Balles Perdues (Récit complet)

Chronique : « Balles Perdues »

Scénario : Walter Hill, Traduction et adaptation : Matz, Dessin et couleurs : Jef

Public conseillé : Adultes / Adolescents

Style : Drame, Polar
Paru aux éditions « Rue de Sèvres », le 21 janvier 2015, 122 pages couleurs, 18 euros
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L’Histoire

Etats-Unis, 1932, pendant la prohibition : tout juste ex-filtré de prison, Roy Nash est chargé par la pègre de Chicago de tuer trois braqueurs en indélicatesse avec le parrain de la pègre de Chicago.
Un demi-million de dollars pour notre tueur à gage s’il réussit sa mission !
Tout cela semble pourtant bien secondaire pour Roy qui ne semble avoir qu’une seule idée en tête : retrouver son ex-petite amie Lena, partie avec l’un des trois malotrus…
Accompagné par un chauffeur muet et un policier véreux, Roy entame alors un périple qui promet d’être sanglant et sans pitié !

Le Scénario

Après «Du plomb dans la tête», Walter Hill, scénariste et réalisateur américain et Matz, scénariste français nous proposent le fruit de leur dernière collaboration : un polar noir et épais au temps de la prohibition.

Les ingrédients sont tous réunis :
– Une période troublée : la prohibition est à bout de souffle. On n’a jamais autant consommé d’alcool et il n’y a jamais eu autant de trafic. Le crime organisé est à son apogée. Tout est permis tant que les dollars tombent.
– Un héros implacable : si Roy sort de prison dans un cercueil, ce n’est pas vraiment un hasard : une part de lui est déjà morte. Notre tueur froid et efficace semble bien solitaire et désabusé : le sexe et l’argent ne l’intéressent plus, il ne montre aucun sentiment, si ce n’est pour son amour perdu Lena.
– Une mission violente et sanglante : retrouver trois malfrats, leur reprendre leur magot et les tuer, rien que ça.

Vous mélangez le tout et vous obtenez un album noir et désespéré qui sent la poudre et le sang. Un grand classique, me direz-vous ? He bien, non, car nos deux auteurs ont ajouté un ingrédient surprise : l’amour. Un amour perdu qui pourrait amener Roy à oublier les règles du milieu. Jusqu’où ira-t-il ?

Le Dessin

On ne peut qu’être admiratif devant la qualité du travail réalisé par Jef qui alterne parfaitement des plans larges qui cadrent le lieu de l’action avec des cases resserrées qui collent au récit.
Les plans larges sont magnifiques et les couleurs d’aquarelle donnent de la profondeur et un aspect sec et poussiéreux qui convient très bien à des lieux comme Monument Valley.
La galerie de personnages est variée entre les têtes d’affreux et les jolies femmes avec une mention spéciale pour Roy dont le regard bleu et froid est particulièrement bien travaillé.
La teinte sépia est majoritaire et rajoute un côté sombre et oppressant à l’album.
Une belle réussite !

Pour résumer

Laissez-vous surprendre par ce polar noir et sanglant où la sulfateuse a rarement le temps de refroidir. Vous découvrirez alors que même un tueur redoutable peut s’accrocher à un amour perdu. De toute son âme.