Photos du concert ICI.
10 Février 2015, Espace Julien.
Eh bien une fois n’est pas coutume on aura ce soir plus envie de dire du bien de la première partie que de la tête d’affiche.
Miosine, talent local qui m’était jusque là inconnu, a idéalement commencé cette soirée placée sous le signe du quitte ou double.
Raté le début vu la programmation un peu ingrate à 20h, mais séduit par ces plages hypnotiques, planantes et parfois un peu dansantes.
Il utilise en plus de sa guitare et son laptop un Caisa drum, version allemande du Hang drum, aux sonorités pour le moins originales.
On pense en voyant ce live à d’autres musiciens du coin comme Abstraxion, mais aussi à des producteurs plus connus comme Leila ou Rone avec qui il partage un goût certain pour l’expérimentation tout en étant assez accessible au public venu en nombre pour l’enfant terrible de Bristol.
Si j’étais et je reste inconditionnel de ses premiers albums (de « Maxinquaye » en 95 à « Juxtapose » en 99) et toujours curieux des disques qui ont suivi et qu’il sort à un rythme métronomique (y a guère que Ty Segall et Murat qui en sortent autant), eh bien je me suis débrouillé pour rater chacun de ses 4 ou 5 passages à Marseille.
A regret à chaque fois, même si les avis mitigés ou lapidaires ne manquent avec en point d’orgue un passage au Silo qui en aura écœuré plus d’un.
Ce concert de Tricky s’inscrit dans une période où les idoles des années 90 sont à l’honneur, que ça soit son amie Björk qui sort un beau disque que Beck gagnant surprise aux derniers Grammys.
Dès les premiers morceaux, on ne se fait guère d’illusions sur la qualité du concert de ce soir, à l’image de ses derniers albums, très très inégal.
Ce qui gène le plus dans l’affaire, c’est qu’après 20 ans de carrière et un soucis du détail jamais disparu sur disque le son soit aussi médiocre.
Mis à part la batterie, impressionnante et omniprésente, il est souvent difficile d’apprécier sa voix et celle de la chanteuse, aussi aguicheuse en mode sortie de salle de sport qu’inexpressive.
C’est d’autant regrettable qu’à défaut d’un bassiste physiquement présent, le guitariste est plutôt inspiré et Tricky relativement concentré, comparé à d’autres concerts que l’on m’avait décrit comme ultra nonchalants.
Son personnage de boxeur épileptique, tournant le dos un morceau sur deux, passe encore.
Mais ces morceaux que l’on adore, ces « Vent », « Black steel », « Overcome » si brouillons, c’en est vraiment frustrant, l’ambiance s’en ressent et vire parfois au grand n’importe quoi.
Sur les récents titres, quelques uns surnagent quand le batteur la joue plus souple, « Nicotine love », « Sun down » et la reprise du « Gangster Chronicle » de London Posse, plus digeste que celle du « Do you love me now » des Breeders massacrée plus tôt.
Le public a beau être indulgent il n’en tire pas moins la tronche au final.
A l’image des strings aperçus au stand merchandising les ficelles du concert bâclé par excellence sont un peu trop voyantes pour ne pas, même en étant prévenu à l’avance, ressortir déçu de l’expérience.
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