Par Bernard Vassor
Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là,
Aidant au bon temps, supportant le mauvais,
Me moquant des sots, bravant les méchants,
Riant de ma misère et faisant la barbe à tout le monde (...)
Je me hâte de rire de tout
De peur d'être obligé d'en pleurer
C'est en 1874, après avoir quitté le 8 rue Rossini, que le journal s'est installé dans un immeuble de style renaissance espagnole, conçu par Aimé Sauffroy, (1840-1907).
Le dessinateur de cette gravure a simplement oublié deux étages à l'immeuble faisant face au journal de Villemessant. Celui-ci cependant n'en profita pas plus d'un an. Il avait cédé la direction du Figaro en 1875 à Francis Magnard. Abonné aux jeux de hasard, il est mort le 12 avril 1879, soit cinq ans après à Monte-Carlo.
Nous avons une pensée pour le voisinage qui a subi le bruit, la poussière et tous les inconvénients de circulation liés à ces travaux.
La maison du "Figaro" aurait dû être toute simple, avec un seul plat à barbe pour enseigne.. L'architecte a réussi à convaincre Villemessant qu'une bâtisse de caractère original aurait sur le public par l'élégance de ses lignes un impact très marquant. Le très influençable directeur du journal lui donna donc carte blanche.
De nombreuses statues ornent la façade, et en embellissent les différentes salles.
La statue en bronze de la somptueuse loggia a été coulée d'un seul jet par Victor Thiebaut d'après les ciseaux de Boisseau et Lami, dessin de Houssot.
Le choix de cette oeuvre fut adopté par un jury composé de sept membres sur différentes maquettes exposées chez Durand-Ruel..
Le chambranle de la grande porte est ornée de carreaux de faïences artistiques dessinées par Jules Lamballe. La porte d'entrée est composée de découpures d'acier et de plaques de marbre.
De pur style purement espagnol, les arêtes saillantes des pilastres du rez-de-chaussée sont protégées par des encoignures de bronze.
La salle de bal.
La salle des dépêches. Sur la gravure, à droite, une affiche publicitaire du Grand dépôt de porcelaines et faïences situé dans l'immeuble lui, faisant face, au 21 de la même rue.
Salle de composition.
26 rue Drouot : Photographie, source Gallica.
En 1929, le Figaro a quitté la rue Drouot pour s'installer aux Champs-Elysées. C'est une compagnie d'assurances à l'enseigne de "La Confiance" qui l' a remplacé.
Les précédentes adresse étaient : 55 rue Vivienne, rue Rossini au numéro 8.
Un chien qu'on écrase sur le boulevard intéresse plus les parisiens qu'un tremblement de terre en Amérique.
(Jean Hippolyte Villemessant)