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Disco Diva

Publié le 02 février 2015 par Pomdepin @pom2pin

Il n’y a pas que L’Ado qui a une vie trépidante, PrincesseDiva aussi. C’est vrai que le grand boutonneux a tendance à prendre beaucoup de place ici, et qu’il ne laisse jamais la parole à ses cadets, alors qu’eux aussi ont pourtant des tas d’aventures. Vendredi par exemple, c’était la Valentine Disco de l’école pour les KS2, les 7-11 ans. Vous allez me dire, on était le 30 janvier. Ben oui, mais comparé à l’année dernière, c’est un léger progrès. A ce rythme là, d’ici 5 ou 6 ans, l’école fera bien sa Valentine disco le 14 février. Du coup, d’ici 15 ans, ça risque de tomber en juillet…mais je m’égare.

Comme je ne fais plus partie du PTA (je me répète un peu, mais c’est un tel bonheur, je ne m’en lasse pas), je n’avais aucune raison de me bousiller les tympans à servir des orangeades tièdes à côté de la sono au milieu d’un tas de gamins prépubères sautillant à contre temps sur gangnam style pendant une heure. Manque de chance, pour une raison saugrenue (les filles et les garçon ne se mélangent jamais. Avant 11 ans, le camp d’en face inspire au mieux une répulsion profonde), SuperMum II a décidé qu’il fallait des parents volontaires pour chaperonner la chose pendant que le PTA s’occupait de l’intendance. J’ai donc confié Toddler5 et PrincesseChipie a une copine qui s’est lâchement défilée et je me suis faite traînée par PrincesseDiva et la fille de ma copine à la Disco. Oh Yeah.

Les réjouissances se passent toujours dans le hall, merveilleusement décoré avec bon goût de gros coeurs en papier crépon, probablement pour que l’orangeade tiède et les biscuits mous (et payant, £1) paraissent moins écœurants. J’ai pris soin d’arriver tôt, pour m’installer le plus loin possible des hauts-parleurs. Les parents avaient le droit de s’assoir sur les poutres de la gym, installées le long des murs. Pour des raisons de sécurité, les poutres font à peu près trois centimètres et demi de haut, ça serait bête que les gamins se fassent mal si ils tombent (ils n’ont qu’à pas faire de la poutre, ça sera encore plus sûr). C’est donc très confortable, sauf si vous mesurez plus de 1m20.

Les enfants avaient le temps d’aller se changer. Ils étaient en civil, les garçons avec des t-shirts cools et une demi-tonne de gel dans les cheveux, style hérisson qui serait tombé dans une bétonnière, et les filles….ah, les filles, un pur bonheur. Je ne veux pas faire ma rabat-joie, mais je rappelle qu’elles ont entre 7 et 11 ans. Dans le style mini pouffes, c’était réussi, micro jupe fluo, body léopard, coiffure mi butagaz mi barbie pailletée, certaines étaient même maquillées à la truelle…il y a des fois comme ça, je regrette de vivre dans l’Essex. Mais heureusement, PrincesseDiva avait fait très sobre, une jupe en jean, un pull, pas de maquillage (alors là pas avant 21 ans, est-ce que je me suis maquillée avant moi? Bon, de toute façon, ce n’est pas le sujet), pas de coiffure explosée avec néon intégré. Parfait. J’étais très fière d’elle. Ce que je ne savais pas c’est qu’elle avait préparé la disco depuis des semaines avec sa copine.

La musique à fond la caisse faisait trembler les coeurs de crépon, les garçons anticipaient déjà leur adolescence à rester plantés comme des hérons unijambistes congelés en bord de piste en prenant des airs faussement détachés de poissons morts. Les filles par contre se trémoussaient joyeusement au milieu. Je regardais ma montre toutes les trente secondes (encore 41 minutes) en faisant semblant de répondre à la maman d’à côté, qui me racontait ses vacances au camping en Charentes. Gangnam style retentissait pour la 25 ème fois, je n’étais pas du tout au bord de la crise de nerfs. Une mare d’orangeade gluante commençait à se répandre mollement devant la table des rafraîchissement, plus que 23 minutes de supplice…ah bon, vraiment, vous avez mangé des huîtres au resto à côté du camping, c’est fou! 21 minutes, les gamines s’agitent toujours en poussant des cris de poneys hystériques, tiens, où est PrincesseDiva ?

Et là, j’ai vu. Comme Moïse, mais avec des couettes, ma fille a fendu la mer, pardon la foule. La sono attaquait péniblement « let it go » (le tube braillard de Frozen). Ma gamine nous a fait une chorégraphie grandiose, devant les autres gosses et les mamans aussi ébahies que moi. Travolta à côté dans Saturday Night Fever, c’était de la rigolade. La charmante enfant avait répété depuis des semaines (sous la douche), ses copines étaient au courant et attendaient ça. Je ne m’en remets pas…ça lui vient d’où ce besoin de faire le spectacle? Alors que je préfère m’arracher un rein à main nue (pour financer les études de L’Ado) plutôt que de me faire remarquer en public et que son père refuse de se retrouver dans une pièce avec plus de trois personnes, parce qu’il n’aime pas la foule…comment a-t-on pu engendré une telle Diva? C’est l’effet Essex, hein, c’est ça? Il faut qu’on parte très loin, là où les gens sont normalement coincés, comme nous, et où les gamines ne se prennent pas pour des stars du disco…enfin bref, elle a réussi son coup, elle a gagné le prix de la meilleur danse. Voilà.

Heureusement, j’ai échappé à la disco des petits. PrincesseChipie a décidé cette année qu’elle ne voulais pas y aller. La disco, c’est nul, c’est un truc de filles nulles (elle a beaucoup de vocabulaire en français). D’abord elle, elle veut faire du rodéo. Ah.

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