Titre : Goat mountain
Auteur : David Vann
Traduit de l’américain par Laura Derajinski
Éditeur : Gallmeister
Date de parution : septembre 2014
247 pages
Ce n’est pas tous les jours que je fais dédicacer un livre… Celui-ci l’a été lors de la fameuse rencontre narrée ici.
J’ai tellement aimé l’auteur, j’aurais tellement souhaité aimer son dernier roman…
On se rappelle (on, ce sont les lecteurs fidèles de ce blog) que je n’ai pas vraiment apprécié son premier roman (que la majorité des lecteurs ont adoré…), mélange de dégoût et de fascination morbide, mais que j’ai aimé le second (que peu de lecteurs ont apprécié… cherchez l’erreur)
Et bien ici, même écœurement que pour le premier ! David Vann a vraiment un problème avec les cadavres qu’il se plait à trimballer d’un endroit à un autre, et à ne surtout pas enterrer. Et moi, et bien, j’ai du mal à lire les descriptions nauséeuses d’autant plus que je n’ai vu aucun intérêt à l’histoire. Je l’ai lu en entier pour savoir comment l’auteur allait se sortir de ce mauvais pas. C’est tout.
Si, si (je t’entends Guillaume !!!), j’ai compris où il voulait en venir et les paroles du grand-père traduisent parfaitement ce cheminement :
« Cet homme dans le sac, ce n’est pas le problème. Débarrassez-vous de lui, mais vous ne serez débarrassés de rien. »
La tension entre les quatre personnages ne m’a pas semblé aussi palpable que ça. Pourquoi ? Le style, cette fois-ci, m’a laissée à distance. Trop de phrases nominales qui m’agaçaient bien plus qu’elles ne me permettaient de « faire un film dans ma tête ». Je voulais des verbes ! De vraies phrases, longues et construites, et non des ébauches, non des succédanés de phrases.
Exemple, les trois premières phrases du roman (et ça continue comme ça tout au long du livre) :
« La poussière comme une poudre recouvrant l’air, faisant du jour une apparition rougeâtre. L’odeur de cette poussière et l’odeur de pin, l’odeur du sumac vénéneux. Le pick-up, une créature segmentée, sa tête tournant à l’opposé de son corps. »
Et je suis sûre, en écrivant cela, que ce qui m’a gênée a produit exactement l’inverse chez d’autres lecteurs. Parce que nous ne sommes pas les mêmes, et peut-être même que dans dix ans, je dirai le contraire (en ce qui concerne le style, pas le contenu).
Rencontre réussie avec l’homme, ratée avec ses écrits… quel dommage ! Mais je ne m’avoue pas vaincue, je lirai ses prochains romans, d’autant plus qu’ils ne seront plus dans le même registre, puisqu’il en a fini avec son histoire familiale.