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{Ciné} Timbuktu

Par Alittlepieceof @Alittle_piece

{Ciné} Timbuktu

Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane  mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, sa fille Toya et de Issan, son petit berger âgé de 12 ans.
En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Fini la musique et les rires, les cigarettes et même le football… Les femmes sont devenues des ombres qui tentent de résister avec dignité. Des tribunaux improvisés rendent chaque jour leurs sentences absurdes et tragiques.
Kidane et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de Tombouctou. Mais leur destin bascule le jour où Kidane tue accidentellement Amadou le pêcheur qui s’en est pris à GPS, sa vache préférée.
Il doit alors faire face aux nouvelles lois de ces occupants venus d’ailleurs…

Traiter d’un sujet aussi sensible que le djihadisme aurait pu être casse gueule. Tomber dans une succession de violence gratuite, faire dans le misérabilisme ou pire encore… Mais Timbuktu est loin de tout cela et Abderrahmane Sissako parvient à porter son propos sans jamais trop en faire. J’ai même été plutôt étonné de l’humour qui règne dans presque tout le film. Les Djihadistes, sans jamais les caricaturer, ils les montrent tels qu’ils sont, perdus, endoctrinés, obéissants aveuglément sans trop comprendre pourquoi, humains aussi parfois, souvent même.
La violence n’en est pas moins absente et elle surgit toujours sans crier gare, provoquant de vives réactions dans la salle de projection (il y a eu des cris d’horreur face à certaines scènes). Car même si Sissako a choisi de tourner ces hommes quelque peu en dérision il n’en oublie pas pour autant qu’il s’agit là d’un sujet grave, très grave et que le sang coule, injustement.
Dans ce film on voit la beauté d’un pays, de sublimes paysages, des visages d’une beauté absolument incroyable, des regards d’une rare intensité, des hommes et des femmes face à l’incompréhensible, face à l’injustice et qui jamais ne baisse la tête, qui garde espoir, malgré tout, qui tentent coûte que coûte de resister.
J’ai beaucoup aimé le personnage de l’imam, sage d’entre les sages qui sans cesse tente de créer le dialogue, de mettre ces intégristes face à leurs propres contradictions.

Un film d’une grande beauté et d’une grande émotion. La scène du foot est l’une des plus belle scène qu’il m’est été donné de voir au cinéma.


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