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L’ours est un écrivain comme les autres, de William Kotzwinkle

Par Shoparoundtheco @shoparoundthecorner

Bonjour à tous,

je vous parle aujourd’hui du livre qui m’a permis de m’échapper des toutes les horreurs qui ont eu lieu ces derniers jours. Quoi de mieux pour penser à autre chose que de plonger dans un bon roman, un de ceux qui vous emportent loin, qui vous coupent pour quelques heures de la réalité ? C’est ce que j’ai essayé de faire depuis mercredi, au lieu de regarder en boucle les mêmes messages sur les réseaux sociaux. Je suis contente de ne pas avoir la télé, car je n’aurais pas aimé suivre « en direct » ces terribles évènements. J’avoue ne pas comprendre les gens qui regardent les vidéos et les photos de cette tuerie… Mais peu importe, le tout est de rester solidaires et de continuer avec sérénité.

Nous parlerons donc aujourd’hui d’un roman publié aux éditions Cambourakis, écrit par William Kotzwinkle et traduit par Nathalie Bru : L’ours est un écrivain comme les autres.

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Voici un récit tout à fait loufoque, déjanté, parfait en cette période.

Arthur Bramhall est professeur à l’université du Maine, mais il a décidé de s’isoler une année pour écrire un roman. Il loue une première maison dans les forêts reculées de l’état et se plonge dans l’écriture. Malheureusement, l’inspiration n’est pas là et il finit par plagier un roman déjà publié. Ses collègues le lui signalent, il ne peut pas présenter ça aux éditeurs. On pourrait alors penser que le destin intervient à cet instant puisque la maison de campagne ainsi que le manuscrit s’envolent tous les deux au cours d’un important incendie. Arthur est au bord de la dépression mais ne se laisse pas démonter et loue un petit chalet pour recommencer à écrire. Cette fois-ci tout est différent, l’homme est absorbé par son nouveau récit et ne relève la tête que pour apercevoir de temps en temps par la fenêtre son voisin, le bucheron Vinal Pinette. Ce nouvel ouvrage va le mener loin, il en est persuadé, il va changer sa vie. Par peur d’un nouvel incendie, l’auteur cache l’unique copie de son manuscrit dans une mallette et la dépose au pied d’un arbre dans cette forêt isolée, le temps d’aller faire quelques courses dans la ville la plus proche. Il n’a pas idée que ce geste marque là sa plus grande erreur.

En effet, peu de temps après le départ du professeur, un ours ayant repéré le manège de l’homme, va fouiller sous cet arbre. Il a faim et espère trouver de quoi se rassasier dans la mallette. Il l’emporte avec lui et suit le chemin de la ville. Il découvre alors tout ce papier, rien qui puisse arrêter les gargouillis de son ventre mais peut être une autre grande opportunité pour cet ours qui rêve plus que tout de devenir une véritable personne. Il commence alors par forcer un magasin et se procure un costume, puis il se déplace sur ses deux pâtes arrières. Mais quelque chose cloche, les gens qu’il croise le regardent bizarrement. Mais bien sur, il tient toujours la mallette entre ses crocs, ce n’est pas digne d’un homme. Il décide de se poser dans un dinner pour réfléchir à son avenir. D’abord, il lui faut un nom : corn flakesdonutDan Flakes voilà qui est parfait ! Maintenant qu’il marche, est habillé et a un prénom d’homme, il part pour New York dans l’idée de vendre le manuscrit.

Encore une fois le destin est au rendez-vous car immédiatement, l’ours se trouve un agent littéraire, puis un éditeur dans l’une des plus grandes maisons d’édition du pays et il va devenir un auteur adulé ! Ses réponses énigmatiques, sa carrure, tout chez lui va plaire. Son roman Désir et destinée va rapidement devenir la meilleure vente des USA. Dan Flakes part alors en tournée, il est invité sur des plateaux télé, rencontrent des gens du milieu des arts importants etc. Et pendant ce temps-là, dans le Maine, Arthur Bramhall est plus que jamais déprimé, il tente tout pour se trouver une nouvelle histoire à raconter, avec l’aide de son voisin, en vain. Et puis, petit à petit, il ressent de nouveaux besoins, celui de se retrouver en forêt, seul, de sentir chacune des odeurs qui y circulent, de connaître chaque animal qui y vit. L’hiver arrive et il part s’installer dans une grotte. Croyez-le ou non mais Arthur va hiberner, tel un ours. 

Alors que l’un devient homme, l’autre devient ours. Je ne vous en dirais pas plus, mais vous conseille vivement de lire ce roman. Il est rafraîchissant, déroutant, drôle et complètement loufoque, je crois que c’est le mot qui convient le mieux : loufoque. Et puis, cette histoire nous montre aussi la crédulité de l’homme, comment les gens en viennent à adorer un homme qui ne prononce que quelques mots, complètement à côté de la conversation en cours. Ils ne voient pas l’ours parce qu’ils ne le veulent pas, ils ont trouvé un nouveau « héros », différent de tout et veulent le partager avec tout le monde. C’est une satire du monde de la littérature, de la communication, de la publicité aussi. Et l’ensemble, raconté sans chichi et avec beaucoup d’humour. À lire !


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