L’Algérie restera-t-elle encore longtemps dépendante des firmes internationales pour faire face à la demande en médicaments et satisfaire les besoins de ses populations ou finira-t-on par instaurer une véritable stratégie d’encouragement à la production par l’investissement ? Une stratégie qui consiste à réduire une facture toujours en hausse et qui, par les temps qui courent, posera problème. Plusieurs laboratoires algériens de médicaments, présents au Salon de la pharmacie et de la parapharmacie qui se tient à la Safex et qui avaient commencé par l’importation et la distribution, sont aujourd’hui tentés par la production. « Pour peu que des mesures de facilitation soient édictées par les pouvoirs publics », disent-ils Selon le représentant de Nadpharmamadic, Touabia, le laboratoire est déjà entré en production d’une importante gamme de médicaments, depuis 2010, et ce, après avoir, trois ans plus tôt, été le représentant de plusieurs marques. « Aujourd‘hui, la gamme de notre unité est constituée d’une vingtaine de produits qui couvrent les besoins en cardiologie, en psychiatrie, en médecine générale », explique-t-il. L’unité s’est engagée dans le « full processus », poursuit Touabia, c’est-à-dire qu’elle ne fait plus du conditionnement auquel la plupart des investisseurs y ont recours. En 2014, une autre unité est inaugurée pour la production d’injectables pré-remplis, « une première en Algérie ». Car celle-ci demande « une grande maîtrise technologique » mais prouve, si besoin est, que l’idée d’investir encore dans l’augmentation des capacités de production est là. C’est le même scénario chez LMD (Laboratoire Diagnostic Maghreb) qui s’est lancé, lui aussi, dans la production. Le laboratoire a, selon son directeur marketing, Abdelkrim Boulacheb, dans son programme d’investissement l’objectif « d’atteindre une gamme de 60 produits d’ici à 2016 ». LMD produit pour le marché local et les grands laboratoires comme GlaxoSmithKline, Sanofi. Il prévoit d’atteindre la quarantaine en 2015. « La production nationale doit être encouragée davantage d’autant plus que la liste à l’importation pourrait bien être restreinte », note-t-il. Pour Pharmaghreb, l’aventure de la production remonte à 1992 et « des projets sont en cours pour augmenter les capacités de production qui totalise 23 produits », relève sa représentante. Pour cette dernière, il y a une réelle volonté des pouvoirs publics de donner la place qu’il mérite au produit local citant au passage, le plus important, « les facilités d’enregistrement qui sont moins contraignantes que pour le médicament importé ». Les laboratoires Kendy sont parmi ceux qui réalisent la gamme la plus étoffée en produits médicamenteux, avec 102 actuellement et 137 d’ici la fin de l’année. Plusieurs spécialités sont assurées telles la cardiologie, l’urologie, la neurologie, la psychiatrie. « Une autre usine jumelle, sise à Sidi Abdellah, va nous donner l’occasion d’augmenter encore notre volume de production », précise Bensadoun. Ce dernier affirme que les capacités existent pour satisfaire largement la demande, d’autant plus que pour « certains médicaments, la molécule mère, nous la produisons dans nos laboratoires », ajoute-t-il. Selon le représentant de ce laboratoire, pour préserver la production nationale, il faut que « tout médicament produit localement soit interdit à l’import ». Il dira que l’activité de conditionnement qui était transitoire « doit être interdite dans notre pays » si l’on veut réellement inciter les investisseurs à la production.
K. Daghefli
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