Magazine Culture

Femme vacante, Frédérique Martin

Par Laurielit @bloglaurielit

Femme-vacanteQuand j'ai commencé à lire Frédérique Martin, c'était avec Le vase où meurt cette verveine, que j'avais adoré. Puis j'ai lu Sauf quand on les aime et encore une fois son écriture m'a émue. Avec "Femme vacante", c'est un autre univers, ce n'est même pas une histoire, plutôt une voix, celle d'une femme qui s'interroge sur ses choix, sur l'amour.

Alice est partie. Elle a laissé derrière elle son mari et ses trois enfants. Pourquoi? Pour un homme, pour un amour qu'elle pensait sûrement plus fort que tout, pour un amour qui l'a fait fuir ce quotidien dans lequel elle ne se retrouvait plus en tant que femme, en tant qu'être humain avec une place, des désirs...une vie peu à peu grignotée telle une peau de chagrin par les obligations de femme envers son mari, de maman envers ses enfants. Elle a voulu se retrouver, retrouver sa liberté, elle l'a eue, bien plus qu'elle ne l'aurait envisagé quand cet homme la quitte et qu'elle se retrouve seule...seule à se taper contre les murs, seule avec son chagrin qui la ronge, seule à errer jusqu'à cette rencontre avec Adèle, cette femme un peu particulière. Ensemble elles vont se parler, se dévoiler, s'aimer d'une belle amitié, profonde, furtive pour ensuite faire d'autres choix...De ces échanges naissent des réflexions profondes sur notre société, l'amour, la famille.

Voilà, je m'arrête là. C'est un livre qui se découvre, qui se lit doucement. Je dis doucement car l'écrit est beau, symbolique, philosophique même. Il faut être au calme, avoir les idées claires, l'envie de se plonger avec Alice dans son coeur, dans sa tête de femme et dans ses interrogations. Il faut faire des pauses, respirer et replonger dans l'écriture. C'est encore une fois un très beau livre de Frédérique Martin, sûrement moins simple dans l'approche comme je viens de le mentionner mais qui mérite presque que chaque phrase soit lue deux fois. J'ai eu de la peine dans mon coeur de maman dans les choix d'Alice, j'ai même ressenti de l'incompréhension mais j'ai profondément aimé cette mise en lumière de la femme dans le couple, dans la famille et comme toujours, s'interroger fait du bien. Alors commandez-le ce livre, directement à Frédérique Martin, simplement pour aussi avoir le plaisir d'échanger avec cette femme si douce et tendre dans ses relations, puis installez-vous confortablement, au calme, et savourez cette écriture. La fin est particulière, j'ai aimé cette libre interprétation (oui c'est vrai, j'ai espéré). Encore une fois Frédérique, bravo et merci.

Les très belles chroniques de Stéphie (oui, oui toujours la même ;-) ici et de Noukette.

Mes extraits de "pages cornées" :

"La sincérité comme seule prise de risque et le silence pour toute politesse, c'est ce que j'ai trouvé de mieux pour me recadrer le portrait. Voilà, il faudrait décéder avec panache. Mourir, c'est tellement vulgaire.

- J'ai tout quitté pour toi.

- Je ne t'ai rien demandé. "

"Ce qui fait la différence entre vivre selon des valeurs ou vivre selon des aliénations, c'est la complaisance qu'on se porte à soi-même"

"La réputation, c'est un des risques de la liberté."

"C'est facile la fidélité, quand on n'a qu'elle. Pour l'éprouver, encore faut-il avoir été tentée"

"Je ne pensais plus à ma famille depuis toi. Ton départ me l'a rendue, et toutes mes émotions avec. C'est si inquiétant d'être une femme, cet éparpillement constant de soi"


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Laurielit 3519 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines