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Nos amis les Hommes de CHARLIE HEBDO, 7/01/2015.

Publié le 07 janvier 2015 par Toiletteintime @toiletteintime

Décidement, les enculés ne respectent vraiment rien. Même pas le début des soldes. On les savait capables de brûler des cinémas ou des livres, de détruire des œuvres d’art, de défiler contre le mariage pour tous, de refuser d’enterrer des enfants roms, de lancer des fatwas comme on part à la guerre, d’envahir des territoires par eux-mêmes occupés, d’annexer des régions pour y chercher du gaz ou d’éradiquer des peuples entiers au nom de certains dieux racontés dans des livres d’histoires.
Mais ces fanatiques là ont toujours eu une fâcheuse propension à croire aux plus saugrenues, à se rassurer avec des contes à dormir debout pour exorciser leurs démons et expliquer leur propre aveuglement à ne pas voir en eux les réponses. De ces peurs et de ces faiblesses, les chefs religieux de tous bords en ont fait un commerce, voyant bien qu’il serait judicieux d’avoir sous leur coupe un tas de trépanés bas du front plutôt qu’une horde de penseurs maléfiques qui mettraient sournoisement des bâtons dans les roues bien huilées de leur machiavélisme. On appellerait ça la religion. Les non croyants seraient des hérétiques ou des chiens infidèles, les variantes historiques à leurs sketches seraient des inepties, et rien de tendancieux ou de blasphématoire ne saurait être prononcé à l’encontre des 3 rois mages de leur delirium tremens sous peine de subir leur courroux (où celui d’hommes armés de lances). Alors qu’ils s’appellent Dieu, Allah, Yahvé, Jésus, Johnny ou Mahomet, les leaders du monde moderne seraient barbus, barbants, rétrogrades, peu enclin à la déconne, machos et condamneraient fermement la sodomie, hors des cercles autorisés.
En décrétant alors que le Prophète ne saurait être représenté, certains fondamentalistes tendaient alors le crayon pour se faire croquer aux esprits taquins qui auraient pu lui donner une forme d’alien gluant, ou de pomme de terre, mais qui choisirent bizarrement une apparence humaine, alors même que ceux qui se sentirent outragés par ce journal danois étaient plus proches de la hyène ou du crotale que de l’homo sapiens. S’en prendre à un journal satirique quand on est soi-même une caricature d’être humain, s’attaquer à un organe qui défend des valeurs quand on n’en a aucune, est-ce vraiment raisonnable ? Au moment où la 3e guerre mondiale vient d’être évitée de justesse à cause d’un bon film potache (The Interview, à voir rien que par principe !), on se doit plus que jamais de rire de tout, tout le temps, dans une époque qui se prend bien trop au sérieux, partant du principe simple que les cons et les obscurantistes n’auront jamais d’humour ou de toute façon pas le même que le nôtre. On ne se faisait guère d’illusions sur l’orientation intellectuelle de 2015, et de voir Jean-Jacques Goldman une nouvelle fois en tête de nos personnalités préférées nous rassurait un peu. Il manquerait plus que ce soit Thomas Piketty tiens ! Ce bonhomme qui ne se sentit pas à la hauteur de la légion d’honneur, contrairement à Mimie Mathy ! Aujourd’hui alors, c’est le prix Nobel de la Paix et la médaille du Courage qu’il faudrait décerner à la rédaction de Charlie Hebdo et à ses héros morts au combat, Bic et gommes à la main, face à l’ignominie en armes qui n’eut même pas le bon goût de se faire sauter une fois leur forfait accompli pour rejoindre le paradis des crevures où les attendent pourtant leurs ancêtres épanouis en caressant des vulves virginales.
Le plus dur commence pourtant : il va falloir coûte que coûte continuer à être drôle, dénoncer les pitreries politiques, les pédophiles, les exactions, les dictatures, Wall Street, Ebola ou Keen V’ en évacuant la peur de l’autre et de l’étranger. Les religions et la couleur de peau ne sont pas tant à redouter mais c’est bel et bien la bêtise et le manque d’éducation et de culture qui conduiront le monde à sa perte. Alors plus que de pleurer cet acte odieux et la perte d’artistes militants, la liberté de la presse et son avenir passent par un acte très simple : l’acheter et la lire. Pour qu’elle vive, pour qu’elle continue d’éveiller les consciences et fasse reculer les barrières de la barbarie, pour qu’elle continue d’ouvrir les yeux sur le monde et ne cesse de faire battre les cœurs et d’irriguer les cerveaux. Deux organes que n’ont pas les intégristes et les fascistes de tous bords.

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