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Joseph d’Anvers – Les Matins Blancs

Publié le 06 février 2015 par Swann

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1h57. Je crois que la titraille n’a jamais été mon fort alors au lieu de m’encombrer d’un titre moisi je préfère ne rien mettre du tout à ce billet doux qui s’avère être, en réalité, une chronique d’album. Aussi, cet article s’appelle tout simplement Joseph d’Anvers. Les Matins Blancs. Direct. Précis. Tu sais de quoi je cause. Avouons qu’en terme de titres, il est doué le mec. « Les Matins Blancs », c’est joli, poétique. C’est flou mais juste comme il faut. Imagé. Question : pourquoi ne parle-t-on jamais de matins blancs alors qu’on enchaîne les nuits blanches ?

Parlons, une minute de moi. Je n’aime pas les matins. Parce que, le matin, deux cas de figures se présentent : 1. Tu sais que ta journée va être nulle 2. Tu penses que ta journée va être bien. Il est vrai que parfois, ça vrille. Tout ça, n’est pas immuable. Mais en tout cas, quand tu te réveilles le matin, tu ne sais pas comment ça va se passer mais tu as ce pressentiment. Souvent, je me lève avec le pressentiment que ma journée va être à chier parce trop bu, trop de téléphone, trop surfé (oui j’utilise encore ce mot, j’aime les expressions obsolètes), pas assez dormi, trop de boulot ou trop de choses à faire ou je ne sais pas quoi, bref nuit blanche… et quand la sonnerie stridente de mon réveil retentit à 7h30, c’est comme une mini-crise cardiaque.

Voilà, j’aime pas le matin blanc, j’ai toujours préféré les nuits noires. Pardon, je divague. Sans doute, les effets des somnifères qui commencent à faire effet et me font raconter un peu tout et n’importe quoi à partir d’une certaine heure… Enfin pas tellement n’importe quoi parce que, j’ai aussi l’impression que la nuit, il aime ça, il en parle beaucoup, Joseph d’Anvers. J’ai pas compté, mais il me semble que le mot apparaît dans beaucoup de chansons… Excuse moi, cher lecteur, si mon propos est décousu. Comme les matins de JDA, comme mes nuits à moi, cette page internet est demeurée longtemps blanche. Et fatiguée de ne pas la voir se noircir de mes mots, j’ai décidé de laisser mes doigts danser sur le clavier.

Ce n’est pas que je n’aime pas son album, au beau JDA, c’est que je l’aime beaucoup trop. Et quand je suis dans ce cas de figure, qui finalement n’arrive pas souvent, mes pensées se bousculent parce que je ne sais pas trop par où commencer. Il s’agit de parler mais de parler bien de cet album, le quatrième de l’artiste. De te le faire aimer. Pour moi, il s’agit de son meilleur. Pour avancer dans mon propos, peut-être devrais-je m’organiser pour parler en points. Pourquoi je pense que c’est son meilleur album ?

1. Parce que c’est l’album d’un homme libre ou du moins il en a l’air. Débarrassé de tout label, (si l’amour dure trois ans, en musique, il dure trois albums), il fait la musique qui lui chante. Plus classieuse, plus orchestrée, plus travaillée (ô ce saxo si sexy sur « Les Jours Incandescents »).

2. Parce qu’il chante. C’est idiot à dire, mais je trouve qu’il n’a jamais mieux chanté que sur « Les Matins Blancs », comme s’il ne se plaçait plus sur la case « rockeur » de l’échiquier musical mais « chanteur ». Putain, ça fait du bien de l’entendre nous susurrer à l’oreille des textes si joliment écrits.

3. Parce qu’il écrit vraiment bien. J’aime citer cette phrase qui n’est pas de moi, hélas : « la chanson française, quand elle est mal écrite, elle est inaudible« . Chez Joseph d’Anvers, c’est tout le contraire. C’est beau. Parce que c’est un cinéaste, un écrivain aussi, il a ce goût des mots et des histoires. Aussi, chaque chanson est quasiment un court-métrage. On s’imagine cette jeunesse qui file (« Petite ») ces deux amants qui s’aiment à l’arrière d’un taxi (« Les Amours Clandestines »), on veut être cette femme coquine et faussement ingénue qui propose de s’aventurer sur des terrains interdits (« Surexposé »).

4. Parce qu’il sait bien s’entourer. Quand il n’écrit pas lui-même, il confie ses textes à des autres plumes magnifiques de la chanson française : celles des géniaux Dominique A (« Tremble ») et Lescop (« Marie ») et Miossec (« La nuit, je t’aime quand même »).

5. Parce que c’est un album hyper sensuel. Voire charnel. Il s’agit de ça : de jeux interdits, de lieux interdits, d’amours clandestins, de corps qui s’emmêlent, de peaux jointes, de fille qui part, d’hommes salis. Des chansons à double lecture. De l’amour, oui mais parfois torride. tordu. sexy.

4h33. Une nuit presque blanche à écrire. Encore une. Le matin arrive… Finalement, c’est assez raccord avec l’album.


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