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Charlotte, David et moi

Par Unefilleenchine

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Tout a commencé par le goût amer d’une promesse non tenue. Six mois de pubs non stop pour “La Délicatesse” dans le Elle de la semaine qui se frayait un chemin jusqu’à Canton, à lire ou entendre de bonnes critiques un peu partout et voir le titre en tête des ventes avant de pouvoir mettre la main dessus à mon retour en France. Le tout assorti d’une quatrième de couv alléchante ( trop fort le coup du jus d’abricot…) qui fait que j’ai posé le livre direct dans la pile de mes LHP (livres à haut potentiel) à découvrir tout au long de l’année.
Certaines stockent du chocolat pour se sentir bien, moi c’est des livres. Et plus je pense qu’ils me plairont, plus longtemps je les garde sous le coude en attendant le meilleur moment pour m’y consacrer (Je viens d’en couver un du regard pendant sept mois et c’était une merveille).
Bref le roman aurait pu s’appeler “La Promesse”. Sauf qu’il m’a vraiment déçue. “Ce n’était donc que ça ?” Je n’ai pas compris un tel tapage médiatique et ai eu l’impression d’avoir cédé à une mode, ou alors d’être passée à côté de quelque chose. Avec le recul ( plusieurs années quand même…) je comprends que ma déception vient surtout de de l’attente démesurée que j’avais placée dans cette lecture. Je pensais adorer, et n’ai que très moyennement accroché.

Depuis, avec David, on s’est réconciliés. Même qu’on s’appelle par nos prénoms (en toute honnêteté il ne se souvient sûrement pas du mien) . Cela s’est passé à Canton (“the place to be” pour ceux qui n’auraient pas suivi), où David est venu à l’invitation du Consulat Général de France (merci Pascale) présenter son film “La Délicatesse” : adaptation du roman, co-réalisé avec son frère Stéphane, avec Audrey Tautou en tête d’affiche. C’était l’occasion où jamais d’essayer comprendre ce que j’avais loupé ! Je suis allée à la projection pleine de curiosité, toujours  un peu énervée, et curieuse de rencontrer cet auteur star, que, je dois l’avouer, j’attendais un peu au tournant.
C’est lui qui m’attrapée.
Dès le début de la discussion David m’a frappée par sa douceur, son côté accessible, ouvert et curieux (et tout à fait charmant ). Prêt à remettre en cause sa vision des choses, soucieux de l’interprétation que chacun faisait du film (que j’ai préféré au roman), des relations entre les personnages, etc… A mille lieux donc du pur produit marketing que je m’étais imaginé, même si une dame de l’édition avec qui il avait travaillé m’avait depuis assuré qu’il n’était “absolument pas comme ça”. Prêt à répondre à toutes les questions, aider les étudiants et donner de son temps sans compter, on aurait pu finir à 22h je pense. Bref, le gars sympa, que tu as envie de connaître et que tu serais ravi(e) de revoir un jour.

J’avais alors choisi d’attendre un peu avant de lire d’autres de ses romans. Jusqu’à “Charlotte”, dernier prix Renaudot et Goncourt des Lycéens, que j’ai croisé partout pendant les vacances de Noel. De retour en Chine je l’ai commencé avec une petite appréhension, et moins d’attentes que la première fois. “Si je n’aime pas vraiment ce n’est pas grave”.

J’ai adoré.

Dès la première phrase, porteuse de tout le roman :
“Charlotte a appris à lire son prénom sur une tombe”.

Le livre est magnifiquement écrit, et porteur d’une immense émotion qui nous plonge au coeur de la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte en déportation à 26 ans. On sent que l’auteur a donné beaucoup de lui-même au fil de l’oeuvre, qu’il dit d’ailleurs avoir mis huit ans à écrire. Un vrai coup de coeur, que je ne n’ai pas reposé avant la dernière page. Tout comme Saint-Jack à qui je reproche en permanence de ne pas lire assez (il écoute BFM, il ne peut pas tout faire hin ?). Il a d’ailleurs trouvé que le livre avait beaucoup de rythme (je lui ai demandé s’il avait trouvé ça tout seul, il parait que oui).

Pour l’actu, Jean-Paul Rouve vient d’adapter au cinéma le roman Les Souvenirs (sortie le 14 janvier 2015), sur proposition de David Foenkinos. Ils ont co-écrit le scénario et semblent les meilleurs potes du monde d’après leur interview dans mon émission préférée “Il n’y en a pas deux comme Elle” (tu écoutes ça tous les midis pendant ta pause déj et le Elle ne te manque même plus, wonderful)( et plus fun que BFM).   Jean-Paul dit d’ailleurs avoir été frappé par la facilité à s’entendre avec David, très ouvert notamment sur l’adaptation du scénario. Un mec bien je vous dis !

Et vous, vous aviez aimé “La Délicatesse” ? Et “Charlotte” ?


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