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Le soir, Lilith

Publié le 05 février 2015 par Stéphanie @Sariahlit
" Elle est revenue."
Le soir, LilithPratx Philippe
224 pages
Éditions L'Harmattan (2014)
Collection Littérature
23 novembre 1924. Lilith Hevesi, star hollywoodienne du cinéma muet, est retrouvée morte dans le château où elle s'est retirée au fin fond de la campagne hongroise. Quarante ans plus tard, alors que le narrateur, ancien ami, amant, mentor de l'actrice aux multiples visages, tente de dépoussiérer son passé, ses recherches sont perturbées par une femme qui éveille rapidement ses soupçons... De faux airs de roman noir sous lesquels se dessine un portrait fantasmé, une autopsie poétique...
Lilith est un fantôme qui arpente les différentes strates du temps dans des mondes aux frontières incertaines dont on ne cesse de gratter la pellicule inflammable. Femme-enfant ou femme fatale, animal ou magicienne, elle coule de chaque mot sans qu'on puisse jamais la saisir. Sous le masque de l'enquête, les fragments - extraits de journal intime, de scénarios ou de coupures de presse - se heurtent sans jamais s'emboîter parfaitement, et finissent par s'assembler dans une tortueuse peinture expressionniste.

Extrait :
« Toute la nuit, Lilith enfanta des légions d’êtres difformes et merveilleux, petits garçons et petites filles aux yeux de chats, et du haut d’un arbre tors elle les regardait sortir de son ventre, ululant comme une chouette affolée. Elle les précipitait dans un puits profond, peuplé de serpents, de basilics et de vouivres qui dansotaient dans la boue tiède. Au milieu de cette cour, reine, elle les dévorait. »
Avis de Léna :
Le soir, Lilith , un titre qui interpelle et qui nous donne envie de plonger sans attendre dans l’univers de l’auteur. Une couverture un peu simpliste certes mais qui amène le mystère, dans les tons aussi sombres que le livre. J’ai choisi cet ouvrage pour ces deux éléments (le titre et la couverture), mais pas seulement. Le résumé, très intriguant m’a fait forte impression. Bien que les débuts soient difficiles, il faut se faire à l’écriture de l’auteur et arriver à baigner dans son univers ; j’ai beaucoup apprécié les premières lignes du livre. Nous entrons dans une histoire d’époque comme j’en raffole avec un côté dramatique qui nous met à fleur de peau. On veut connaître cette étrange femme dont tout le monde parle, la fameuse Eve Whitefield (ou Lilith de son surnom). Femme tourmentée, femme libérée oui mais ô combien enchaînée à son métier !Le monde du cinéma de l’époque me fascine et je visionnais parfaitement dans mon esprit ce à quoi Lilith pouvait bien ressembler. Ses habits, ses coiffures, son maquillage et sa prestance. C’est un monde qui pour moi est très sensuel. Les descriptions ainsi que la plume de l’auteur y on fait pour beaucoup. Son écriture est à la fois celle d’un poète et d’un écrivain contemporain. J’avais à certains moments l’impression de lire une poésie tant les mots étaient choisis avec soin, qu’ils étaient forts et emplis de sentiments. Les mots étaient beaux ce qui rendait l’histoire à mes yeux aussi sublime.La forme du livre aussi, très étonnante m’a charmée. Nous suivons l’histoire de Lilith à travers une biographie, écrite par la main d’un ancien « ami » à elle. Je me suis longtemps posée la question si c’était une réelle biographie ou si l’histoire dans son intégralité avait été inventée par l’auteur. Je me suis ainsi questionnée, puisque, la chronologie des événements, leur façons d'être imbriqués, les détails étaient tellement bien cherchés qu’on aurait dit que c’était vrai ! J’avais le sentiment qu’Eve Whitefield avait véritablement vécue ! (D’ailleurs j’ai même recherché sur internet si une Eve Whitefield avait existée !)La suite de mon commentaire va sûrement être en totale contradiction avec les éloges que j’ai énoncés plus haut puisque même si j’ai vraiment adoré le début du livre, j’ai vite finie par décrocher. Je tiens à dire que ma lecture a été entachée par beaucoup de contretemps, j’ai donc dû arrêter ma lecture pendant plusieurs jours un bon nombre de fois. Lorsque je reprenais l’histoire là où j’en étais, je me suis vite rendue compte que j’avais des difficultés à me remémorer les événements passés. Je devais donc systématiquement retourner en arrière dans le livre pour me remettre dans le bain. J’ai été distraite pendant ma lecture, signe généralement avant-coureur qui montre que je ne suis pas totalement dans l’histoire. Je me suis même surprise à souffler un bon nombre de fois vers la moitié de l’ouvrage…Le manque d’ « action » est sûrement le point qui est le plus à déplorer. Il n’y a rien qui rythme le récit, même si cela marchait pour le début du livre on a envie que l’histoire prenne enfin de l’ampleur. Je me suis aussi perdue dans la chronologie, qui est dans le désordre, des évènements de la vie d’Eve. Je me suis perdue entre les retours à la réalité, les flash-back ainsi que les extraits des brouillons de la biographie. J’avais l’impression d’un fouillis général et même si je m’étais accrochée au début du livre et amusée en essayant de recoller les morceaux (et ainsi essayer de comprendre) j’ai vite baissé les bras. L’écriture de l’auteur devient au bout du compte lassante et ennuyeuse. Les phrases sont trop longues, trop lourdes. Je ne suis pas parvenue à retrouver la magie des débuts, la fin du livre était un calvaire à mes yeux.En conclusion : Malgré un début très prometteur, qui fascine et nous transporte intégralement ; la suite de l’ouvrage assombrie considérablement le récit. Je n’ai pas réussi à être captivée jusqu’à la fin de ma lecture et j’en suis d’ailleurs assez frustrée.
★★★☆☆
Le soir, Lilith

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