Que cela soit bien clair, ce blog n'est pas le site internet de la librairie que j'ai crée avec Ju, ce blog est un terrain de jeu et d'écriture pour moi, Guixxx, dans lequel vous pouvez lire ce que j'ai pensé de mes dernières lectures. Pour voir la vitrine de notre librairie c'est par ici, et pour avoir la liste et les critiques de nos coups de coeur à tous les deux c'est par là. Nous n'avons pas encore de site internet, il est en construction !
Voilà, maintenant que ce fait est établi, je vais pouvoir à nouveau m'épancher sur ma petite vie insignifiante et mes lectures divertissantes, comme autrefois.Je disais donc, reprendre le taff, ça redonne du poil de la bête ! Enfin, de la motivation, parce que côté santé c'est pas trop ça. En ce moment avec Ju, on ressemble à des déterrés. Les yeux rouges, les cernes jaunes, le poil cassant et le nez coulant. Surtout moi, depuis quelques jours je me traîne un virus. A ce qu'il paraît c'est la saison. Sauf que je préférerai être au milieu de mes rayonnages que coincée au lit avec un rouleau de PQ comme mouchoir.Du coup je me suis entourée de tous les livres que j'ai rapporté du boulot. Maintenant qu'on a ouvert, on recommence à avoir des services de presse (petit rappel : ouvrage que l'éditeur nous envoie avant parution pour que l'on puisse le conseiller et le mettre en avant. Ce qui permet au libraire de savoir à l'avance quels livres il va conseiller, recommander et surtout de ne pas être trop en retard par rapport aux parutions), alors je dévore goulûment les dernières nouveautés de SFFF (comprenez Science Fiction Fantasy Fantastique). Je suis actuellement en train de lire un ouvrage de la maison d'édition Super 8 qui s'annonce passionnant : L'ombre, de Stephen Lloyd Jones.Mais je ne vais pas vous parler de celui-ci, que j'ai entamé depuis hier seulement. Je vais vous parler d'un autre Super 8 qui est paru l'année dernière : L'obsession, de James Renner.Il a été nominé au Grand Prix de l'Imaginaire 2015, et j'en suis très contente! Cela doit surprendre pas mal de gens, parce que le résumé laisse penser qu'il s'agit d'un polar, et même la future édition de poche chez Pocket induit le lecteur en erreur en le classant dans sa collection "Thriller". Ce n'est pas une première avec Pocket, ils avaient déjà fait le coup avec The city and the city de China Miéville, et on peut dire que pas mal de Mo Hayder sont du genre fantastique autant que polar. Mais passons...L'obsession commence effectivement comme un polar. David Neff est un journaliste qui roule sur l'or depuis que l'un de ses ouvrages - une enquête approfondie sur les meurtres présumés d'un pédophile exécuté depuis plusieurs années - a fait éclater une erreur judiciaire au grand jour. Mais cette investigation lui a personnellement coûté : sous anti-dépresseurs lourds suite à un syndrome de stress post-traumatique, il a du faire face au suicide de sa femme et élever seul son fils nouveau-né, avec qui il vit reclus depuis près de quatre ans. C'est un fait divers qui va le faire sortir de sa confortable retraite. Son éditeur lui propose d'enquêter sur une mort étrange, celle de "l'homme de Primrose Lane", un ermite qui a été retrouvé tué d'une balle dans le corps, les doigts coupés et passés au mixeur. Qui était "l'homme de Primrose Lane" ? La police le surnommait "l'Homme aux mille moufles", car il ne sortait jamais les mains découvertes, été comme hiver. Pourquoi n'y avait-il aucune empreintes digitales chez lui ? Comment se fait-il qu'il n'existe aucune photo de lui, et que son nom, Joe King, soit en fait emprunté à un enfant décédé quarante ans plus tôt ? Et surtout, pourquoi suivait-il depuis des années une jeune inconnue, Katie, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la défunte femme de David, Elizabeth ?Vous me direz, tout ça a de quoi faire un très bon polar ! Et pendant la première moitié du roman, il s'agit exactement de cela, un excellent polar, où chaque réponse entraîne de nouvelles questions. On en apprend plus sur le décès de la femme de David, laquelle est mêlée depuis l'enfance à d'autres enquêtes non élucidées. Petit à petit, un simple fait divers prend une ampleur phénoménale, l'affaire devient tentaculaire et le lecteur ne sait plus où donner de la tête. Que croire ? Qui croire ?Je n'en dirais pas beaucoup plus, juste que la moitié du roman marque un tournant dans l'histoire. Le fantastique fait son entrée dans le récit, et pas sournoisement ou insidieusement comme cela arrive souvent, non il défonce la porte à gros coup d'écrase-merde 44 fillette, s'il vous plait ! Pour certains cela risque de paraître étrange. Pour moi, c'était un retournement de situation inattendu (bon, on m'avait prévenu que l'explication serait dévoilée au milieu du livre, alors depuis le début je cogitais, je cherchais des explications métaphysiques fantastico-magicalafrigilix à droite à gauche, mais je me trompais lourdement !).Je n'en dirais pas plus, je dirais juste que cette enquête, dont les méandres étaient déjà étourdissants, prend une nouvelle dimension. Et le final, glaçant, est le point d'orgue du roman.Et en ce début d'année, de toutes mes lectures de janvier/février, il s'agit de mon plus gros coup de coeur. Viennent ensuite les nouvelles de Lisa Tuttle chez Dystopia Workshop, le recueil Les chambres inquiètes, mais comme d'habitude avec les nouvelles, il y en a toujours que je trouve moins intéressantes que d'autres, et cette qualité en dents de scie m'embête. Je préfère définitivement lire des romans que des nouvelles.Peut-être plus tard vous parlerai-je d'un roman pour ados qui m'a beaucoup fait rire et que j'ai dévoré, Etiquette et espionnage de Gail Carriger (l'auteur du Protectorat de l'ombrelle) édité chez Orbit et à paraître sous peu dans la collection Livre de poche. Un roman qui mélange fantastique, steampunk et humour dans un pensionnat anglais pour jeune filles pas comme les autres, et un délice de lecture !Sur ce, je vais retourner me moucher (mon nez ressemble à une betterave), on me dit dans l'oreillette que je dois me reposer, je vais en profiter pour avancer dans l'Ombre de Llyod Jones.Je vous quitte sur cette splendide photo du canidé qui a fait ses premiers pas titubants dans la librairie lundi dernier, faisant fuir quelques livreurs au passage. Il ne sera pas là très souvent, mais je promeus ainsi les canidés en librairie, un peu comme mon ancienne campagne "les félidés en librairie" (voir les premiers posts du blog).*POUF*