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Interview du president de la republique sur france inter

Publié le 07 janvier 2015 par Letombe
INTERVIEW DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE SUR FRANCE INTER

Le président de la République a « été élu sur le changement ». Il « changera tout ce qui bloque, empêche, freine et nuit à l'égalité et au progrès », et « de ce point de vue, [il] prendra tous les risques » (PR, 05/01/15).

« Il y a toujours plusieurs chemins, plusieurs politiques possibles. Est-ce que j'ai pris le bon chemin ? Nous verrons à la fin. […] Est-ce que c'est un chemin de gauche ? C'est un chemin qui fait en sorte que nous puissions donner de la force à notre économie sans remettre en cause les valeurs républicaines et notre modèle social » (PR, 05/01/15).

« C'est sur les forces positives que [le président de la République] veut [s]'appuyer pour la France ». « Oui, il y a » une crise identitaire, « depuis longtemps », « et elle est grave ». « Si on veut éviter que les forces de la régression, de la division, de la dispersion, l'emportent, il faut qu'on soit forts, forts économiquement, forts moralement » : « quand on commence à douter de soi-même […] on ne peut pas gagner ». « Donc il faut affirmer ce que l'on est » (PR, 05/01/15).

* * *

Sur le plan social :

˗ En vigueur depuis le 1er janvier, « le compte pénibilité […] va [permettre à] ceux qui travaillent la nuit, aux 3-8, d'avoir des formations supplémentaires ou de partir plus tôt à la retraite ». Sa mise en œuvre « va être simple. Et si c'est encore trop compliqué, ça sera simplifié ». « Il ne s'agit pas que ce soit inapplicable. […] Il faut que ce soit simple. Et avec les partenaires sociaux, [il s]'y engage » ;

˗ « Depuis le 1er janvier s'applique la réforme du compte personnel de formation » : « insister sur la formation professionnelle, c'est un choix de gauche » ;

˗ La généralisation du tiers payant est « une avancée ». Aussi faut-il « qu'on puisse être capables d'être beaucoup plus simples [et] efficaces ». Il faut en ce sens entendre « les médecins qui disent qu'il ne faut pas que ce soit compliqué […] et ne […] pas qu'on soit remboursé à la Saint-Glinglin » ;

˗ Les propositions du rapport Claeys/Léonetti sur la fin de vie sont porteuses de « deux grandes avancées » pour arriver à un « apaisement des souffrances » (PR, 05/01/15).

Sur le plan de l’emploi :

˗ « Il y a une responsabilité, celle qu’[il] assume » sur le front du chômage. En la matière, « la question n'est pas ‘Pourquoi ça n'a pas marché ?’ mais de faire que ça puisse marcher d'ici la fin du quinquennat et le plus tôt possible » ;

˗ « Nous allons tout donner pour l'emploi », prendre « toutes les initiatives » « à partir de ce que nous sommes, de nos capacités et de nos atouts ». Il faut pour cela se refuser à la fois à « attendre que ça aille mieux de l'étranger » et à « tout démolir, pour qu'il n'y ait plus de modèle social français » ;

˗ « Il n'est pas normal que les jeunes et les seniors soient les plus pénalisés ». « 50 000 jeunes vont être accompagnés, formés, qualifiés » grâce à la garantie jeunes. La jeunesse est « la priorité », elle est « la force de la France ». Avec la loi pour la croissance et l’activité « les jeunes pourront rentrer plus facilement sur le marché du travail ». « Il y a aussi une réforme de l'école, [pour] faire qu'il y ait moins de décrocheurs » (PR, 05/01/15).

Sur le plan économique :

˗ Le projet de loi pour la croissance et l’activité est « une loi de liberté et une loi de progrès », notamment « car les salariés […] concernés [par le travail dominical] vont être volontaires et davantage payés ». « Travailler tous les dimanches n’est pas acceptable et ce n’est pas prévu ». Il faut être « confiant » dans l’adoption de ce texte, et il n’y « a pas à présupposer qu'il serait tellement difficile qu'il conviendrait d'utiliser des méthodes contraignantes » ;

˗ « Tout [sera fait] pour que la croissance soit la plus haute possible, pour que nous ayons plus de 1% de croissance ». « Si [elle] est un peu supérieure » en 2015 à la prévision de 1%, « cela ira à la réduction des déficits ». Si cela « se confirmait en 2016 ou en 2017 [...] nous verrions ce que nous pourrions faire en termes de baisse de prélèvements » ;

˗ D’ores et déjà, l’« engagement [sera tenu] de ne pas créer de nouveaux impôts à partir de 2015 », et 9 millions de « ménages modestes paieront moins d'impôts car la 1ère tranche de l’IR va être supprimée » ;

˗ « La réforme fiscale est engagée » : « la tranche supérieure de l’IR a été portée à 45%, les dividendes […] imposés davantage. […] La modulation des allocations familiales, c'est aussi une forme de réforme fiscale » ;

˗ Et la taxe sur les transactions financières « est un combat, une lutte ». « Michel Sapin réunira les ministres des finances des 11 pays européens pour mettre en place cette taxe en 2016, 2017 au plus tard ». Cette taxe pourrait être mise « au service de la lutte » contre le réchauffement climatique, et pourrait « servir » à l’abondement du fonds vert pour le climat (PR, 05/01/15).

Sur le plan environnemental :

˗ « La France est exemplaire en terme d'écologie ». « La loi sur la transition énergétique prévoit beaucoup de choses : moins de nucléaire, davantage de renouvelables, développement de l’économie circulaire, baisse des émissions de gaz à effet de serre, une contribution carbone » ;

˗ Cette année, « la COP21 est une responsabilité énorme pour la France » :

o Depuis 2012, « toutes les informations qui […] sont données sont alarmantes ». « Les 3 dernières années ont été les plus chaudes depuis un siècle » ;

o Cette « conférence de Paris sera un succès » à 3 conditions : 1/ Signer « un accord contraignant pour réduire les émissions de gaz à effet de serre » ; 2/« Dégager 100 Md$ pour le fonds vert pour soutenir les innovations » ; 3/ « Trouver des financements innovants, de nouvelles contributions » notamment « sur le prix du carbone » ;

˗ S’agissant de Fessenheim, « les études sont en cours. […] Dès que la loi sur la transition énergétique est votée [plafonnant la capacité nucléaire], il faudra fermer une centrale ». « Fessenheim fait partie de mes engagements » ;

˗ S’agissant de Notre-Dame-des-Landes, le projet d’aéroport « marqueur d’investissement […] est lancé depuis plusieurs années. Il y a des recours. Tant qu'ils ne sont pas épuisés, le projet ne peut pas continuer. Quand ils seront épuisés, le projet pourra continuer » (PR, 05/01/15).

Sur le plan européen et international :

- « L'Europe doit porter une politique de croissance ». « La France a donné la priorité à la croissance ». C’est le sens « du plan Juncker » et de « l’union bancaire adopté l’an dernier ». Aujourd’hui « quels que soient les votes émis, l'Europe ne peut plus être assimilée à l'austérité ». Des « pays comme l’Espagne et la Grèce ont payé un lourd tribut [...] pour que la zone euro [soit] préservée » ;

˗ La France « a une relation de franchise avec l’Allemagne » sur ce sujet. « Ce qu'on attend de l'Allemagne, c'est qu'elle soit davantage dans la relance de la croissance ». A ce titre, le président de la République rencontrera la Chancelière Angela Merkel « dimanche [11 décembre pour] parler de l'avenir de l'Europe, de la relation franco-allemande » ;

˗ La Grèce « est une démocratie, les citoyens se prononceront ». « Les Grecs sont libres de décider souverainement de leurs gouvernants ». Quant à son appartenance à la zone euro « c'est à elle et elle seule d'en décider ». Toutefois « leurs gouvernants devront respecter les engagements pris par le pays » ;

˗ S’agissant de l’Ukraine : « nous voulons que [le Président Poutine] respecte l'intégrité territoriale de l'Ukraine et qu'il ne soutienne plus les séparatistes ». Il faut continuer « à parler à la Russie en disant ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas. Les sanctions pèsent sur l'économie russe. La baisse du prix du pétrole pénalise le pays. Mais une crise n'est pas bonne pour l'Europe non plus » ;

˗ S’agissant de la Libye : « nous sommes sur une base avancée au Niger, nous combattons le terrorisme […] mais nous n'interviendrons pas, c'est du ressort de la communauté internationale » ;

˗ S’agissant de la question du nucléaire iranien : « la France ne cédera pas […] sur le renoncement de l'Iran à l'arme nucléaire » ;

˗ Et il n’est pas question d’une alliance avec la Syrie et l’Iran face à Daech : « Quand vous vous alliez avec le diable, il est rare que le bon Dieu vous vienne en aide ». « En Syrie, nous devons soutenir l'opposition » (PR, 05/01/15).


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