Je voudrais donner un peu d’espoir aux schizophrènes de guérir un jour. J’ai été interné en psychiatrie en février 2007 pour délire schizophrène.
A ma sortie j’ai été traité au Risperdal consta 50 mg, une injection tous les quinze jours. Cela à duré jusqu’en avril 2014. Plus de sept ans sans aucune rechute avec peu d’effets secondaires sinon une baisse de la libido.
A partir d’avril 2014, d’un commun accord avec mon psy nous avons décidé d’arrêté les injections de Risperdal et de prendre 2mg par jour de rispéridone à sucer, bref la même chose que les injections, mais en moins contraignant…
Bientôt février 2015 toujours pas de rechute, depuis trois mois je me suis remis au sport, je suis en pleine forme physique et psychologique. La libido a remonté ;-)
Peut être que je suis définitivement guéri. La cinquantaine s’annonce sous de bon hospice.
Gardez espoir il y a des cas de guérisons, j’en suis convaincu.
Mais je continue à prendre mon cachet tous les jours, on est jamais trop prudent, quand on est soi disant fou…
Je voudrais continuer à témoigner…
Depuis février 2007, depuis la première prise de médicaments aux urgences psychiatriques, aucun symptôme n’est réapparu, peut être un léger retrait solitaire, ce qui est fréquent cher les schizophrènes, mais cela à toujours été dans mon caractère.
Depuis onze ans je n’ai pas fait de rechute, j’ai toujours suivi mon traitement à la lettre.
Pourtant quand on m’à interné j’étais bien atteint.
La maladie contrairement à ce que l’on pourrait penser est apparue assez tardivement, aux alentours de 35 ans.
Progressivement je me suis senti surveillé, espionné. Je suis devenu complètement parano. Les hallucinations auditives sont venu tout doucement, elles occupaient ma tête presque continuellement avant mon internement. Par exemple j’entendais mes voisins , ou ce que je pensais être mes voisins me harceler aux travers des murs de mon appartement par télépathie.
J’en suis même venu à provoquer une altercation avec un de ces voisins. Ce qui a donné lieu à une médiation au tribunal et je passe d’autres « bêtises » du même genre lors de ma période de maladie.
Il y a des schizophrènes qui terminent en prison…Dans mon cas cela à été limite.
Dans mes délires j’ai souvent eu ce que je pense être des hallucinations olfactives, souvent des odeurs de cadavres ou d’excréments. Je pense que dans ces périodes les hallucinations visuelles se sont manifestées aussi, mais elle étaient légères.
Je voudrais dire aussi par mon expérience, malgré les horreurs que commettent certains schizophrènes (mais ils ne sont qu’un infime pourcentage sur le grand nombre de schizophrènes) que ces personnes sont aussi des êtres humains même s’ils n’ont plus la faculté de discernement au moment de passer à l’acte, quand ils passent à l’acte…
Ils tentent simplement par la violence de mettre fin aux voix qu’ils attribuent aux personnes qu’ils agressent. Il croient souvent que ces personnes les harcèlent par télépathie.
Ce qui est absurde la science n’a pas encore démontré que la télépathie existe.
Mais dans leurs délires il y a toujours une logique qu’ils sont les seuls à comprendre. Aux yeux des autres personnes ils ont des comportements incohérents, ils sont fous. Ce qui est loin d’être le cas dans les périodes non psychotiques.
Certains sont peut être plus lucides que la moyenne en ce qui concerne le monde, la société ou ils vivent…Un peu comme certains autistes…
Onze ans après, arrivé a cinquante ans tout va bien de nouveau.
A part une chose, treize avant la retraite…
Malgré la maladie le traitement j’ai toujours réussi à conserver mon emploi…Un toit…
Pas si fou que ça le vieux schizophrène…
Bon courage à vous tous.
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