Christiane Veschambre nous donne des nouvelles de Robert et Joséphine. Ou plutôt, nous retrouvons les pas de Joséphine quand elle a rencontré Robert. C’était à La Jeune France, hôtel devenu aujourd’hui une banque. Les villes se transforment. Christiane Veschambre est venue à Versailles par la gare des Chantiers, comme Joséphine. Mais avant elles, il y a eu d’autres vies ici. Il y a eu chantier. Le chantier en cours est un travail d’écriture, nourri d’histoire, de rencontres, de souvenirs, de projets. Et il y a des traverses : des rêves, heureux ou pas, des rêves où on se donne la main pour aller au-delà de la mort, la mort qui est une « phrase véritable », la mort qui vient comme une corneille qu’on voit sur une cheminée puis qu’on ne voit plus, parce que le train qui vient de Landéhen ne s’arrête plus à Versailles Chantiers, parce que Christiane V. n’est bien sûr pas Joséphine T. mais qu’elle la porte en elle pour toujours, comme elle porte en elle ces hommes et ces femmes rencontrés, qu’elle porte en elle ces disparus qui lui furent proches et enlevés. Parce que nous sommes en vie.
Le texte de Christiane Veschambre est accompagné de photographies de Juliette Agnel.