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Histoire politique du jeu d'échecs

Publié le 18 janvier 2015 par Echecsinfos
Histoire politique du jeu d'échecs
La Dame est la pièce la plus puissante du jeu d'échecs. Mais cela n'a pas toujours été le cas. Et la promotion du pion en Dame est une création de la Renaissance. 
Au Moyen-âge, jouer aux échecs était une distraction chevaleresque. L'idée de ce jeu était moins de gagner la partie que de se distraire en combattant. Si un joueur perdait, il arrivait que les adversaires modifient la position pour permettre la poursuite de la joute.
Au même titre que les monarques n'avaient qu'une épouse légitime, le jeu n'autorisait pas la promotion du pion en Dame. Au Xème siècle, cette dernière se déplace d'ailleurs uniquement d'une case à la fois et en diagonale. 
L'évolution survient au XVème siècle, et coïncide avec la réunification de l'Espagne et la découverte du nouveau monde par Christophe Colomb (1492). Une légende prétends que la décision des Espagnols d'armer son Armada après la tentative infructueuse auprès du Portugal aurait été prise au cours d'une partie d'échecs. Quoiqu'il en soit, c'est bien sous le règne de la puissante Isabelle de Castille (1451-1504) marqué par la re-conquête de Grenade et du Royaume musulman, et par l'expulsion des Juifs (décret de l'Alhambra), que le jeu d'échecs connait la plus importante modification de son histoire.
La Dame est libre de se déplacer d'autant de cases qu'elle le souhaite et dans tous les axes (horizontal, vertical, diagonal). En France, le jeu des Rois s'appellera un temps le jeu de la "Dame enragée", et en Italie de la "Dame folle". Avec le renforcement de la Chrétienté, l'évêque aussi gagne en puissance. Notre Fou qui doit sa fente caractéristique à la mitre, peut désormais parcourir les diagonales entières au lieu de trois cases.
Face à une telle force de frappe, le monarque est malmené et l'idée de le mettre à l'abri germe dans les esprits. Le coup du Roque sera adopté en 1560.
Cette mise à l'écart précède de deux siècles les Révolutions (1776 aux USA; 1789 en France)  et l'avènement des Démocraties. Au même moment, le jeu d'échecs est analysé (1769 avec Philidor) et considéré comme une science. Il devient aussi un véritable sport avec les premières rencontres internationales.
Au XXème siècle, le jeu d'échecs symbolise les pensées opposées et les contraires (Le joueur d'échecs de S. Zweig en 1942 et le Match de Légende Fischer -Spassky en 1972). 
Puis, au tournant du XXIème siècle, la mondialisation est le maître mot de l'économie et de la pensée politique. Le jeu d'échecs exerce une mue salutaire en se présentant sous la forme d'un excellent outil pédagogique qui épouse les techniques numériques et son apprentissage à l'école se répands dans le monde entier.
Il est l'Arlequin qui vit en chacun de nous (cf. Michel Serres). Il est Charlie (pour la Liberté d'expression). Il est une métaphore du croisement et de l'acceptation de l'Autre. Lire notre Editorial.
C'est le jeu d'échecs que nous connaissons et qui nous fascine.
Les mathématiciens se penchent toujours sur les multiples problèmes qui existent autour de la Dame. Tel, la possibilité de placer jusqu'à 8 Dames sur l'échiquier qui ne se mettent pas en échec les unes et les autres.
En illustration, une création maison, pour les 5 Dames qui suffisent à couvrir toutes les cases d'un échiquier 8 x 8. On compte des emplacements couverts 1 fois (23), 2 fois (16), 3 fois (12), 4 fois (8), représentés respectivement par de grands carrés gris clair, petits carrés gris sombre, tirets et traits rouges de tailles variées. Les tâches d'encre pour les Dames. 
Voir aussi : Naissance de la Reine dans le jeu d'échecs Birth of the Chess Queen  de Marilyn Yalom chez Harper Collins Le jeu d'échecs médiéval de Michel Pastoureau aux édition Léopard d'Or Queens problems

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