Son père, Zaccaria Sagredo avait été emprisonné pendant dix ans et démis de son titre de procuratore de Saint-Marc à cause de la lâcheté et de l’ineptie dont il avait preuve alors qu’il était surintendant général de l’armée au moment de la guerre pour la succession de Mantoue et Monferrato.
Resté inactif à Valleggio lors de l’attaque des troupes impériales contre mantoue, l’année suivante, il s’était replié devant les mercenaires conduit par le comte Rambaldo di Collalto et fut battu à Marengo et Villabuona, contraint de se replier sur Peschiera.
Par la suite, cependant, en raison de la glorieuse mort des frères de Nicolò, Paolo et Bernardo, pendant la guerre de Candie, les fautes du père ont été oubliées.
Un autre membre de la famille, Alvise Sagredo, fut élu Patriarche de Venise.
Nicolò Sagredo est le fils de Zaccaria et de Paola Foscari, né à Venise le 18 décembre 1606. Sa vie politique n’est pas d’une grande importance et les chroniqueur le décrivent comme un homme médiocre, sans le sens politique mais avec quelques qualités, habile diplomate et orateur doué.
Après la mort du vieux Domenico II Contarini, il est élu au premier tour de scrutin, le 6 février 1675, grâce à ses amitiés et le fait qu’il ne dispose pas d’une grande personnalité, battant ainsi Angelo Corner. La joie de l’accession à la charge suprême est saluée par de grandes fêtes et de nombreux cadeaux. La fête du sposalizio col mare (mariage avec la mer) de 1675 reste célèbre pour son faste et sa magnificence.
La politique de Sagredo se résume en une politique de réduction des coûts afin de sortir de la situation économique difficile résultant de la longue guerre de Candie à peine conclus.
C’est lui qui fait paver les premières calli de Venise.
Il meurt le 14 août 1676 après trois jours de coma. Il est enterré dans la chapelle de la famille Sagredo dans l’église San Francesco della Vigna.