Mais on ne sait pas, on fait mine de ne pas savoir ce qu'il faut faire pour ne pas la faire.
Autrement dit, comment faire face à la montée des terrorismes ?
Parce qu'il n'y en a pas qu'un, il y en a plusieurs :
Le terrorisme de celui qui frappe et le terrorisme qui incite à la frappe...
On ne négocie pas avec les terroristes mais on s'associe avec ceux qui les financent.
Par rapport à la Syrie comme par rapport à l'Ukraine, les offensés ne font que récolter ce qu'ils ont semé : l'offense.
Dans ces psychoses, nous y sommes pour quelque chose. Nous sommes tous responsables, quelque part, de la tuile qui nous tombe sur la tête, peut-être parce que nous avons mal construit la maison, mal élevé les enfants, mal relayé l'information.
Non, je ne culpabilise personne, mais je refuse de m'en laver les mains...
J'écris, je réfléchis pour les avoir un peu moins sales... parce que je sais que pour faire la paix, il faut les avoir propres. Et pour nous débarrasser de toute mauvaise conscience et mettre fin à tout ressentiment, il nous faut changer de logiciel, revoir notre mode opératoire. Gommer tous les excès quitte à crever quelques abcès !
En premier : éviter la morale déficitaire :
On se fait peur pour montrer qu'on n'a pas peur. On caricature le courage en encourageant les caricatures. On canonise la shoah et on ridiculise le prophète. C'est ce genre de comportement inégalitaire qui nous coûte le plus cher : un délit pour Dieudonné, un lit pour Charlie. Une tombe juive qu'on profane nous empêche de dormir mais une conscience musulmane qu'on fane, nous fait sourire ! On ne sera jamais quittes, si on n'est pas équitables...
En deuxième : éviter la logique incendiaire :
Nous sommes le Bien, ils sont le Mal. On nous déclare la guerre parce qu'on leur a déclaré la guerre. Un point c'est tout.
Il est vrai que la nôtre fait moins de bruit mais elle ne fait pas moins de morts. L'Irak, la Libye et l'Ukraine s'en souviennent. Nous avons été les chercher, nous avons fini par les trouver.
Nos calculateurs ont fait une erreur de calcul en ne tenant pas compte de l'incalculable : le sacré.
En troisième : éviter la politique suicidaire :
Parce qu'on a peur de vivre... parce qu'ils n'ont pas peur de mourir. Qui veut sauver son âme, ne doit pas tout faire pour la perdre. On leur reproche de vouloir nous imposer leur vision, en leur imposant la nôtre.
Leur religion ne nous fera pas la guerre, si on ne fait pas la guerre à leur religion.
Parce que les mêmes causes produisent toujours les mêmes méfaits.