Magazine Culture

Giorgio de chirico

Publié le 05 janvier 2015 par Aelezig

z07

Giorgio De Chirico, né le 10 juillet 1888 à Volos en Thessalie, Grèce et mort le 20 novembre 1978 à Rome, Italie, était un peintre, un sculpteur et écrivain italien dont les œuvres ont été unanimement admirées des surréalistes jusqu'en 1925 mais qui le rejetèrent tout aussi unanimement après...

Son père ingénieur des chemins de fer en Thessalie, est un amateur d'art et de voile lui fait découvrir la Grèce antique. Sa mère, d'une famille d'origine italienne, est chanteuse d'opéra. À 12 ans, De Chirico est inscrit à l'Institut Polytechnique d'Athènes puis à l'Académie des Beaux-arts où il suit des cours de dessins et de peinture. Après la mort de sa sœur, puis de son père, en 1905, avec sa mère et son frère Andrea, il quitte la Grèce pour Milan puis Munich. Il fréquente l'Académie des Beaux-arts dont il suit sans enthousiasme les cours. De Chirico trouve ces formations sans importance. Il découvre les œuvres de Friedrich Nietzsche et Arthur Schopenhauer et les tableaux d'Arnold Böcklin et de Max Klinger.

De retour à Milan, durant l’été 1909, De Chirico commence une série de tableaux dont le mot énigme revient souvent dans les titres. Il s'installe à Paris et fréquente les samedis de Guillaume Apollinaire où il rencontre Picasso. Un peintre italien vivant alors à Paris, Ardengo Soffici écrit en 1914 : « La peinture de De Chirico n'est pas peinture dans le sens que l'on donne aujourd'hui à ce mot. On pourrait la définir, une écriture de songe. Au moyen de fuites presque infinies d'arcades et de façades, de grandes lignes droites, de masses immanentes de couleurs simples, de clairs-obscurs quasi funéraires, il arrive à exprimer, en fait, ce sens de vastitude, de solitude, d'immobilité, d'extase que produisent parfois quelques spectacles du souvenir dans notre âme quand elle s'endort... »

1913 the red tower

1913 - The red tower

De Chirico reprend à son compte le qualificatif « métaphysique » et de retour en Italie, à Ferrare, en 1915, il fonde le mouvement Pittura metafisica avec le peintre futuriste Carlo Carrà. Malgré sa fréquentation des milieux nationalistes de l'avant-garde culturelle italienne, notamment le peintre Ardengo Soffici déjà nommé et le futuriste Giovanni Papini, deux expositions organisées à Rome suscitent l'hostilité des critiques d'art. On l'accuse « d'incapacité picturale » et cette accusation est doublée de réactions xénophobes : « De Chirico est un étranger non diplômé et ignorant de la grande peinture italienne ». De Chirico réagit en étudiant la peinture de la Renaissance, de Raphaël et du Titien

Sans renier la métaphysique, De Chirico prône le retour à la tradition. Pour lui, il devient nécessaire de réapprendre les techniques picturales et graphiques, de s'appuyer sur les deux principes fondamentaux de la peinture que sont la couleur et le dessin, et de copier les maîtres. La copie, De Chirico en fait une pratique constante, non pas pour imiter, refaire ou contrefaire, mais pour « retrouver un chemin vers un paradis perdu [...] où nous pourrions cueillir d'autres fruits que ceux déjà cueillis par nos grands frères antiques. » C'est devant une toile du Titien que De Chirico a la « révélation de la grande peinture ». Il se convertit, alors, à un style néoclassique (puis néoromantique et néobaroque) exaltant les valeurs du métier artisanal et de l'iconographie traditionnelle. Il voit la peinture d'avant-garde italienne comme un phénomène de décadence éthique travestie de l'idée illusoire du progrès. Il encourage donc les jeunes peintres à un retour à la tradition et l'étude assidue des grandes œuvres du passé.

De Chirico peint ses séries de Villes romaines, Fils prodigue et Argonautes à la grande déception d'André Breton : « Chirico, en continuant de peindre, n'a fait depuis dix ans que mésuser d'un pouvoir surnaturel... Cette escroquerie au miracle n'a que trop duré. »

La rupture définitive avec les surréalistes intervient en 1928. En réponse à sa nouvelle exposition, les surréalistes organisent une contre-exposition à laquelle ils donnent pour titre Ci-gît Giorgio De Chirico. La polémique n'empêche pas De Chirico de poursuivre son œuvre dans une voie plus académique mais aussi plus rémunératrice. Il s'entoure d'aides pour reproduire ses propres tableaux et investir ainsi les marchés européen et américain de l'Art, déclinant à l'infini ses tableaux dans son style métaphysique.

1914 love song

1914 - Love song

L'oeuvre

On distingue généralement trois périodes dans l'évolution de De Chirico :

  • les années 1910 dont les œuvres dites « métaphysiques » l'ont consacré comme symbole de la modernité,
  • les années 1920-1930, période romantico-baroque au cours de laquelle De Chirico revient sur des positions qu'il avait précédemment dénoncées,
  • les années après 1940, qui voient le retour à une « néo-métaphysique » où se multiplient les répliques et les copies.

Jusqu'en 1917, De Chirico ne cessera de peindre des tableaux à l'apparente simplicité mais à forte suggestion prémonitoire, jouant sur des chromatismes sans nuances et des perspectives parfois aberrantes : horizons bas et lointains, éléments architecturaux monumentaux côtoyant au premier plan des objets les plus incongrus (gant, mannequins de couturier, empreinte de poisson ou de coquillage, artichauts, locomotives), désertification des espaces malgré les têtes sculptées, bustes ou statues en pied. De Chirico a créé un univers où les objets se mettent à faire des signes.

La peinture de De Chirico est « métaphysique » parce qu'elle transpose la réalité au-delà de la logique habituelle ; elle joue sur le contraste entre la précision réaliste des objets et de l'espace représentés, et la dimension onirique que le peintre leur donne. Il travaille sur la capacité du rêve à générer des mondes à partir d'un élément connu.

Il y a souvent dans les tableaux métaphysiques de Giorgio De Chirico des horloges et des références au temps qui passe. Mais la chronologie est fantaisiste. Tout semble figé dans l’attente d’un événement qui ne vient pas ; la vie semble s’être retirée d’un monde abandonné aux choses. De Chirico dit tout à la fois l’horreur devant la fuite du temps comme devant la boulimie de l’histoire, la revanche de l’espace contre le temps, le secret et le fil d’Ariane du labyrinthe, la vie enfin réconciliée avec l’éternité.

D'après Wikipédia


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Aelezig 127315 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte