Chaque nouveau roman de Michel Houellebecq crée l’événement avant même sa sortie en librairie. Avec Soumission (Flammarion, 320 pages, 21 €), le plat, une fois encore, nous a été servi sans surprise, juste relevé d’une pointe d’hystérie supplémentaire. Critiques et journalistes, qui avaient reçu à l’avance des jeux d’épreuves, se sont ainsi pressés au portillon médiatique pour prêcher leur « bonne parole », en d’autres termes avertir les lecteurs infantilisés du caractère supposé nocif du volume qu’ils risquaient de tenir entre leurs mains quelques jours plus tard. Méthode contreproductive s’il en est : le succès des ventes le prouve, car on ne jette pas le voile sur une publication en tentant de dissuader le public de la lire !