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Taiwan MC x JBMT

Publié le 02 février 2015 par Jebeurrematartine @jbmtleblog

10906391_411699852313752_6793219662566054708_nAvec son jogging et ses petits yeux du matin, Taiwan MC collait parfaitement avec l’idée que l’on se faisait de lui : un gars chaleureux et enthousiaste, un brin nonchalant, qui conçoit la musique comme un mode de vie naturel plutôt que comme une quelconque carrière. Mais sous cet aspect bienveillant se cache un MC scrupuleux à la tendance perfectionniste, capable de nous livrer un EP peaufiné de bout en bout. Alors on allume ses enceintes, on accentue les basses et on laisse le bon reggae de « DiskoDub » nous envahir.

Bonjour Taiwan MC,

Débutons par la genèse de cet EP : comment se passe ton processus de création ?

Ça dépend ! Souvent je trouve une idée en me baladant dans la rue et j’utilise le mémo vocal de mon téléphone pour me souvenir de la mélodie qui me vient, que ce soit le refrain ou juste un rif. Puis je vais voir S.O.A.P. [Son Of A Peach : beatmaker, DJ, ingé son, producteur] et on enregistre une maquette. D’autres fois je compose des instru très basiques sur mon ordinateur avec le logiciel Cubase, que je vais reprendre à nouveau avec S.O.A.P. Et quelques fois on nous envoie des intrus toutes faites, sur lesquelles on se contente de faire des arrangements et je chante.

Puises-tu ton inspiration seulement dans le reggae/dubstep/électro ?

Non j’écoute plusieurs styles de musique, dont beaucoup de vieilleries. Je collectionne les vinyles que j’achète souvent par lots, ce qui m’amène à des choses très variées. Mais de manière générale, j’écoute tout ce qui découle du jazz et du blues, du funk, du disco… Je pense qu’il faut écouter de la musique un peu partout, ne pas être trop exclusif. Mais c’est déjà comme ça que fonctionne la nouvelle génération d’aujourd’hui.

Où déniches-tu ces fameux vinyles ?

Généralement par des amis, qui sont collectionneurs et qui vendent certains de leurs disques. J’achète aussi dans les brocantes, parfois je les récupère dans la rue… C’est vraiment une manie, je suis un grand fan du « bac à 1€ » où tu trouves toujours une perle au milieu des maxi de dance pourris.

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As-tu l’impression que le public français d’aujourd’hui est moins réceptif au reggae/dubstep qu’il y a une dizaine d’années ?

Non, au contraire ! Il y a beaucoup plus de groupes et d’infrastructures dédiées maintenant. Quand j’avais 16 ans, c’était toujours un peu compliqué de trouver un sound system ou un concert reggae à Paris. Alors qu’aujourd’hui, c’est une musique qui passe en boîte par exemple.

D’après toi, quel est le meilleur contexte pour écouter Diskodub ?

Le matin, c’est bien. Je ne dirais pas un endroit ou un moment précis, même si les morceaux sont tous dansants. Ils mettent la pêche, enfin j’espère !

Si ton personnage était une nourriture, laquelle serait-ce ?

Un sandwich [on note ici une rapidité de réponse impressionnante].

As-tu un rêve, quelque chose d’un peu fou que tu aimerais réaliser sur scène ?

Ça ne concerne pas que la scène, mais j’aimerais faire un projet acoustique : en gros, le contraire de ce que je fais actuellement. Du piano-voix par exemple, un type de musique que je n’écoute pas d’habitude, mais pour me lancer un défi. J’y pense beaucoup, et maintenant que j’en parle autour de moi je suis obligé de le concrétiser.

Comment se passe la collaboration au sein de Chinese Man Records ?

C’est un label indépendant, donc on s’investit tous énormément dans ce qu’on fait et on ne se limite pas chacun à une tâche. On discute beaucoup, et il n’y a pas vraiment d’horaires de bureau : même en soirée, on peut continuer à parler d’un projet. Ça veut donc dire deux fois plus de boulot, prendre en charge la création musicale mais aussi la promotion et les choix artistiques. Mais on est bien plus libres, et quand le tout fonctionne notre fierté est décuplée.

A quoi ressemblerait ta musique sans la ganja ?

Ça pourrait être un tempo beaucoup plus rapide. Ou de la chanson à texte un peu chiante et moralisatrice.

Quel morceau passe dans ton casque si tu veux avoir la patate ?

« Evolve or be extinct » de Wiley. Mais c’est pire que mettre la patate, après l’avoir écoutée tu peux sortir dans la rue et t’embrouiller avec n’importe qui, c’est presque dangereux.

Et pour terminer, quelle chanson catégorisée honteuse adores-tu secrètement ?

Les Guns N’ Roses ! La pire, « November Rain », avec son clip.

Un grand merci Taiwan MC !

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« Diskodub », EP 8 titres par Taiwan MC CD (8€) et vinyle (12€) à commander ici Version digitale sur iTunes

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@TaiwanMC1


Classé dans:Interviews, Musiques Tagged: beatmaker, chinese man, chinese man records, diskodub, dubstep, electro, mc, reggae, taiwan mc


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