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"Léonore est venue refermer les portes du passé."
Ce que j'ai aimé :
Trois jours. Léonore se donne trois jours pour partir sur les traces de José au Portugal. Trouver sa tombe. Résoudre le passé. Laisser derrière elle les 25 ans qui l'ont anesthésiée. Trois jours pour oser vivre. Enfin.
Pendant ces jours comme en suspens dans sa vie, elle va arpenter les cimetières, rencontrer les ombres issues du passé, et se souvenir.
"Carrés, rectangles, succession de blocs et d'angles. Je vais vers toi comme on va à la mine, dans une carrière, à la recherche de quelque trésor pierrier. Fête minérale. J'ai quitté la vallée, mes genoux ont tapé les angles de la rocaille. C'est bien fait, c'est bien fait pour moi." p. 67
Ses souvenirs l'entraîne sur la trace des émigrés portugais, venus dans les années 60 après le coup d'état de 1974 pour "s'entasser dans le plus grand bidonville de France Champigny sur Marne". "La France faisait venir les Portugais pour construire des habitations, mais eux, ils n'avaient qu'à dormir dehors." ironise-t-elle. Et de constater que finalement, rien n'a changé à l'heure actuelle, et ce à cause de la crise "La nouveauté, c'est que les migrants sont tous à bac + 3 aujourd'hui..." p. 142
L'écriture de Carole Fives se teinte d'humour et de poésie pour aborder des thèmes plus graves.
Eloge de la fragilité et de la nécessité de se débarrasser des fardeaux encombrants pour avancer, ce court roman met en avant la nécessité de rayer la culpabilité de la carte mentale, d'éclairer le passé pour mieux construire l'avenir et revenir à soi, à sa vocation, à sa passion, à la vie. Un texte lumineux.
Ce que j'ai moins aimé :
- Trop court...
Présentation de l'éditeur :
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Du même auteur : Quand nous serons heureux
D'autres avis :
C'est dimanche et je n'y suis pour rien, Carole Fives, L'arbalète gallimard, décembre 2014, 160 p., 16.50 euros
Lu dans le cadre de Masse Critique organisé par Babélio
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