El hombre de la Diligencia
1964
José María Elorrieta
La furie des apaches aka Furie Apache aka La vengeance des Apaches est un très honnête petit western espagnol fauché pré-Léonien, inspiré de la Chevauchée Fantastique de John Ford, avec une menace indienne permanente qui permet aux blancs encore en vie de régler leurs différents différends entre eux. Bien sûr, les amateurs de fous-rire et autres écumeurs de nanardises auront matière à se délecter d'un cinéma qui a mal vieilli, et qui n'avait pas les moyens de ses ambitions, mais qui fut pourtant suffisant pour divertir toute une génération de spectateurs pas encore abreuvée en masse par la télévision.
Du western espagnol pas encore spaghetti donc, même si on trouve déjà ça et là des postures, des trognes, des regards qui n'échapperont pas aux connaisseurs. Même au sein du pourtant peu reconnu western espagnol, José María Elorrieta n'est pas une pointure recommandée par les aficionados. Pourtant sa réalisation est très correcte, à condition bien sûr de se mettre dans l'ambiance et d'apprécier le charme désuet de ces petites productions. Les acteurs ne se font pas spécialement remarquer non plus, ni par leur jeu, ni par une renommée qui aurait pu arriver ultérieurement pendant le boom du western spaghetti. Sur western maniac, on souligne qu'Aldo Sambrel est peut-être un gars qu'on aperçoit de loin au fond à droite, ce qui en dit long finalement sur la postérité du film. Le doublage français est caractéristique des doublages à la chaîne de l'époque, peu portés sur la nuance et très théâtraux. Contrairement à certains, j'ai apprécié la voix off de l'introduction qui tente d'apporter une touche de lyrisme à l'américaine en plaquant des dates et des lieux de l'histoire américaine sur fond de canyons espagnols. En somme, la plus grande curiosité de tout cela, c'est que ce type de film, qui aurait pu largement être oublié de tous, soit encore disponible de nos jours (grâce au boum des dvd des années 2000), et qu'une génération qui n'était pas née à l'époque soit en mesure de le regarder, et même - étrangement - de l'apprécier.