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« L’affaire Dussaert », la plaidoirie de l’art contemporain

Publié le 31 janvier 2015 par Jebeurrematartine @jbmtleblog

Créée en 2002 par Jacques Mougenot, son auteur, metteur en scène et unique comédien, « L’affaire Dussaert » mérite aujourd’hui que j’en esquisse la critique, tant par l’enthousiasme que cette œuvre a suscité que par les réflexions qu’elle soulève.

© Gwendoline Blosse - JBMT

© Gwendoline Blosse – JBMT

Un homme entre en scène. Costume et tabouret, table avec de nombreux ouvrages et catalogues. Voilà les seuls accessoires. Nous ne verrons pas un spectacle aujourd’hui, nous signale le personnage, mais plutôt une conférence. Celle-ci se consacrera alors à la présentation de l’œuvre de Philippe Dussaert, peintre éminent et avant-gardiste, radicalement contemporain, ainsi qu’à l’affaire dont il a fait l’objet.

Cette dernière, en effet, mérite bien une telle mise en scène, tant par les remous artistiques qu’elle a engendrés que par la crise juridique qui en a suivi. Pourtant, l’homme se présente plutôt comme un non-instruit-à-l’art-contemporain, sensibilisé tardivement à ses problématiques. C’est en néophyte curieux de l’œuvre de l’artiste Dussaert, qu’il tente de saisir, avec le soutien des « gens du milieu ». Bien vite, il comprend alors qu’il est plutôt question d’une démarche. Car, c’est bien cela, la création d’avant-garde contemporaine…

Aussi, je m’arrêterai là dans la présentation de ce projet, dont la plus fidèle évocation réside tout simplement dans le fait d’être vue.

Parler d’art contemporain et le comprendre, comme nous le savons, n’est pas un exercice simple. Il semble exiger une connaissance de l’histoire de l’art ainsi que du milieu de la création contemporaine, et même de devoir se cacher derrière des termes flous, très spécialisés, et s’éloigner toujours plus du commun des mortels. Aussi, le premier miracle de cette œuvre est sans doute d’avoir réussi à parler d’un sujet aussi pointu aux amateurs comme aux parfaits étrangers du domaine.

Le second miracle est de rire et de faire rire d’un monde si complexe, si inaccessible, si opaque, qu’il en devient parfois ennuyeux ou dédaigneux.

Et enfin, le troisième est certainement de savoir achever son propos sur un réel enthousiasme, et un optimisme certain sur la force de la création artistique.

Cette œuvre est un tout construit, parfait, un projet cohérent. Malheureusement, je ne peux davantage argumenter, de crainte de vous divulguer l’issue de cette fameuse affaire Dussaert… Intelligence, humour, et simplicité de la forme sont les plus belles qualités de ce projet, j’espère que vous me croirez !

Post-scriptum : Sachez que j’ai d’abord eu quelques doutes quant à la crédibilité de la représentation… en voyant son affiche ! Il me paraît essentiel de le signaler : en tant qu’étudiante en arts graphiques, j’espère pouvoir dire que l’affiche de « L’affaire Dussaert », si elle ne dessert par l’œuvre qu’elle est supposée promouvoir, en dit peu sur l’intelligence et la richesse de cette dernière. Le vieux dicton selon lequel l’habit ne ferait pas le moine n’a jamais eu autant de sens à mes yeux qu’en sortant de cette pièce. Aussi, je vous souhaite une surprise aussi agréable que la mienne !

Un immense merci à Gwendoline d’avoir illustré cet article !
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L’Affaire Dussaert par Jaques Mougenot
Durée : 1h20

Prochaines présentations : à partir du 21 janvier, au Ciné 13 Théâtre, Paris 18e
Tarifs : entre 15 et 20€ la place sur Billetreduc


Classé dans:Paris, Sorties, Théâtre Tagged: affaire dussaert, art contemporain, ciné 13 théâtre, Jacques Mougenot, monologue, vacuisme

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