
Vincent peint à longueur de journée, sa production est énorme mais aucun de ses tableaux ne se vend. Entretenu par Théo, il rêve de créer une maison d’artistes et voudrait que Gauguin en soit le premier invité. Le jour où ce dernier débarque avec toiles et pinceaux, Van Gogh est aux anges. Mais il déchante rapidement. Gauguin n’est que de passage, il souhaite réunir suffisamment d’argent pour retourner sous les tropiques. Peu à peu, les relations entre les deux peintres s’enveniment. Jusqu’à la rupture et ce geste dément, cette oreille coupée. Suivront un internement en psychiatrie et le retour en région parisienne, à Auvers. Vincent y retrouvera Théo et un semblant de sérénité, en grande partie grâce au docteur Gachet.

Portrait sensible approchant au plus près l’esprit torturé d’un travailleur infatigable doutant en permanence de son travail, d’un peintre en manque de reconnaissance culpabilisant d’être un fardeau pour son frère, cet album réalisé avec la Fondation Mondrian et le Van Gogh Muséum se révèle au final aussi instructif que riche en émotion (ce qui, sur ce dernier point, était quand même loin d’être gagné au départ !).
Vincent de Barbara Stok. Emmanuel Proust, 2015. 140 pages. 16,00 euros.
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