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[anthologie permanente] Anne Malaprade

Par Florence Trocmé

Anne Malaprade publie Lettres au corps, aux éditions Isabelle Sauvage.
Lettre à l'importe quoi

Lire un poème c'est se coucher de tout son long
sur le corps des mots,
C'est avoir huit ans et vivre dans une chambre
de bonne
Le poème tremble toujours de tous ses membres
Lorsque vient le soir,
Légèrement blond, plus fragile doucement, tardif,
Il (le poème d'elle ou elle hors du poème ?) sent
la mort tresser son chemin,
Alors,
Ilelle s'est étendu les bras fléchés au-dehors,
Et
Ellil tremble sans qu'aucun son ne vibre,
A allumé toutes les lumières de la ville depuis le toi,
Il, elle, ont fait l'amour avec les mots des autres
malgré le défaut d'électricité
La grande bouche sur la petite bouche, aspire,
accepte
De tout son poids ralentir
les sursauts.
[...]
./
J'existe par ce que je lis et lie
Toute durée lue
Accueille l'évasion en écart
Tu es cet instrument caressé
de bois vêtu
Mon corps poli par l'artisan de l'âme
Dont le livre
Typographiquement
Hésite
Cette figure-collier à la lumière porte le nom
Un matin d'atelier
Toutes les lettres dans la cuisine
Château, Antibes
Si parfum café auprès de chaque carreau
Derrière la vitrine les travaux en ville
Ta chambre fermée
Prise dans le triangle Menton-Mende-Morgat
Contre tes livres contre tes lèvres m'endors
Toute table est de nuit
Sans sommeil, l'insensé rappel
Amour mal écrit est-ce à dire mal lu ?
Anne Malaprade, lettres au corps, éditions Isabelle Sauvage, 2015, pp. 7-8 & 41-42
bio-bibliographie d'Anne Malaprade


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