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Exposition du 30 janvier au 5 mars
Ces oeuvres sont faites de passages successifs de plâtre, d’enduits successifs de blanc, comme on applique un onguent. Elles gardent la marque de la tension de la toile sur le châssis. Le séchage dure un long temps, les couleurs sous-jacentes fi nissent par transparaître sous le blanc passé en plusieurs couches. A l’ombre, celui-ci vire à l’ivoire avant de s’éclaircir à nouveau à la lumière. Le plâtre reçoit la poussière, il s’enrobe d’une légère patine luisante. Il y a une histoire.
C’est une histoire d’usage : outre le fait qu’elles fassent l’objet de transport, transaction, échange, exposition, elles sont manipulables,
Le blanc est transparent, assombri, usé. Loin d’être immaculé, il est surchargé de repentir et de couches superposées. Ainsi la tension, l’hétérogénéité des matériaux, les jeux de la couleur en-dessous, l’absence de cadre, tout cela marque ces oeuvres d’une vulnérabilité, d’une altération.
A l’altération répond un possible rajeunissement, le passage d’une nouvelle couche de blanc, d’un nouvel enduit (comme on chaule régulièrement les murs d’une pièce dont les angles s’arrondissent, comme on enduit de graisse ou de couleur une statue, un fétiche).
Mais quand le blanc redevient pur, d’une pureté parfaite, à nouveau se multiplient les occasions de souillure, les risques de salissure. L’exposition à la vision est aussi, inéluctablement, exposition au toucher…
Lorsque l’oeuvre est fi nie elle n’est pas fi nie. En position d’objet d’échange dont la fonction est de construire des relations, de composer de la structure, elle ne cesse de produire l’expérience de l’exposition et ainsi de s’user au regard de qui la regarde.
François Moulignat
Maison des arts, 8 rue des Remparts 11100 Bages Tel 04 68 42 81 76
La galerie est ouverte tous les jours de 14h à 19h et le dimanche de 14h30 à 19h.