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Fille de l’eau d’Emmi Itaranta

Par Karine Simon @karine59630

Le 12 janvier 2015

Synopsis :

Noria est encore adolescente quand, à la mort de son père, elle est nommée maître du thé de son village. Dans un monde qui tente de se relever d’une guerre qui a épuisé les réserves d’eau potable, la jeune fille est à présent garante des traditions d’un temps révolu et protectrice d’une source secrète que sa famille protège depuis toujours. Mais bientôt, les militaires de la Nouvelle Qian – le gouvernement qui régit la société – décident d’enquêter sur l’apparente abondance des ressources d’eau du village. Alors que l’eau se fait de plus en plus rare, Nora devra faire un choix : se battre ou coopérer?

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- 299 pages -

Les premières lignes :

Tout est prêt désormais. Sept semaines durant, j’ai balayé les feuilles tombées sur les dalles de pierre du sentier qui mène à la cabane à thé, et quarante-neuf matins j’en ai choisi quelques-unes que j’ai disposées sur les dalles, afin que le sentier n’eût pas l’air trop soigneusement nettoyé. C’est une des choses auxquelles mon père tenait obstinément.

Mon avis :

Quand j’ai aperçu ce roman dans le catalogue des publications des Presses de la Cité, j’ai de suite été attirée par la couverture. Je la trouve jolie, vraiment. Mais ce qui m’a fait choisir ce titre, c’est avant tout le synopsis. En effet, j’étais curieuse de voir comment l’auteure allait traiter ce mélange de tradition et d’anticipation.

Je ne regrette absolument pas ma lecture, j’ai beaucoup aimé.

Nous faisons la connaissance de Noria, une jeune fille qui vit avec ses parents dans une maison, dans un petit village. Son père est maître du thé. Sa mère est une scientifique. Noria n’a jamais manqué de rien dans sa famille, elle est chanceuse et elle le sait.

Nous sommes dans un monde futuriste, nous ne savons pas vraiment à quelle époque, mais il y a eu la fonte des glaces éternelles, les pôles ne sont plus. Le climat s’est réchauffé plus vite que prévu, faisant monter le niveau des océans. Les glaces disparues ont mis à nu des nappes de pétrole jusque là inaccessible entraînant des guerres et des catastrophes sans précédant. Depuis des territoires sont devenus inhabitables et interdits. C’était il y a déjà longtemps.

Aujourd’hui, l’eau est devenue une denrée très rare, et contrôlée. Elle appartient à l’armée. Le monde ou vit Noria est en train de s’écrouler. Son amie de toujours, Sanja vit très pauvrement. Elle répare les gourdes servant aux transports de l’eau avec des chutes de plastiques trouvées ou ramassées dans une grande fosse à ciel ouvert.

Un jour, le père de Noria l’emmène à l’endroit qui n’existe pas. Il faut grimper la colline, et rentrer dans une grotte. Et là bien cachée se trouve une source d’eau pure. Son père en est le gardien. Noria est appelée à devenir la suivante puisqu’elle souhaite devenir Maître du thé à son tour. Mais l’étau se resserre sur sa famille quand un nouveau commandant de l’armée arrive au village. Le crime d’eau est puni de la peine de mort.

Noria va devoir choisir, protéger sa famille, partager son secret ou protéger la source ? Une autre intrigue vient en plus se greffer à la principale. Dans la fosse « Plastique », Noria et Sanja découvre un ancien appareil, dont elles ne savent rien, (nous comprenons très vite qu’il s’agit d’un radio-cassette). Sanja, la bricoleuse, va vite le refaire fonctionner. En regardant l’appareil de plus près, elle va comprendre que les « rectangles » et « Disques » trouvés précédemment doivent avoir quelque chose à voir avec cet appareil. Après plusieurs essais, elles découvrent un enregistrement mystérieux qui parle d’une expédition illégale dans les territoires interdits. D’après cet enregistrement, il y aurait de l’eau potable là-bas.

Le rythme de ce roman d’anticipation est assez lent, mais pourtant je ne m’y suis pas ennuyée un seul instant. Je trouve qu’il se lit assez rapidement. Le rythme va de pair avec la tradition des Maisons du thé. Ce rituel est très bien décrit dans le roman il donne un petit air asiatique à l’histoire.

Je trouve également que c’est un roman qui pousse à la réflexion. En effet l’eau est une denrée vitale, et qui manque déjà sur certains continents. De plus, l’écologie et les catastrophes pétrolières sont également un sujet d’actualité.

Voilà donc un roman que je vous recommande, pour son mélange éclectique, de tradition et d’anticipation, mais surtout pour la réflexion qu’il amène.

Je remercie chaleureusement les Editions Presses de la Cité.

Ce roman est disponible chez votre libraire depuis le 8 janvier 2015.



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