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La plus que vive

Publié le 06 février 2015 par Pralinerie @Pralinerie
Christian Bobin, c'est une écriture qui me parle. J'avais déjà fait ce constat en lisant Une petite robe de fête. Ici encore, il trempe sa plume dans la poésie et nous livre un texte hybride, entre le roman et le poème, entre la joie et la tristesse. C'est un texte plein d'amour et de soleil. 
C'est un texte pour Ghislaine, ou plutôt pour ses proches, ses amis, ses enfants. Tous ceux qu'elle a laissés derrière elle, fauchée à 44 ans. C'est un texte qui la raconte, un peu. Cette femme est toute joie, toute amour. Ce n'est pas une sainte, à moins qu'elle n'ait la sainteté des gens ordinaires. Cette femme, elle a tellement compté, elle compte encore tellement pour le narrateur... Il nous introduit dans leur relation.
grand arbre breton
En relisant ce petit topo, je constate combien je résume mal ce texte, combien je l'affadis en voulant vous le raconter. Il ne faudrait même pas que je vous décrive le contenu de ce livre. Mon seul message devrait être celui-ci : lisez ce texte, il est superbe et bouleversant. Il vous fera aimer le monde et les vôtres. Il se lit d'une traite. Il se relit pareil. Il est beau. Il parle à votre cœur. Il touche vos émotions. Mais il nourrit aussi votre intelligence. Il se couvre de crayon à toutes les pages. Toutes ses phrases pourraient être conservées comme autant de citations. D'ailleurs, je vous en mets quelques unes, comme ça, pour le plaisir.
"L'automne et l'hiver qui ont suivi ta mort, je les ai occupés à défricher pour toi ce petit jardin d'encre"
"Vivez encore, toujours, vivez de plus en plus, surtout ne vous faites pas de mal et ne perdez pas le rire"
"Toi, tu n'as jamais rien cédé. Tu as toujours tenu ton impatience serrée contre ta douceur"
"L'intelligence c'est proposer à l'autre ce qu'on a de plus précieux, en faisant tout pour qu'il puisse en disposer - s'il le souhaite, quand il le souhaite. L'intelligence, c'est l'amour avec la liberté"
"Le mal s'insinue dans l'air du temps comme de l'eau sous une porte"
"Le monde n'est si meurtrier que parce qu'il est aux mains de gens qui ont commencé à se tuer eux-mêmes, par étrangler en eux toute confiance instinctive, toute liberté donnée de soi à soi. Je suis toujours étonné de voir le peu de liberté que chacun s'autorise, cette manière de coller sa respiration à la vitre des conventions, et la buée que cela donne, l'empêchement de vivre, d'aimer"
"Tu es celle qui m'empêche de me suffire"
Alors, convaincus ? Moi ça me donne envie de lire tout Bobin.

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