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Critiques Séries : Invincible, guerre de trop

Publié le 08 janvier 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Invincible // De Angelina Jolie. Avec Jack O’Connell, Takamasa Ishihara et Domhnall Gleeson.


Avant d’être un film, l’histoire de Louis Zamperini est une histoire vraie. Il a même couru avec la flamme olympique à l’âge de 80 ans… au Japon. Je ne connaissais pas du tout l’histoire de cet homme mais c’est une histoire qui a largement de quoi faire un film. Adapté du livre de Laura Hillenbrand par Joel Coen (Inside Llewin Davis), Ethan Coen (Inside Llewin Davis), Richard LaGravenese (Ma Vie avec Liberace) et William Nicholson (Les Misérables), ce film trouve sa force dans sa façon de mettre en scène l’histoire mais manque peut-être un peu d’émotions. C’est une histoire forte que l’on nous raconte et pourtant, le film ne délivre de l’émotion qu’à sa fin ultra patriotique. Je n’ai rien contre le patriotisme dans les films de guerre américain mais disons qu’ils auraient pu ajouter des bons sentiments ailleurs, cela aurait été beaucoup plus judicieux à mon humble avis. Invincible m’a rappelé aussi un peu Jeux de Dupes de George Clooney. Ce n’est pas du tout la même histoire mais j’ai retrouvé un peu de lui dans ce film. Quoi qu’il en soit, globalement j’ai été déçu pour un film tant attendu. J’avais envie d’être bluffé et finalement je ne l’ai pas été.

L'incroyable destin du coureur olympique et héros de la Seconde Guerre mondiale Louis "Louie" Zamperini dont l'avion s'est écrasé en mer en 1942, tuant huit membres de l'équipage et laissant les trois rescapés sur un canot de sauvetage où deux d'entre eux survécurent 47 jours durant, avant d'être capturés par la marine japonaise et envoyés dans un camp de prisonniers de guerre.

La mise en scène d’Angelina Jolie, sans être mauvaise, souffre d’un certain académisme. Ce n’est pas désolant mais disons que pour un film tant attendu, j’aurais aimé quelque chose de plus original. Les images restent cependant assez intéressantes, notamment quand nous sommes dans l’avion au début du film ou encore dans les canaux de sauvetage par la suite. Invincible mixe tout un tas de choses également (sans que cela soit voulu puisque c’est l’histoire qui veut ça) entre All is Lost, Le Temps des Aveux et un film de guerre sympathique mais pas brillant non plus. La véritable star dans ce film ce n’est donc pas la réalisatrice mais bel et bien Jack O’Connell (71’, Skins) qui a bien grandi depuis des années et qui nous prouve désormais qu’il est l’un des acteurs britanniques les plus prolifiques de ces dernières années. Il semble enchaîner les projets et c’est une excellente idée. Je regrette que parfois on ressente la longueur de certains moments du film. En effet, malgré une photographie travaillée qui permet d’en avoir plein les yeux, certains moments du film semblent s’éterniser un peu trop, sans compter qu’après une première partie dynamique et réussie, la seconde joue la carte de la répétition.

Dès que l’on est sur le sol japonais, les choses prennent une forme assez désopilante. Disons que j’aurais apprécié que cela soit fait différemment mais bon, l’histoire est guidée par celle d’un vrai personnage qui a marqué l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale. C’était aussi intelligent que de prendre le cas de ce jeune britannique qui a fait les J.O en pleine Allemagne nazi et qui n’a finalement pas réussi à terminer premier comme il l’aurait probablement souhaiter (mais il avait battu le record américain de l’époque, ce qui est déjà pas mal). Zamperini a beau avoir vécu énormément de choses terribles durant la Guerre, finalement le film ne parvient pas vraiment à nous émouvoir. Certes, c’est bien qu’il ne nous prenne pas à pitié mais il aurait été intéressant de faire quelque chose d’un peu plus de l’acabit d’un Forest Gump par exemple. Mais cela reste un film intelligent tout de même et aussi un bel hommage en toute modestie. La simplicité de la mise en scène d’Angelina Jolie laisse à penser qu’elle voulait simplement rendre hommage à un homme simple. C’est un biopic très classique mais qui n’est pas honteux. Dommage qu’il soit aussi linéaire alors qu’il y avait matière à creuser tout un tas de choses qui restent un peu trop en surface.

Note : 4.5/10. En bref, Invincible veut tout nous raconter dans un récit très linéaire dans un biopic plus que classique. Intelligent mais décevant dès lors que l’on passe la très bonne première partie.


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