites histoires.
Je le conseille donc à tous ceux qui raffolent des romances contemporaines (c'est certainement un incontournable du genre) : ils passeront certainement un excellent moment ! Je pense aussi que c'est un livre très chouette entre deux lectures plus exigeantes ou plus difficiles ou en cas de panne de lecture, les pages se tournent en un rien de temps !*Ce livre fait partie du challenge "L'UE en 28 livres".
A bientôt !

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