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Cordillère Huayhuash : ça vaut la peine du mal de l’altitude !

Par Juliendiotworldtour @DiotJulien

Comment je suis arrivé là:

Cordillère Huayhuash : ça vaut la peine du mal de l’altitude !Estenio, le père de la famille chez qui je suis resté à Huánuco, m'a proposé d'aller visiter son village d'enfance: Choras. À côté se trouve le site archéologique pré-Inca de Garu qui domine le haut d'une colline de 3900m. Toutefois les sites archéologiques et les monuments ne sont pas mes seuls intérêts.

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Plus profondément dans la " Sierra " se trouve la deuxième chaîne de montagnes la plus haute du Pérou: La Cordillère Huayhuash et son plus haut sommet: le Yerupajá à 6635m.

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Nous sommes au mois de Janvier et bien que nous soyons dans l'hémisphère Sud, c'est la saison des plus dans les montagnes. Cela signifie qu'il y a des averses quotidiennes tous les après-midis.
Avant de me rendre à Queropalca (l'accès Est de la Cordillère Huayhuash), tous les villages. à traverser sont situés à une altitude comprise entre 3400 and 3800m. Cette caractéristique est importante car notre corps a besoin d'une période minimum de deux semaines/un mois pour commencer à produire davantage de globules rouges et compenser la raréfaction d'oxygène. J'ai commencé à sentir l'effet de l'altitude au-dessus de 3700m quand j'étais en train de découvrir le site archéologique de Garu.

La seule chose est que je ne veux pas passer autant de temps ici au cours de la saison des pluies. L'Amérique du Sud est gigantesque et deux semaines dans une région pauvre, froide et humide sont trop pour moi. À la place je prévois de rester 3 jours au-dessus de 4200m au cours de ma semaine dans cette région. Ce ne fut pas dangereux mais une décision douloureuse.

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Mal de l'altitude: comment se sent-on ?

Une heure avant midi, après quelques complications pour obtenir un covoiturage de Baños à Queropalca, je commence le chemin de pierres situé à la droite de la rivière partant du lac Carhuacocha.

La première moitié du chemin est la plus facile avec une large piste sur 2km et ensuite quelques marécages et champs de boue " pas si terribles ". Cependant le mal de l'altitude commence à se faire sentir juste au-dessus de 3800m et à partir de ce moment ma progression devient plus lente. Le chemin lui même est de plus en plus hasardeux avec l'absence de repères répétés. Heureusement je sais que je dois rester le long de la rivière. Cela constitue le meilleur repère visuel lorsque vous ne voyez pas d'empreintes de pas devant vous.

Cordillère Huayhuash : ça vaut la peine du mal de l’altitude !

J'aurais un peu de grêle mais surtout de la pluie tout au long du parcours avec des pauses entre les averses toutes les 45 minutes. Je ne me soucis pas trop de la pluie avec mon équipement Goretex et je commence à m'y faire après 10jours dans les régions montagneuses.

Plus je monte, plus mon évolution est difficile avec une énergie qui me quitte et des courbatures et maux de tête plus soutenus. 2km avant le Lac Carhuacocha, mes capacités physiques et mentales sont sévèrement touchées. Je peux voir la petite butte derrière laquelle se trouve le camp et où mon calvaire s'arrêtera pour la journée mais il me reste encore 1h30 de marche pas à pas. J'atteindrai le camp avant 17h, épuisé et en état de choc en raison de l'altitude. Au moins il ne pleut pas lorsque je monte ma tente, exécutant des gestes imprécis.

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Deuxième jour: un peu de compagnie pour rejoindre le Mirador

Je n'ai pas passé une très bonne nuit mais j'ai pu suffisamment dormir pour un deuxième jour ici. Au moins la vue depuis ma tente est magique avec la mince couche de neige qui est tombée au cours de la nuit ...

Cordillère Huayhuash : ça vaut la peine du mal de l’altitude !
Maintenant la question est la suivante : dois-je tenter de me rendre à Huayhuash et passer le col à 4800m ou devrais-je plutôt rentrer sur Queropalca?

Cordillère Huayhuash : ça vaut la peine du mal de l’altitude !
Ma tête ne me fait pas trop mal mais je ne me sens pas fort. Deux rangers passant par ici me demandent si je veux les joindre pour aller rencontrer leurs amis au vrai lieu de camp. J'accepte avec plaisir. C'est ainsi que je rencontre Nestor, Annette and Mathias, un guide et un couple Allemand réalisant un trek dans la Cordillère Huayhuash pour 9 jours. Heureusement ils ont quelques mules pour transporter leur nourriture et équipement. Forcément cela rend la marche plus facile! Néanmoins ce confort n'est pas compatible avec la météo.

Les averses quotidiennes ont fais gonfler les rivières et maintenant les ânes ne peuvent plus traverser. Par conséquent Nestor et son groupe ne peuvent poursuivre leur projet de faire la boucle et doivent rebrousser chemin sur Llamac par le même itinéraire qu'ils ont emprunté.

Au moins ils se rendront au Mirador, un énorme rocher à mi-chemin entre le camp du Lac Carhuacocha et celui de Huayhuash. Situé à 4600m et dominant la vue vers la Cordillera Huayhuash, il semble que c'est quelque chose de réalisable pour moi. En conséquence, je demande à Nestor si je peux rejoindre Annette et Mathias et il accepte.

Cordillère Huayhuash : ça vaut la peine du mal de l’altitude !
La marche d'aujourd'hui est plus facile que celle de la veille mais le sentier est toujours aussi technique, surtout après avoir traversé un lit de petits cours d'eau. Un glissement de terrain a créé un nouveau bassin lié au lac Siulacocha. Il y a un ruisseau de 2m de large à traverser et avec Nestor nous décidons de sauter au-dessus après avoir enlevé nos sac à dos. Ce fut vraiment amusant!

Un peu plus tard, après que tout le monde soit de l'autre côté, nous prenons une pause avant d'attaquer les choses sérieuses. Jusqu'à maintenant nous n'avons pris que 100m en 5km. Désormais nous faisons face au col où se trouve le Mirador avec un gain de 300m sur une distance de 900m. J'enlèverai mon sac à dos principal là où nous avons fait notre pause pour ne prendre avec moi que ma tenue de pluie, ma nourriture et de l'eau puisque nous reviendrons par ici. Ce fut une bonne décision! Il me faudra tout donner au point d'avoir des vertiges pour rejoindre le Mirador. La concentration nécessaire pour faire face aux difficultés rencontrées valaient la peine de cette vue me laissant ébahi...

Cordillère Huayhuash : ça vaut la peine du mal de l’altitude !

Le retour au camp sera plus difficile pour moi. Cela peu sembler étrange puisque nous ne faisons principalement que descendre mais il ne me reste plus beaucoup d'énergie à cause de l'altitude. J'enclencherai le mode " économie d'énergie " et marcherai doucement mais continuellement sans prendre de grandes pauses. J'attends avec impatience d'enlever mon sac à dos et de me relaxer! Une fois que tout le monde est de retour Nestor commence à préparer une soupe pour nous tous puis part pêcher avec un fil de pêche plus solide que j'ai l'habitude de transporter avec moi pour coudre. Nous espérons qu'il reviendra avec quelque chose...CE QU'IL FÎT!
Il revint deux heures plus tard avec suffisamment de petites truites pour remplir nos estomacs avec saveur et bonheur !

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Grand jour de nettoyage!

La deuxième nuit en altitude sera la plus difficile pour moi. Je suis forcé de me réveiller chaque fois que je suis en état de sommeil profond pour m'hyperventiler et combattre la douleur. Ça ne permet pas de régler le problème mais c'est plus supportable. Aujourd'hui Nestor et son groupe retourneront par là où ils sont arrivés et je rentrerai à Queropalca. Encore une fois, je serais invité pour le petit-déjeuner avant que nos chemins se séparent.

Ma tête me fait mal tout le retour mais je marche plus rapidement cette fois. Je serais même étonné de ne mettre que 2h15 avant de voir quelques signes reconnaissables et le village. Je suis content d'être de retour en même temps que la douleur commence à diminuer.

Il n'y a pas de voiture aujourd'hui pour retourner à Baños et ses sources chaudes mais une surprise bienvenue m'attend à la place. Au cours du déjeuner je rencontrerai un groupe de travailleurs construisant un collège et après quelques blagues entre nous, ils m'invitent à rester un jour de plus. Ils m'emmeneront aux sources chaudes de Kotosh avant de me conduire à l'autre extrémité de la Cordillère Huayhuash et le mont Piara après leur avoir dis que j'étais un enfant de la nature plus qu'un joueur de football.

Ces gens ont le cœur dans la main à un niveau rarement rencontré auparavant et c'est sans regret que je repousse le jour du grand nettoyage.

Cordillère Huayhuash : ça vaut la peine du mal de l’altitude !

La Cordillère Huayhuash fut une incroyable expérience. J'espère que je passerai suffisamment de temps en altitude pour rendre plus agréable mon prochain trek au-dessus de 4000!

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