Le billet de JPROCK :
Palais des Beaux-Arts : salle Henry le Boeuf
Programme :
Gustavo Dudamel direction - Simon Bolivar
Symphony Orchestra Venezuela
Julian Orbón, Tres Versiones Sinfónicas
Gustav Mahler, Symphonie n° 5
Hé JP t’écoutes du classique maintenant ! ?
Mais oui pourquoi ? C’est pas incompatible avec le rock !
La musique est un bonheur multiforme qui ne connaît pas de limites.
Donc ce soir, direction le palais des Beaux-Arts pour écouter Gustavo Dudamel et son Simon Bolivar Symphony Orchestra of Venezuela.
Le jeune chef dont la réputation mondiale n’est plus à faire est à Bozar pour deux soirées exceptionnelles, proposant hier des ouvertures de Wagner et la 5e de Beethoven et aujourd’hui Tres
Versiones Sinfónicas de Julian Orbon et la 5e symphonie de Gustav Mahler.
Inutile de préciser que les deux soirées affichent sold-out.
Gustavo Dudamel propose une approche fédératrice de la musique .En prenant part à El Sistema, un programme destiné à lutter contre la pauvreté par l’éducation musicale de la jeunesse, créé à la
fin des années 1970 par José Antonio Abreu, il a transposé cette réalité artistique au quotidien.
L’Orchestre Symphonique des jeunes du Venezuela Simon Bolívar incarne incontestablement la réussite de ce projet .
En effet depuis sa création le projet El Sistema a formé deux cent cinquante mille jeunes à la musique , les plus doués d’entre eux intégrant ensuite
l’orchestre présent ce soir ou un des 126 orchestres existant dont 36 orchestres symphoniques professionnels.
Le but de ce projet est d'initier les enfants les plus démunis dès le plus jeune âge (dès l'âge de 2 ans) à la pratique de la musique classique.
Projet ambitieux mains néanmoins efficace et salvateur.
C’est donc un des meilleurs orchestres au monde que l’on a la chance d’applaudir ce soir sous la baguette d’un chef de génie dont le statut est proche de celui d’une rockstar.
Et que dire de la soirée ?
Elle fut magnifique.
Les pièces de Julián Orbón nous amènent à une musique classique latine pleine de surprises et d’un très
grande beauté, avant une cinquième de Mahler époustouflante conduite par un chef réellement habité par sa musique.
Au terme du dernier mouvement la salle est debout et réclame un bis.
Gustavo Dudamel revient, salue ses musiciens et le public, et l’orchestre se lance dans le célèbre « Mambo « de Leonard Bernstein.
Si vous n’avez jamais vu un orchestre classique swinguer vous devez absolument voir un jour cette interprétation avec violons virevoltants, violoncelles tournoyants et cris lancés par les
musiciens et le public.
Du grand art et une puissance de feu étonnante qui clôture une soirée exceptionnelle.
On peut juste regretter l'absence d’une séance de dédicaces après le concert qui aurait constitué la cerise sur le gâteau d'un menu succulent.
Texte et photos : Jean-Pierre Vanderlinden aka JPROCK.