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Camille claudel

Publié le 20 janvier 2015 par Aelezig

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Camille Claudel (née à Fère-en-Tardenois, dans l'Aisne, le 8 décembre 1864, et morte à Montdevergues, au centre de santé de Montfavet, dans le Vaucluse, le 19 octobre 1943) est une sculptrice française, sœur du poète et écrivain Paul Claudel. Elle a entretenu une relation passionnelle et tumultueuse avec le sculpteur Auguste Rodin, de vingt-quatre ans son aîné. Cet amour impossible, ainsi que son internement psychiatrique en 1913, la murant dans le silence le plus total, lui ont donné une aura égalant son génie.

Son père est conservateur des hypothèques. En raison de la disparition de Charles-Henri, le premier né du couple, mort à seize jours, Camille devient l’aînée d'une famille qui comptera deux autres naissances. Le couple s'installe à Villeneuve-sur-Fère, petit village à quelques kilomètres de Fère-en-Tardenois. Camille y passe son enfance entourée de sa sœur Louise, née en février 1866 et de son jeune frère Paul, né en août 1868. La famille Claudel s'installe ensuite pour trois années à Nogent-sur-Seine, de 1876 à 1879. Là, elle rencontre le sculpteur Alfred Boucher qui lui fait prendre conscience de ses dons exceptionnels.

Camille est passionnée par la sculpture et commence très jeune à travailler la glaise. Appuyée constamment par son père qui prend conseil auprès d'Alfred Boucher, Camille doit cependant affronter la très forte opposition de sa mère, laquelle aura toujours une violente aversion pour cet art qui passionne sa fille aînée.

En 1882, Camille persuade sa famille d'emménager à Paris, à l'exception de son père retenu par ses obligations professionnelles. Cela, afin de perfectionner son art auprès des maîtres. Elle suit, tout d'abord, des cours à l'Académie Colarossi. Par la suite, elle loue un atelier avec des étudiantes anglaises dont Jessie Lipscomb avec qui elle se liera d'une profonde amitié.

Camille a d'abord étudié avec Alfred Boucher. Mais lorsqu'il part pour Rome et s'installe à la Villa Médicis afin d'honorer des commandes, il demande à Auguste Rodin de le remplacer pour son cours de sculpture. Ainsi Camille et Rodin font connaissance, en 1882.

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Très vite, la connivence puis la complicité artistique s'installent ; devant le génie de Camille, l'originalité de son talent et sa farouche volonté, Rodin ne résiste pas longtemps ; tel qu'il le dit lui-même : « Mademoiselle Claudel est devenue mon praticien le plus extraordinaire, je la consulte en toute chose ».

Camille Claudel glisse de l'expressivité passionnée et exclusive du corps nu, propre à ce dernier, à une science des attitudes plus originale et maîtrisée qui relève de son génie propre. Des drapés très Art Nouveau enveloppent de plus en plus les corps. Des œuvres nombreuses et remarquables naissent sous ses doigts. C'est l'invention d'une statuaire de l'intimité qu'elle seule a pu atteindre. La voie amorcée par Camille Claudel vise à saisir sur le vif le vécu d'un geste simple, dans l'intensité de l'instant. Elle s'attarde au moment qui s'échappe et tente d'en faire sentir toute la densité tragique.

Comprenant que le monde de l'art continue à ne voir en elle que l'élève de Rodin, elle décide de quitter celui-ci en 1892. Les dix années qui suivront seront les plus productives de sa carrière, mais elle ne recevra aucune commande de l'État (commandes demandées à grands cris par son admirateur enthousiaste Octave Mirbeau, qui proclama à trois reprises son génie dans la grande presse). En effet, Camille défie la morale sexiste du monde de l'art de l'époque en sculptant le nu avec la même liberté que les hommes. À la fin de sa carrière, elle reçoit enfin une commande lorsqu'elle sculpte le nu d'une femme seule et mourante, Niobide blessée.

Vivant misérablement, Camille Claudel s'enferme bientôt dans la solitude et sombre peu à peu dans la paranoïa. A l'instigation de son frère Paul, qui décide d'agir après la mort de leur père, sa famille la fait interner à l’asile de Ville-Évrard et demande à ce que soient restreintes ses visites et sa correspondance. Elle a 30 ans.

1895 paul claudel a seize ans

1895 - Paul Claudel à seize ans

Elle est diagnostiquée pour une démence paranoïde avec « délire systématisé de persécution basé principalement sur des interprétations et des fabulations » selon les docteurs Truelle et Broquère, dont l'origine pathologique est discutée : malnutrition, alcoolisme, syndrome de Korsakoff.

En 1914, la Première Guerre mondiale éclate et les hôpitaux sont réquisitionnés : elle est transférée le 9 septembre à l'asile d'aliénés de Montdevergues, à Montfavet, dans le Vaucluse, où elle restera jusqu'à la fin de ses jours. Elle y est affreusement malheureuse, ne sculpte plus, et ne recevra jamais une seule visite de sa mère, qui meurt en 1929, ni de sa sœur : seul son frère Paul viendra la voir, à douze reprises. Elle écrit de nombreuses lettres à son frère et à sa mère, dans lesquelles elle se plaint des conditions de son internement, et reçoit en retour de la nourriture et des affaires diverses. Jessie Lipscomb viendra la voir deux fois avec son mari William Elbourne en mai 1924 et en décembre 1929.

Elle meurt le 19 octobre 1943 d'un ictus apoplectique, vraisemblablement par suite de la malnutrition sévissant à l'hôpital, à l'âge de 78 ans. Selon Max Lafont, entre 1940 et 1944, 40 000 malades mentaux meurent de faim dans les hôpitaux psychiatriques en France. Deux mois avant la mort de Camille, le directeur de l'hôpital psychiatrique avait affirmé à Paul Claudel : « Mes fous meurent littéralement de faim. » En août 1942 il lui écrivait que l'état général de Camille « a marqué un fléchissement net depuis les restrictions qui touchent durement les psychopathes. Votre sœur... en juillet, a dû être alitée pour œdème malléolaire en rapport avec une carence et le déséquilibre alimentaire ». Elle est inhumée quelques jours après sa mort au cimetière de Montfavet, accompagnée du personnel de l'hôpital, puis ses restes seront transférés dans une fosse commune, son corps n'ayant pas été réclamé par ses proches qui s'étaient progressivement détachés d'elle...

Dès les mois qui suivent son internement psychiatrique, celui-ci est condamné par les admirateurs de Camille. Ainsi, le journal L'Avenir de l'Aisne publie le 19 septembre 1913 une tribune s'indignant de ce qu'« en plein travail, en pleine possession de son beau talent et de toutes ses facultés intellectuelles, des hommes [soient] venus chez elle, l'ont jetée brutalement dans une voiture malgré ses protestations indignées, et, depuis ce jour, cette grande artiste est enfermée dans une maison de fous ». Bouleversé, Rodin tentera de faire en sorte d'améliorer le sort de Camille, sans grand succès. En 1914, il consacre une salle à l'œuvre de Camille dans l'Hôtel Biron aujourd'hui Musée Rodin.

D'après Wikipédia


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