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The riot club – lone scherfig│le mythe du méchant riche

Publié le 13 janvier 2015 par Acrossthedays @AcrossTheDays

C’est un film qui arrive comme une bombe chez nos voisins d’outre-Manche, et ce à quelques mois seulement des prochaines élections générales. Jouant sur le clivage politique qui sépare conservateurs et travaillistes, le film s’enlise pourtant très rapidement tant ses personnages sont caricaturés, son intrigue mince et son message sans fond.

THE RIOT CLUB – LONE SCHERFIG│LE MYTHE DU MÉCHANT RICHE

Inspiré du fameux Bullingdon Club, le Riot Club, fondé après la mort de l’iconique Lord Ryot (Harry Lloyd) pendant une époque géorgienne à Oxford, est un cercle universitaire qui prône des valeurs hédonistes. Le club réunit non seulement vandales et provocateurs mais aussi les étudiants les plus brillants d’Oxford.

On retrouve des visages connus du cinéma anglais et hollywoodien: Max Irons, Sam Calflin, Natalie Dormer ou encore Tom Hollander.

Le film met d’entrée l’accent sur une culture anglaise, très fragmentée, divisée socialement. Bien qu’on veuille se défaire de l’idée plutôt désagréable, il existe bel et bien une élite qui s’amuse dans les boîtes de nuits oxfordiennes aux douches de champagne, virées nocturnes en voitures de sport, sexe sans lendemain et autres plaisirs charnels. Cette élite, issue de la bourgeoisie est présentée comme irresponsable et imbue d’elle même. C’est celle-là même qui dirigera un jour le pays et occupera les grands bureaux – l’actuel premier ministre David Cameron ainsi que le maire de Londres Boris Johnson firent tous deux partie du Bullingdon Club.

Miles et Alistair (Max Irons and Sam Claflin), deux jeunes freshers issus d’un milieu bourgeois se font approcher par le club mythique, qui se vante de réunir les meilleurs étudiants au monde qu’il glorifie en tant que « légendes vivantes ».

Au fur et à mesure, les personnalités, au départ insondables, de Miles et Alistair font surface. Miles est doux, dragueur, tolérant et cherche plutôt à se démarquer du milieu duquel il vient ; d’ailleurs, il fréquente Lauren (Holliday Granger), une étudiante issue de la classe moyenne dont il tombe amoureux. Alistair, apparemment timide, cache une profonde aversion pour tous non-bourgeois. Il est capable de faire preuve d’une extrême violence, comme tout le reste du club lorsqu’il est sous l’emprise de l’alcool et la drogue.

THE RIOT CLUB – LONE SCHERFIG│LE MYTHE DU MÉCHANT RICHE

Après une période de mise à l’épreuve à l’aide de rites d’initiations gaguesques qui font d’abord l’humour du film, les voici tous deux acceptés. Alistair et Miles découvrent alors un monde impitoyable où débauche, excès et luxure font figure de leitmotiv plutôt que d’euphémismes. Sous l’ombrage d’une apparente camaraderie, le groupe va se retrouver confronté à une situation critique, lors d’un dîner d’inauguration de ses deux nouveaux membres. L’événement va alors secouer le fragile équilibre sur lequel repose la cohésion du Riot Club.

Au départ, on nous présente une société britannique marquée par un clivage social. Qu’il s’agisse du vocabulaire qu’ils emploient (loo ou bien toilets ; napkin ou serviette…) de la manière dont ils s’offrent du bon temps ou des écoles par lesquelles ils sont passés, les étudiants d’Oxford sont bien divisés en deux parties, à priori non miscibles : bourgeois et non-bourgeois, vulgairement riches et pauvres. Le film progresse tout en jouant sur cette différence de classes. D’ailleurs, c’est peut-être sur ce terrain en particulier qu’il s’embourbe : premièrement une comédie, deuxièmement une satire puis un drame, sur fond de discours social, The Riot Club en fait trop et pas assez à la fois. En effet, on nous dépeint une élite bien trop caricaturale. Poussé par une idéologie marxiste de comptoir, le message que The Riot Club défend est celui, un peu naïf et manichéen, d’une société composée de « gentils prolétaires » et « méchants bourgeois ».

Bien que les scènes des rites d’initiations au Riot Club soient gaguesques de part le monde d’excès qu’elles capturent, leur répétition devient lassante. Ce qui faisait l’humour de ce film au synopsis prometteur et à l’intention louable est aussi ce qui en fait sa faiblesse. On rit bien au début, malheureusement, la séquence à huit clos de célébration au pub s’éternise. Bien que l’idée originale d’une satire de la société britannique n’était pas déplaisante, on ne sait pas trop si ce qui plombe The Riot Club est son manque d’intérêt ou sa trame, qui ne tient sur la durée que par magie. La seule vraie intrigue du film démarre seulement quelques minutes avant le générique de fin. Au final, on a ici un film populiste qui vise à attiser un mépris envers une élite corrompue par l’argent et la soif de puissance. Une heure quarante de cinéma pour nous marteler un message qu’on a déjà entendu des millions de fois, c’est trop.

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