Magazine Cinéma

Ciné : Loin des hommes

Par Plumesolidaire

♥♥♥♥♥ pire que top (trop rare)

♥ bof

♥♥ ah ouais quand même (bien)

♥♥♥ top (très bien)

♥♥♥♥♥ pire que top (trop rare)

♥♥♥♥♥♥ des comme ça y en a qu'un par siècle

Source : Télérama

Adaptation de L'Hôte d'Albert Camus

(...)

Dans Nos retrouvailles, son premier long métrage, David Oelhoffen détaillait la réunion tourmentée d'un fils trop sérieux et d'un père fantasque. Il filme à nouveau le face-à-face de deux étrangers. Dans cette Algérie qu'il a crue et voulue sienne, Daru n'a jamais été vraiment accepté, sans doute parce que ses parents étaient espagnols. Des « caracoles », comme on les appelait. « Pour les Français, on était des Arabes, se souvient-il, et maintenant, pour les Arabes, on est des Français »...Son prisonnier, lui, vit sur sa terre natale mais, curieusement, semble tout aussi perdu que son gardien. Mohamed (Reda Kateb, une fois encore magnifique) est prisonnier chez lui, esclave de rites et de traditions dont il n'ose se défaire. S'il s'est livré aux Français, c'est pour éviter une guerre de clans meurtrière. Il accepte son sort, il consent à n'être que ce que l'on veut qu'il soit, il accepte de passer pour un lâche, un pusillanime... Le film, c'est donc l'histoire de deux hommes qui, au sens propre pour Mohamed et figuré pour Daru, se redressent. Fidèle non à la lettre mais à l'esprit d'Albert Camus dont il adapte une nouvelle, L'Hôte, le cinéaste les amène, avec une rare délicatesse, jusqu'à un choix inévitable. Et il les laisse, leur dignité enfin acquise, aux portes de leur liberté.

Une liberté curieusement liée à la perte de l'innocence. Pour survivre, Mohamed se résout à trahir les siens. Tandis qu'il s'acharne à le protéger, Daru est forcé de tuer un homme. Et c'est tout son passé qui lui saute soudain au visage, la cruauté qu'il avait cherché, de longues années, à oublier, loin des hommes et de leur violence. Plus tard, il retrouve d'anciens compagnons de combat, des Arabes qui se battaient pour la France, durant la Seconde Guerre mondiale, et qui luttent contre elle, désormais. Horrifié, il voit un officier français (Nicolas Giraud), au mépris des règles de l'honneur, obéir aux ordres et exécuter des rebelles qui s'étaient rendus...

L'échec est là, inévitable, inexcusable. Au fil du périple, on sent le héros prendre conscience d'une faute, à la fois individuelle et collective. Il n'a rien vu venir. La France non plus. Il est trop tard, désormais : l'heure est venue où apprendre à lire à des gamins ne suffit plus. Sans qu'ils s'en rendent vraiment compte, les idéalistes généreux, les héritiers du siècle des Lumières, se sont mués en oppresseurs. En tyrans à dégager d'urgence. C'est cette désillusion, cette lucidité triste qui enveloppe cette fresque lyrique d'une sourde et entêtante mélancolie. — Pierre Murat


Pierre Murat

(...)

Dans Nos retrouvailles, son premier long métrage, David Oelhoffen détaillait la réunion tourmentée d'un fils trop sérieux et d'un père fantasque. Il filme à nouveau le face-à-face de deux étrangers. Dans cette Algérie qu'il a crue et voulue sienne, Daru n'a jamais été vraiment accepté, sans doute parce que ses parents étaient espagnols. Des « caracoles », comme on les appelait. « Pour les Français, on était des Arabes, se souvient-il, et maintenant, pour les Arabes, on est des Français »...Son prisonnier, lui, vit sur sa terre natale mais, curieusement, semble tout aussi perdu que son gardien. Mohamed (Reda Kateb, une fois encore magnifique) est prisonnier chez lui, esclave de rites et de traditions dont il n'ose se défaire. S'il s'est livré aux Français, c'est pour éviter une guerre de clans meurtrière. Il accepte son sort, il consent à n'être que ce que l'on veut qu'il soit, il accepte de passer pour un lâche, un pusillanime... Le film, c'est donc l'histoire de deux hommes qui, au sens propre pour Mohamed et figuré pour Daru, se redressent. Fidèle non à la lettre mais à l'esprit d'Albert Camus dont il adapte une nouvelle, L'Hôte, le cinéaste les amène, avec une rare délicatesse, jusqu'à un choix inévitable. Et il les laisse, leur dignité enfin acquise, aux portes de leur liberté.

Une liberté curieusement liée à la perte de l'innocence. Pour survivre, Mohamed se résout à trahir les siens. Tandis qu'il s'acharne à le protéger, Daru est forcé de tuer un homme. Et c'est tout son passé qui lui saute soudain au visage, la cruauté qu'il avait cherché, de longues années, à oublier, loin des hommes et de leur violence. Plus tard, il retrouve d'anciens compagnons de combat, des Arabes qui se battaient pour la France, durant la Seconde Guerre mondiale, et qui luttent contre elle, désormais. Horrifié, il voit un officier français (Nicolas Giraud), au mépris des règles de l'honneur, obéir aux ordres et exécuter des rebelles qui s'étaient rendus...

L'échec est là, inévitable, inexcusable. Au fil du périple, on sent le héros prendre conscience d'une faute, à la fois individuelle et collective. Il n'a rien vu venir. La France non plus. Il est trop tard, désormais : l'heure est venue où apprendre à lire à des gamins ne suffit plus. Sans qu'ils s'en rendent vraiment compte, les idéalistes généreux, les héritiers du siècle des Lumières, se sont mués en oppresseurs. En tyrans à dégager d'urgence. C'est cette désillusion, cette lucidité triste qui enveloppe cette fresque lyrique d'une sourde et entêtante mélancolie. — Pierre Murat


Pierre Murat

♥♥♥♥♥ pire que top (trop rare)

♥ bof

♥♥ ah ouais quand même (bien)

♥♥♥ top (très bien)

♥♥♥♥♥ pire que top (trop rare)

♥♥♥♥♥♥ des comme ça y en a qu'un par siècle

Source : Télérama

Adaptation de L'Hôte d'Albert Camus

(...)

Dans Nos retrouvailles, son premier long métrage, David Oelhoffen détaillait la réunion tourmentée d'un fils trop sérieux et d'un père fantasque. Il filme à nouveau le face-à-face de deux étrangers. Dans cette Algérie qu'il a crue et voulue sienne, Daru n'a jamais été vraiment accepté, sans doute parce que ses parents étaient espagnols. Des « caracoles », comme on les appelait. « Pour les Français, on était des Arabes, se souvient-il, et maintenant, pour les Arabes, on est des Français »...Son prisonnier, lui, vit sur sa terre natale mais, curieusement, semble tout aussi perdu que son gardien. Mohamed (Reda Kateb, une fois encore magnifique) est prisonnier chez lui, esclave de rites et de traditions dont il n'ose se défaire. S'il s'est livré aux Français, c'est pour éviter une guerre de clans meurtrière. Il accepte son sort, il consent à n'être que ce que l'on veut qu'il soit, il accepte de passer pour un lâche, un pusillanime... Le film, c'est donc l'histoire de deux hommes qui, au sens propre pour Mohamed et figuré pour Daru, se redressent. Fidèle non à la lettre mais à l'esprit d'Albert Camus dont il adapte une nouvelle, L'Hôte, le cinéaste les amène, avec une rare délicatesse, jusqu'à un choix inévitable. Et il les laisse, leur dignité enfin acquise, aux portes de leur liberté.

Une liberté curieusement liée à la perte de l'innocence. Pour survivre, Mohamed se résout à trahir les siens. Tandis qu'il s'acharne à le protéger, Daru est forcé de tuer un homme. Et c'est tout son passé qui lui saute soudain au visage, la cruauté qu'il avait cherché, de longues années, à oublier, loin des hommes et de leur violence. Plus tard, il retrouve d'anciens compagnons de combat, des Arabes qui se battaient pour la France, durant la Seconde Guerre mondiale, et qui luttent contre elle, désormais. Horrifié, il voit un officier français (Nicolas Giraud), au mépris des règles de l'honneur, obéir aux ordres et exécuter des rebelles qui s'étaient rendus...

L'échec est là, inévitable, inexcusable. Au fil du périple, on sent le héros prendre conscience d'une faute, à la fois individuelle et collective. Il n'a rien vu venir. La France non plus. Il est trop tard, désormais : l'heure est venue où apprendre à lire à des gamins ne suffit plus. Sans qu'ils s'en rendent vraiment compte, les idéalistes généreux, les héritiers du siècle des Lumières, se sont mués en oppresseurs. En tyrans à dégager d'urgence. C'est cette désillusion, cette lucidité triste qui enveloppe cette fresque lyrique d'une sourde et entêtante mélancolie. — Pierre Murat


Pierre Murat

(...)

Dans Nos retrouvailles, son premier long métrage, David Oelhoffen détaillait la réunion tourmentée d'un fils trop sérieux et d'un père fantasque. Il filme à nouveau le face-à-face de deux étrangers. Dans cette Algérie qu'il a crue et voulue sienne, Daru n'a jamais été vraiment accepté, sans doute parce que ses parents étaient espagnols. Des « caracoles », comme on les appelait. « Pour les Français, on était des Arabes, se souvient-il, et maintenant, pour les Arabes, on est des Français »...Son prisonnier, lui, vit sur sa terre natale mais, curieusement, semble tout aussi perdu que son gardien. Mohamed (Reda Kateb, une fois encore magnifique) est prisonnier chez lui, esclave de rites et de traditions dont il n'ose se défaire. S'il s'est livré aux Français, c'est pour éviter une guerre de clans meurtrière. Il accepte son sort, il consent à n'être que ce que l'on veut qu'il soit, il accepte de passer pour un lâche, un pusillanime... Le film, c'est donc l'histoire de deux hommes qui, au sens propre pour Mohamed et figuré pour Daru, se redressent. Fidèle non à la lettre mais à l'esprit d'Albert Camus dont il adapte une nouvelle, L'Hôte, le cinéaste les amène, avec une rare délicatesse, jusqu'à un choix inévitable. Et il les laisse, leur dignité enfin acquise, aux portes de leur liberté.

Une liberté curieusement liée à la perte de l'innocence. Pour survivre, Mohamed se résout à trahir les siens. Tandis qu'il s'acharne à le protéger, Daru est forcé de tuer un homme. Et c'est tout son passé qui lui saute soudain au visage, la cruauté qu'il avait cherché, de longues années, à oublier, loin des hommes et de leur violence. Plus tard, il retrouve d'anciens compagnons de combat, des Arabes qui se battaient pour la France, durant la Seconde Guerre mondiale, et qui luttent contre elle, désormais. Horrifié, il voit un officier français (Nicolas Giraud), au mépris des règles de l'honneur, obéir aux ordres et exécuter des rebelles qui s'étaient rendus...

L'échec est là, inévitable, inexcusable. Au fil du périple, on sent le héros prendre conscience d'une faute, à la fois individuelle et collective. Il n'a rien vu venir. La France non plus. Il est trop tard, désormais : l'heure est venue où apprendre à lire à des gamins ne suffit plus. Sans qu'ils s'en rendent vraiment compte, les idéalistes généreux, les héritiers du siècle des Lumières, se sont mués en oppresseurs. En tyrans à dégager d'urgence. C'est cette désillusion, cette lucidité triste qui enveloppe cette fresque lyrique d'une sourde et entêtante mélancolie. — Pierre Murat


Pierre Murat


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