Révolte à la prison de Venise

Le 2 janvier 1977, Prospero Gallinari s’échappe de la prison de Trévise avec douze autres détenus dont Vincenzo Andraus, le « bourreau des prisons ».  Dès le lendemain, toute la région s’embrase, exacerbée par les « Brigades Rouges », la révolte des étudiants, des chômeurs, des ouvriers éclate brusquement.

A Venise, ce sont aussi les prisonniers qui se révoltent dès ce 3 janvier 1977, avant une répression qui sera féroce.

Des arrestations préventives ne font qu’attiser la rancœur du mouvement autonome. Dans cette mouvance politique, le culte des armes s’est imposé au point que certains se saluent en levant la main en faisant le geste du pistolet, à l’aide de l’index, du majeur et du pouce : une manière de mimer le P38, tant vénéré. Selon les membres du groupe, il faut lancer une nouvelle phase de violence.

Quelques mois plus tard, les journaux italiens et étrangers publient en première page la photo d’un manifestant qui va devenir un emblème révolutionnaire : « un jeune homme de profil, le visage couvert d’un passe-montagne, debout, les jambes écartées amorçant un mouvement latéral, tient un pistolet, les bras tendus et menace la police à Milan, en position presque parfaite de tir. » La photo qui a fait le tour du monde est de Giorgana Masi et il faudra attendre 1992 pour connaître l’identité du tireur :  Giuseppe Meneo.

Né le 1er janvier 1951 à Reggio Emilia, dans une famille de paysans, Gallinari, après une expérience initiale dans les Jeunesses Communistes, fait partie du « gruppo dell’appatamento » qui se réunissait via Emila San Pietro à Reggio. Ce groupe comprends également Franceschini, Pelli, Bonisoli, Azzolini, Ognibene et Paroli, qui tous, passeront à la lutte armée.

C’est lui qui, avec Anna Laura Braghetti, Mario Moretti et un « quarto uomo« , qui semblerait être Germano Maccari, enlèveront Aldo Moro avant de l’assassiner.