Les Normands venus du nord de la France arrivèrent dans le sud de l’Italie en 1015 et se mirent d’abord au service des seigneurs lombards de la région comme mercenaires.
En 1059, le pape créa Robert Guiscard, qui appartenait à la famille des Hauteville, duc d’Apulie, de Calabre et de Sicile. Toutefois, une grande partie de l’Apulie et de la Calabre était encore entre les mains des Byzantins, alors que la Sicile appartenait aux Sarrazins.
En 1071, Robert et son frère Roger s’étaient emparés du dernier château fort byzantin en Italie, Bari. L’année suivante ils conquirent l’ensemble de la Sicile, mettant fin à l’émirat islamique de Sicile.
La flotte normande composée de 150 navires, dont 60 transportaient les chevaux, appareilla en direction de l’empire byzantin à la fin mai 1081. L’armée comprenait 30 000 hommes renforcés par 1 300 chevaliers normands. Elle se dirigea d’abord vers Avalon en territoire byzantin où elle fut rejointe par plusieurs autres navires de Raguse (aujourd’hui Dubrovnik), république des Balkans ennemie de Byzance.
Après avoir quitté Avalon, Guiscard se dirigea vers Corfou qui dut capituler en raison de la faiblesse de sa garnison. Ayant ainsi créé une tête de pont pour recevoir des renforts d’Italie, il avança vers Dyrrhachium (en italien Durazzo), capitale et port principal de l’Illyrie.
Pendant ce temps Alexis I Comnène, ayant appris que les normands s’apprêtaient à envahir le territoire byzantin, fit appel au doge de Venise, Domenico Selvo, demandant son aide en échange de droits de commerce. Le doge, craignant que les Normands ne contrôlent le détroit d’Otrante, prit la tête de la flotte vénitienne et attaqua celle de Bohémond à la tombée de la nuit. Les normands contre-attaquèrent avec courage, mais leur inexpérience des batailles navales les perdit. La flotte vénitienne, forte de sa propre expérience, attaqua en formation serrée, dite « port de mer », et grâce au feu grégeois parvint à disperser la flotte normande et à entrer dans le port de Dyrrhachium.
Robert Guiscard, que ne découragea pas cette défaite navale, mit le siège devant Dyrrhachium.
Le 8 février 1082, Dyrrhachium devait tomber après qu’un vénitien (ou un amalfitain) eut ouvert les portes de la ville aux Normands. L’armée normande put alors s’emparer de la plus grande partie du nord de la Grèce sans se voir opposer de résistance sérieuse.
Tous les vénitiens en ville furent tués, mais la flotte pu se sauver.
Pour les remercier de leur aide, Alexis accorda aux vénitiens une concession à Constantinople, assortie de privilèges commerciaux. En retour, les vénitiens reprirent Dyrrhachium et Corfou qu’ils remirent à l’empire. Ces victoires marquaient le retour de l’empire au statu quo en même temps que s’amorçait la restauration coménienne.