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L’inattendue et intimiste expérience Benjamin Clementine

Publié le 21 janvier 2015 par Le Limonadier @LeLimonadier
Lu.H

L’inattendue et intimiste expérience Benjamin Clementine

Lu.H
  •  21 janvier 2015
  •  Pop | Rock | Indies
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Après de longs mois d’une attente nourrie par plusieurs concerts à couper le souffle, le Londonien installé à Paris sort enfin son premier album. Premier coup de cœur de 2015.

Quelques minutes avant, on ne connaissait de lui qu’une chanson, « Cornestone ». Ce soir d’avril, sous les ors improbables de la chapelle de l’Hermitage Gantois de Lille, Benjamin Constantine d’origine ghanéenne nous a fait chavirer par sa candeur et sa théâtralité, un piano et son incroyable organe vocal pour seuls accessoires. On pense aux plus grands : Brel dont il reprend Amsterdam, Ferré, Aretha Franklin. Frissons, écoute recueillie.

Au terme d’une heure de show intimiste, le public l’a acclamé, debout, enthousiaste. Le chanteur, torse nu sous un long manteau, sa tignasse dressée vers le ciel, s’excusait de son répertoire limité et entamait un ultime « Cornestone ».

De tels concerts, Clementine, 26ans, en a livré bon nombre en deux ans, sur la seule foi de deux EP et d’un puissant bouche-à-oreille, amplifié par les échos très favorables des critiques et l’efficacité des réseaux sociaux. Le Londonien, à Paris depuis cinq ans (repéré dans le métro comme Keziah Jones vingt ans plus tôt), a pris son temps avant de livrer l’album tant attendu, nous aurions eu tort de ne pas patienter.

Voix aussi saisissante et intense que d’illustres aînés, de Nina Simone à Gil Scott-Heron, chansons vibrantes, à la hauteur de récits de vie douloureux et sensuels qu’il incarne avec force, Clementine semble habité. Sa voix acrobate se fait murmure puis rude, grinçante, mue soudainement, dans un même titre, de la basse au ténor poussé.

Servi par un piano parfaitement maîtrisé, des cordes intermittentes et quelques discrets beats modernes, l’artiste s’appuie sur des compositions étonnantes de maturité. Si les balades ont la part belle (prodigieux Nemesis), il s’agit là de récits initiatiques (Winston Churchill’s Boy, London, Cornerstone), avec ruptures théâtrales, voire lyriques (Then I Heard A Bachelor’s Cry, Adios). La progression semble libérer son auteur (poignant Condolence), l’élever jusqu’à l’apaiser (The People & I, Gone). Premier essai, coup de maître.

At Least For Now (Barclay / Universal) est sorti ce lundi 12 Janvier !

L’inattendue et intimiste expérience Benjamin Clementine
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At least for now, Barclay / Universal, Benjamin Clémentine, Cornestone, Hermitage Gantois


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