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Le travail manuel

Publié le 28 mai 2008 par Jcgbb

On n’estime pas le travail manuel et l’on a tort, car on néglige ce que par lui nous gagnerions, en puissance et en gaieté. Les voltiges éthérées de l’esprit nous rendent dédaigneux : on peut dominer l’univers entier sans lever un doigt, par la seule pensée ; quand d’autres souffrent de tout leur être pour déplacer des bouts de matière…

On valorise peu les différents usages du corps, car c’est par le corps qu’on est animal, humain par l’esprit. Sans doute. Il n’empêche que cet orgueil intellectuel a quelque chose de mensonger, d’usurpé : l’esprit dérobe au corps la fierté qui lui est propre. Car nous avons beau penser, produire des idées, déduire et analyser, cette activité reste abstraite, non pas irréelle, mais invisible et fugitive, parfois flottante ou inaboutie, et en ce sens décevante.

Mais prenez un corps au travail, en contact avec la matière, engagé dans une activité physique, concrète, prenante. D’abord, il n’y a pas place pour la distraction ou le vague à l’âme. Evidemment le corps peut souffrir, mais on est fier, car on agit et nos efforts s’inscrivent dans le réel… Tout notre être est en mouvement, accaparé et agissant. Ce qui a un effet stimulant, dynamisant – et en ce sens euphorisant.

Le travail de la matière nous met en joie. Ces beaux solides qui posent sous nos yeux, comme dit Bachelard, nous renvoient notre force en miroir. Ils sont l’écho de notre énergie, ou la promesse d’une volonté à l’œuvre, substantielle et efficace. Combien plus narcissique est cet appel à notre courage que le maniement solitaire de quelques idées…

Oui, parfois, c’est l’esprit qui rend triste et le corps heureux.


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LES COMMENTAIRES (1)

Par horsus
posté le 24 mars à 10:29
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C'est pas bien de copier le site des autres ;)

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