Les montres connectées profitent en nombre de l’arrivée de Android Wear, comme nous le vérifiions il y a encore peu avec l’aboutie LG G Watch R. Samsung, de son côté, visiblement soucieux de se construire un écosystème se dissociant peu à peu de l’emprise du robot vert de Google, mise sur son propre OS, Tizen. C’est d’ailleurs ce dernier qui propulse la dernière smartwatch du coréen, la Gear S…
- Test
- Fiche
Une promesse de montre autonome…
Lorsque la Gear S avait été annoncée, j’avais sauté sur ma messagerie mail pour prendre contact avec Samsung pour réclamer un exemplaire de test. Non que je sois accro aux bidules high-tech (ou si peu…), mais une caractéristique énoncée par le marketing de la firme soulignait le côté autonome de la smartwatch, par l’adjonction à bord de celle-ci d’un logement pouvant recevoir une carte nano-SIM. Vu que jusqu’ici le principal défaut de ces montres intelligentes, à mes yeux, en plus de leur autonomie anémique, était l’obligation des les connecter à un smarphone via Bluetooth, je me disais que cette fois, c’était la bonne, que la smartwatch pourrait enfin remplacer le smartphone plutôt que de lui servir « simplement » d’écran déporté. Je me disais même que ce serait génial que l’inverse finisse par se produire : que la smarwatch prenne la place du smartphone, avec sa SIM intégrée, et que le smartphone ou la tablette puisse servir d’écran plus grand, au besoin, par le biais d’une sorte de système de tethering. J’allais bien vite me réveiller. Lorsque chez Samsung on me demanda si j’avais un mobile de la marque récent à disposition pour réaliser le test, je compris rapidement les limites du soi-disant côté autonome de la nouvelle breloque high-tech…
Massive, mais agréable à porter
Samsung continue sur la lancée de ses précédents modèles au niveau du design. Grand écran incurvé AMOLED, belle résolution de 300 ppp (en 360 x 480 pixels), bracelet à fermeture clip, matériaux plastiques agréables, pas grand-chose à redire à ce niveau. L’écran de 2 pouces est de très bonne qualité, et sa courbure, en plus d’épouser celle du poignet, confère à l’ensemble une ergonomie tactile réussie. On retrouve sur la face un bouton home, ainsi qu’un capteur de luminosité et un autre pour le rayonnement UV, au cas où vous resteriez trop longtemps sur une terrasse à l’heure de l’apéro, puisque l’insolation guette. La montre est waterproof (IP 67) et dotée d’un micro et haut-parleur, tandis qu’on peut extraire le dispositif du bracelet en caoutchouc facilement, si l’envie de changer le coloris de bracelet vous guette, une après-midi pluvieuse de shopping. La breloque high-tech renferme 4Go de mémoire de stockage, 512 Mo de mémoire vive, un processeur dual core cadencé à 1 Ghz, le Bluetooth, Wi-fi, un A-GPS et même un lien USB via la plaque qui sert également de support de recharge, fourni avec un chargeur spécifique.
Du classique jusqu’ici. Mais on découvre en dessous de la montre une trappe, près du cardiofréquencemètre, s’ouvrant avec un petit levier spécialement fourni, permettant d’y loger une nano-SIM, tandis que la Gear S peut se connecter au réseau en 2G et 3G. L’excitation monte, la montre est chargée, mise sous tension, et… nous demande un appairage avec un mobile Samsung (S3,4,5 ou Note 2,3,4 et Edge). La raison invoquée : c’est nécessaire à la première configuration ainsi que pour profiter pleinement de certaines fonctionnalités de la Gear S. Sur le second point, on peut comprendre que Samsung veuille se réserver quelques applications maison, mais pour la mise en fonction, pourquoi diable ne pas rendre l’utilitaire disponible sur le PlayStore ? La question restera sans doute sans réponse, mais bon, comme Samsung avait livré un Galaxy Alpha, aucun souci, les conditions étaient remplies pour poursuivre…
Tizen ne craint pas le K.O.
Peu de temps après la découverte de Android Wear sur la réussie LG G Watch R, le doute était permis quant au fait que Tizen puisse soutenir la comparaison face à la solution de Google pour les wearables. Doute levé en deux pichenettes sur l’écran. Forcément, pas folle la guêpe, Samsung s’est largement inspiré de ce que propose Android Wear (en même temps, allez imaginer une utilisation totalement différente avec un écran tactile au poignet, si vous avez des suggestions, monnayez-les, ça peut rapporter !).
La navigation via l’écran de la Gear S est des plus satisfaisante, et pour peu que l’on ait déjà posé les doigts sur une smartwatch, l’ensemble s’appréhende de manière intuitive.
Par défaut, comme il s’agit toujours d’une montre connectée, elle affiche naturellement l’horloge, tandis que celle-ci est personnalisable via une pression longue sur l’écran. De nombreux affichages, allant du classique au plus « digital » sont naturellement de la partie, mais on apprécie particulièrement la version classique, avec personnalisation des petits indicateurs. Si on préfère y afficher la météo en place du niveau de la batterie, c’est possible et très bien intégré. D’un mouvement glissé vers le haut, on accède aux raccourcis et divers réglages, comme ceux du volume ou de la luminosité. La même opération, vers le bas, permet d’accéder aux applications, qui peuvent se compléter par téléchargement sur votre smartphone Galaxy compatible. Des applications plus ou moins pratiques, mais dont le nombre n’est pas aussi élevé que sur Android Wear, cependant. Pour continuer la navigation dans l’interface, un mouvement vers la droite permet d’afficher les notifications relatives aux appels manqués, mails, SMS ou autres infos liées aux applications. On pourra, par exemple, consulter l’intégralité d’un mail par ce biais, mais pour y répondre, il faut toujours passer par son mobile, appairé via le Bluetooth. Enfin, depuis l’écran d’accueil, un glissement du doigt vers la gauche permet d’afficher différents bureaux, jusqu’à 5, personnalisables via des widgets. On pourra y afficher le lecteur de musique, les contacts, la météo, les paramètres, S Health (application santé) ou les infos relatives à une app. Petite subtilité, pour ce qu’il en est de la musique, la Gear S permet, comme ses homologues, de piloter les morceaux joués sur son smartphone, mais également de lire ceux stockés sur les 4 Go de stockage de la montre, via le haut-parleur intégré. Pas de quoi ouvrir une discothèque, mais il est cependant possible de diffuser via Bluetooth la musique sur un casque en se passant de smartphone, ce qui peut être bien sympa lors du jogging. Et puisque l’on parle d’activité physique, la Gear S, bardée de capteurs, entre accéléromètre, gyroscope, boussole, capteur UV, baromètre et cardiofréquecemètre, permet de mesurer le tout de manière efficace. Que ce soit à pieds ou en vélo, les indications de distance, temps, calories brûlées et naturellement fréquence cardiaque permettent un bon monitoring du tout. De plus, l’application Nike+ est compatible avec la Gear S, pour ceux qui y seraient déjà habitués.
Et le côté smarphone de la montre, sans smartphone, justement ?
Le « plus » promis de la Gear S, comme indiqué précédemment, est son côté autonome, dans le sens que la smartwatch peut se passer de smartphone, à condition d’avoir été activée avec une Galaxy compatible au paravent. Par la suite, à condition d’y glisser une nano-SIM, on pourra recevoir directement les appels, tout comme les SMS, et y répondre, à condition d’avoir de petits doigts, vu la taille du clavier s’affichant sur l’écran. Cependant, on pourra se passer de cette frappe fastidieuse sur l’écran en utilisant S-Voice, la dictée vocale « maison » de Samsung, qui fonctionne à merveille. De manière autonome toujours, il est possible de bénéficier de la navigation GPS grâce à la solution de cartographie de Nokia, Here, permettant de télécharger des cartes sur la montre via Wi-Fi, et d’en profiter en mode hors-ligne par la suite. On peut même activer la vibration de la montre pour signaler des changements de direction à opérer. Pratique.Autonome, mais pas suffisamment
La Gear S prend la bonne direction, avec son aspect plus autonome, ne nécessitant pas obligatoirement un smartphone appairé en Bluetooth pour fonctionner, même si un mobile reste nécessaire pour la plupart de ses fonctions. Malheureusement, hors appairage avec un téléphone, même en lui adjoignant une carte SIM, cela reste très limité. De plus, le choix de Samsung, obligeant l’acheteur de la smartwatch à avoir un mobile Galaxy récent de la marque pour simplement l’activer est vraiment discutable. Pour autant, l’OS embarqué, Tizen pour objets connectés est très bien optimisé et n’a pas à rougir face à Android Wear. Du côté de l’autonomie, la batterie de 300 mAh permet de se passer de recharge pendant environ 3 jours, en utilisant modérément la Gear S. Une autonomie qui fond rapidement si on décide de passer des appels téléphoniques par son biais. Mais un mode d’économie d’énergie permet de prolonger un peu l’autonomie, en passant l’affichage en noir blanc, comme sur les smartphones de la marque.
La Gear S représente une belle évolution relativement aux modèles précédents de Samsung. Cependant, elle n’apporte que trop peu de fonctions dans son mode autonome, sans smartphone appairé. Si on ajoute à cela un tarif affiché à hauteur de 400 €/CHF, soit près du double des smartwatches Android Wear, la Gear S risque d’avoir de la peine à se faire une place au soleil, et ce, même si elle est sans aucun doute la meilleure smartwatch de Samsung actuellement disponible…
Samsung Gear S
- Écran : 2.0 pouces Super AMOLED (360 x 480)
- Processeur : Dual core 1.0 GHz
- RAM : 512 Mo
- Mémoire interne : 4 Go
- Batterie : 300 mAh
- Connectivité : Bluetooth 4.1, WiFi 802.11 b/g/n, A-GPS, Glonass, USB 2.0
- Capteurs : accéléromètre, gyroscope, boussole, cardiofréquencemètre, capteur de luminosité, UV, baromètre
- Dimensions : 39.9 x 58.1 x 12.5 mm
- Applications santé et sport : S Health, Nike+ Running
- Autres fonctionnalités : S Voice, Find My Device, Power Saver Mode
- Réseaux : 2G (900/1800 or 850/1900), 3G (900/2100 or 850/1900)
- Certification : IP 67 (étanche à la poussière et à l’eau jusqu’à un mètre)
- OS : Tizen pour objets connectés
- Compatibilité : Samsung Galaxy S3, S4, S5, Note 2, Note 3, Note 4 et Note Edge.
- Design
- Finition
- Ecran incurvé agréable
- Port SIM intégré
- Tizen
- Pas suffisamment « autonome » sans smarphone
- Reflets sur l’écran
- Prix
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Test – Smartwatch Samsung Gear S Les montres connectées profitent en nombre de l’arrivée de Android Wear, comme nous le vérifiions il y a encore peu avec l’aboutie LG G Watch R. Samsung, de son côté, visiblement soucieux de se construire un écosystème se dissociant peu à peu de l’emprise du robot vert de Google, mise sur son propre OS, Tizen. C’est d’ailleurs ce dernier qui propulse la dernière smartwatch du coréen, la Gear S... Une promesse de montre autonome… Lorsque la Gear S avait été annoncée, j’avais sauté sur ma messagerie mail pour prendre contact avec Samsung pour…Notation
A mon avis... - 6.5
656.5
Pas mal, mais...
Résumé : A force d'attentes, avec son côté autonome qui ne s'avère pas à la hauteur des promesses initiales, la Gear S laisse une impression mitigée. Pour autant, elle est sans doute la meilleure smartwatch de Samsung actuellement. Mais son prix élevé risque d'en refroidir plus d'un...
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