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Algésiras – Candélabres, L’homme avec les oiseaux (Tome 4)

Par Yvantilleuil

Algésiras - Candélabres,  L'homme avec les oiseaux (Tome 4)Voilà une saga qui m’a longtemps fait de l’œil et à laquelle je savais que je n’allais pas pouvoir résister au long terme, même si le cinquième tome ne verra probablement jamais la lumière du jour…

La narration sous la forme d’un long flash-back n’est pas des plus originales, mais permet à Paul Klarheit de nous conter son incroyable histoire en alliant simplicité et efficacité. C’est lors d’une promenade à cheval que le jeune paraplégique rencontra pour la première fois un « Candélabre » et que son destin bascula. Cette rencontre avec Julien Solédango lui permis en effet de retrouver l’usage de ses jambes et de devenir un danseur étoile.

Cet univers peuplé de créatures fantastiques capables de maîtriser le feu me séduit depuis le premier tome. Le mystère qui entoure ces êtres étranges, cette source et ce tableau fonctionne à merveille et contribue à tenir le lecteur en haleine. Si le mystère s’éclaircit au fil des tomes, toute la lumière n’est cependant pas faite et beaucoup de questions demeurent donc encore en suspens à la fin de ce quatrième volet.

Depuis le tome précédent, le scénario semble vouloir plus se concentrer sur la relation entre Paul et David/Solédango et sur les sentiments qui le consument les personnages de l’intérieur. Si cette mise à nu des sentiments insuffle beaucoup de sensibilité à l’ensemble, le « coming-out » de Paul prend trop de temps. Je comprends qu’il mette effectivement du temps à comprendre ses désirs parfois contradictoires, mais l’auteure s’attarde un peu trop sur cette partie du scénario, au détriment du rythme. Le récit s’enlise donc quelque peu et les nombreuses scènes de bavardages contiennent malheureusement quelques longueurs. Les thèmes abordés, tels que le handicap, la danse et l’homosexualité, demeurent néanmoins intéressants, surtout lorsqu’il sont abordés avec la délicatesse et la sensibilité d’un auteur féminin.

Visuellement, le graphisme, qui me rebutait un peu au départ, s’améliore au fil des tomes. Le trait fin d’Algésiras accompagne avec brio l’atmosphère poétique et sensuelle du récit. L’aspect figé et le manque d’expressivité des personnages me dérange moins qu’au début, mais quand je vois ce qu’un Bastien Vivès parvient à faire avec sa « Polina » au niveau de la danse, je me dis qu’une chorégraphie plus virevoltante et plus expressive aurait pu emmener cette saga vers un niveau supérieur. L’absence de décors et le choix des tons au niveau de la colorisation rendent également le graphisme un peu trop froid par rapport à la chaleur dégagée par le scénario.

Suite aux louanges de lecteurs enflammés, je m’attendais à ce que cette série puisse mettre le feu à ma passion de bédéphile, mais il s’agit finalement plus d’une très belle étincelle qui a su me garder au chaud le temps d’une lecture et de braises qui resteront moins longtemps rougeoyantes que prévu. Une bien belle série, qui mérite d’être découverte, et un quatrième tome qu’il faudra malheureusement qualifié de dernier…


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